Quand les vents frais arrivés du sud traversaient l'île, ils gagnaient quelques degrés et redescendaient des hautes terres désertes aussi tièdes que s'ils sortaient d'un four. Les gens venus d'ailleurs s'étonnaient toujours du phénomène étant donné que la règle générale voulait que les vents islandais soient froids ; il n'était donc pas rare qu'on aperçoive des visiteurs ahuris qui, debout dans les prés, faisaient sécher à la brise du sud leur âme détrempée.