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Citations de Hallgrimur Helgason (136)


L'entrejambe de Senka était le plus poilu de toute l'Adriatique. (J'ai toujours été branché buisson. Pour moi, l'idée d'une chatte chauve, c'est comme un steak sans sauce.) Elle en souffrait, d'après ce qu'elle me disait, mais je faisais mon possible pour la convaincre que poilu n'était pas synonyme d'exclu, que l'épilation à la brésilienne était au sexe ce que la nouvelle cuisine française était à la nourriture. Un manque de putain de sauce.
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C'en est fini de ma première semaine d'exil. J'ai beau n'avoir tué personne ces sept derniers jours, en dehors d'un petit chien, il s'agit d'une des plus intéressantes de ma vie. Pendant sept jours et sept nuits, le soleil ne s'est pas couché. J'ai eu cinq nationalités différentes et deux jobs. J'ai fait une apparition à la télé. J'ai regardé l'Eurovision pour la première fois en six ans. Je me suis introduit dans deux habitations, j'ai volé une voiture, trois bières, du pain, du bacon et six œufs. Je me retrouve aussi amoureux de deux filles différentes. Une islandaise et une Indo-Péruvienne.
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Des coups de marteau résonnant dans la quiétude d'un fjord : peu de choses sont aussi belles en ce monde. Ici, quelqu'un fixe sa vie avec des clous ! Quelqu'un a foi en cet endroit ! Le soleil scintille sur la blancheur des planches, l'oiseau se balance sur les eaux tranquilles du Pollur et l'été bêle sur chaque versant. P. 153
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En Islande, le monde du travail était figé depuis mille ans. Les tâches saisonnières formaient les maillons fixes d’une chaîne immuable : agnelage, sevrage, transhumance, fenaison, abattage, semaines passées à tricoter, campagne de pêche hivernale, campagne de printemps… Chaque journée de travail était la suite logique de la veille et le prélude au lendemain. Grâce à leur labeur, les gens avançaient d’un cran sur la chaîne, sans toutefois jamais la quitter pour se retrouver ailleurs. Le progrès était inconnu. On ne trimait jamais pour amasser, mais seulement pour avoir le droit de continuer à s’épuiser à la même besogne. L’avenir n’était porteur d’aucun espoir, d’aucun rêve, d’aucune impatience, il n’était que l’exacte réplique du passé, ce qui cadenassait la vie en Islande.
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Quand les vents frais arrivés du sud traversaient l'île, ils gagnaient quelques degrés et redescendaient des hautes terres désertes aussi tièdes que s'ils sortaient d'un four. Les gens venus d'ailleurs s'étonnaient toujours du phénomène étant donné que la règle générale voulait que les vents islandais soient froids ; il n'était donc pas rare qu'on aperçoive des visiteurs ahuris qui, debout dans les prés, faisaient sécher à la brise du sud leur âme détrempée.
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C'est quoi, leur problème à ces Islandais? Pas d'armée. Pas de flingues. Rien. Juste des femmes superbes qui conduisent de luxueuses jeeps et vagabondent au coeur de la Ville du Grand Froid dans leurs tacots-clitos, espérant attraper au vol un tueur professionnel qui joue au prêtre.
Puisque je ne peux pas me procurer de pistolet, je me contente d'un couteau
suisse, similaire à celui que je possédais.
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Ce que je préférais durant la guerre, c'était dormir à la belle étoile. Dans les Alpes dinariques. Le coucou était notre réveille-matin. Je ne le voyais jamais, mais il nous faisait nous lever avant l'aube, car la terre elle-même nous soutenait. Les Serbes étaient toujours endormis, de l'autre côté de la colline et de la suivante. Putains de feignasses. Ils ne se battaient jamais avant 8 heures. J'imagine qu'on peut les remercier pour ces beaux matins. Des matins silencieux et ensoleillés avec le meilleur petit déj au monde : un café bûcheron et une tranche de povitica. On mangeait en silence, observant les premiers rayons de soleil qui s'attaquaient au beurre encore dur après la froideur de la nuit.
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Au commencement, il y avait la page vierge, le papier vide et blanc, dénué de taches sombres, sans le moindre point ou virgule. Le fjord se résumait à un manteau immaculé à perte de vue depuis la cascade la plus enfoncée à l'intérieur des terres jusqu'à l'océan, et l'on n'avait aucun moyen de distinguer sous cette immensité ce qui était la mer de ce qui était la terre. La neige avait effacé toute trace de l'homme sur ces lieux qui s'offraient au ciel boréal, aussi intouchés que le jour où on les avait colonisés, il y avait 999 ans.
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Comme il serait agréable que les hommes puissent voir en nous leurs égaux, leurs frères de sang, une autre forme masculine avec une peau bien plus belle. Ils pourraient se rappeler cet état de fait une fois de temps en temps, et apprécier autre chose que notre paire de hanches.
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Lorsqu'il s'agit d'amour, nous sommes tous plus idiots les uns que les autres.
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Celui qui n’a rien vécu et celui qui a tout vu ont en commun l’humilité qui ne s’offre à nous qu’aux lisières de la vie. Au milieu du champ de bataille de l’existence, les gens se démènent en tous sens entre joie et douleur, de la gadoue jusqu’aux genoux, ils célèbrent les victoires et les défaites par des larmes de tristesse ou des éclats de rire.
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Le chien à l'air d'être au sous-sol. Je trouve l'escalier et laisse mes oreilles me guider vers la buanderie. Une fois à l'intérieur, je remarque une petite bête poilue, le genre qu'on appelait des "perruques sur pattes" à Split. La petite machine à aboyer me fait alors une crise, jusqu'à ce que je la débranche d'un rapide tour de cervicales.
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Je ne sais pas quel jour nous sommes, celui-là même qui se déroule, mais, c'est certain, il est bientôt midi. Je le dis clairement et simplement : à mesure qu'approche le feu, les jours me semblent de plus en plus futiles. Que sont-ils d'autre que le chaos du vent soufflant par la fenêtre ? je m'autorise à les accabler d'insultes. Ce ciel d'un gris de cadavre et ces arbres poussés par le vent avec leurs feuilles éparpillées qui font penser à de la morve sur des mouchoirs trop souvent utilisés. On voit bien à quel point l'été islandais n'est qu'une mauvaise grippe. Je crache sur cet immondice qu'on nous fait avaler au quotidien, à nous qui nous remémorons la vie sous une lumière plus flatteuse que ce mucus grisâtre que le crachin nous offre. De lui s'écoule le ciel, cette panse puante d'une chienne grise et humide. Oui, c'est notre rôle à nous , les Islandais, de traîner sous le ventre de la chienne. Sous dix mamelles en lambeaux qui n'ont rien d'autre à offrir qu'un cristal glacial et stérile.
Et la cime des arbres, fatiguée de cette pluie, oui...
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L'anglais n'est plus une langue mais un phénomène universel, comme l'oxygène ou les rayons du soleil.
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Il me semble à présent que les Frisons ont perdu leur maritime langue, que ce pieux langage n’est plus parlé que par treize vieilles filles en maison de retraite qu’on tente par tous les moyens de garder en vie.
Je me mis à pleurer sur le ferry, au retour. De frustration pour cette vie que j’aurais dû vivre. Et de pitié pour cette nation qui s’était desséchée sans que personne s’en rendit compte.
Je le dis encore et encore, si l’Islande avait été attenante à la côte britannique, ou bien si elle avait été l’une des îles frisonnes, je ne taperais pas mes mails sur un clavier islandais, c’est tout à fait certain. La distance en mer, le froid, la calamité nous ont sauvés. Le Danois avait autre chose à faire que de surveiller chaque hutte de chaque hameau, et de lire la Constitution du colonisateur au chevet de chaque fermier. On nous a « laissés en paix », comme le roi l’avait dit à Krabbe.
C’est ainsi que nous sommes parvenus à préserver notre virgîlité.
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Ma mère me baptisa Tomislav, mon père s'appelait Boksic. Au bout d'une semaine passée aux States, j'étais devenu Tom Boksic. Ce qui me valut le surnom de Toxic.
Ce que je suis aujourd'hui.
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Mais c'est là la conclusion que je tire de ma vie entière : pour survivre en ce bas-monde, mieux vaut pour la femme être un homme comme les autres.
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Apparemment, les Islandais sont des gens différents durant la saison claire. Ils arrêtent de faire ce qu'ils faisaient pendant l'hiver, comme regarder la télé, s'habiller, se doucher. Jusqu'à récemment, même la télévision prenait ses congés en juillet. L'été est si court que les gens ont besoin de s'y adonner à cent pour cent. Si la température atteint les quinze degrés Celsius (environ trois fois par an), magasins et banques ferment dans les deux minutes afin que les employés puissent sortir et profiter de la vague de chaleur (sic). On appelle ça la " pause-soleil "... Il faut compatir avec ces gens-là.
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J'essaie de lui dire combien je suis désolé. Combien il est merveilleux qu'elle soit enceinte de mon enfant. MON ENFANT ! Ce doit être la meilleure nouvelle depuis que Suker a dégagé les allemands en France en 98.
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- Donc, vous êtes un peu comme un...meurtrier en série, en quelque sorte ?
- Non.
- Comment ça, non ?
- Je ne suis pas un meurtrier. Je suis un tueur.
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