Un grand merci à Hacène Belmessous de m'offrir cette modeste tribune mensuelle lors de son émission "la ville rêvée des anges" sur Fréquence Protestante. Dans ce sixième épisode, la bagnole, la mobilité et la banque...
Dès l’origine, le Val d’Europe était donc destiné à ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur les voies d’une nouvelle société urbaine : ni une ville de masse, de celles qui n’ont ni centre ni limite, la puissance de l’argent en étant le centre imaginaire, ni une ville publique, au sens démocratique du terme, de celles qui sont accessibles à tous et faites pour tous, le Val d’Europe devait symboliser, aux yeux de ses concepteurs ….. une aire urbaine qui développe une vision néolibérale de l’espace, c’est à dire empreinte d’individualisme, mais qui poursuit également un idéal "post-providentialiste" de manière à limiter les capacités d’autonomie de ces mêmes individus
Faire reconnaître le droit à la ville pour tous, c’est en finir avec la machinerie du sparadrap. L’action efficace, ce serait un appel à une refondation de la ville, c’est-à-dire sortir le foncier du jeu de la spéculation. Réduite par le capitalisme au niveau d’une banale marchandise, la ville n’est plus habitable mais seulement à vendre ou à louer : un vaste Monopoly où les individus les plus aisés acceptent de payer des fortunes pour ne plus vivre à proximité des pauvres et des étrangers. Il est urgent de désarticuler cet ordre monopolistique.
la minorisation des habitants d’origine maghrébine et d’Afrique subsaharienne, discriminés dans leur désir d’accéder au marché du travail, neutralisés dans leur trajectoire résidentielle, empêchés dans leur désir de loisirs », de situation indigne « en raison des origines ethniques d’une partie de leurs habitants, ceux qui sont originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne et pour lesquels les différents gouvernements aux affaires n’ont jamais ressenti qu’indifférence, condescendance, hostilité
Les banlieues populaires sont la mauvaise conscience politique du pays. Elles sont le miroir grossissant d’une République qui a baissé la garde en matière d’égalité. Ce traitement inégalitaire ne reflète du reste qu’une situation constatée depuis toujours dans le creuset français, comme le soulignait remarquablement l’historien Gérard Noiriel. Ici, l’égalité est restée à l’état d’intention et de promesse
Dans ces villes, en effet, le rejet des familles pauvres et étrangères est jugé très favorablement par leurs habitants. Ils sont prêts à payer plus d’impôts pour limiter le nombre de logements sociaux dans leur commune, prêts à se mobiliser pour contester une décision préfectorale qui impacterait cette homogénéité sociale à laquelle ils tiennent tant
le désir inouï, sur ce morceau de territoire, de déverrouiller un univers social partout homogénéisateur et différentialiste
le modèle de la Défense a finalement ceci de particulier que l’homogénéité sociale est au principe même de sa genèse
la police incarne cet ordonnateur universel, et le repli sur soi ou sur sa communauté forme leur unique horizon
Des villes hors-la-loi et qui l’assument politiquement puisque ce jusqu’au-boutisme décomplexé les conduit, par exemple, à payer des amendes pour ne pas se conformer à la loi solidarité et renouvellement urbain en matière de quotas de logements sociaux dans leurs territoires
Agir, pour ne pas se laisser emporter par le néolibéralisme qui a étouffé la société politique