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Citation de GODON


«Je respirai, serrai les dents, empoignai des deux mains le levier de mise en train et partis d’un seul coup. Le laboratoire devint brumeux, puis sombre. La servante entra, et se dirigea, sans paraître me voir, vers la porte donnant sur le jardin. Je suppose qu’il lui fallut une minute ou deux pour traverser la pièce, mais il me sembla qu’elle était lancée d’une porte à l’autre comme une fusée. J’appuyai sur le levier jusqu’à sa position extrême. La nuit vint comme on éteint une lampe; et un moment après, demain était là. Le laboratoire devint confus et brumeux, et à chaque moment de plus en plus confus. Demain soir arriva tout obscur, puis le jour encore, puis une nuit, puis des jours et des nuits de plus en plus précipités! Un murmure vertigineux emplissait mes oreilles, une mystérieuse confusion descendait sur mon esprit.
Je crains de ne pouvoir exprimer les singulières sensations d’un voyage à travers le Temps. Elles sont excessivement déplaisantes. On éprouve exactement la même chose que sur les montagnes russes, dans les foires : un irrésistible élan, tête baissée! J’éprouvais aussi l’horrible pressentiment d’un écrasement inévitable et imminent. Pendant cette course, la nuit suivait le jour comme le battement d’une grande aile noire. L’obscure perception du laboratoire disparut bientôt et je vis le soleil sauter précipitamment à travers le ciel, bondissant à chaque minute, et chaque minute marquant un jour. Je pensai que le laboratoire avait dû être détruit et que j’étais maintenant en plein air.
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