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Citations de Hanania Alain Amar (39)


Mais toutes ces considérations scientifiques, ethnologiques, ont peu d'importance car le racisme, c'est le rejet de l'autre.
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Je dois dire que paradoxalement, alors que certains se sentaient écrasés par la hauteur des buildings, j’ai ressenti comme jamais auparavant, un sentiment de liberté totale au point de sautiller au lieu de marcher… J’aurais voulu crier ma joie… Mais mes yeux doivent parler pour moi tant ils doivent briller et ne rien manquer du « spectacle » permanent.
On peut trouver New York sale, bruyant, trop grand, trop ceci ou trop cela, mais on ne peut pas ne pas être saisi par le gigantisme, la cohabitation de populations du monde entier…
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Un jour à Malaga ─ écrit Sperber ─ les nôtres s’étaient déjà retirés et les fascistes s’infiltraient dans la ville abandonnée sans combat, Koestler commit un acte de folie lucide, il ne s’enfuit pas. Il lui fallait ne regarder que l’ennemi pour rester lié à la cause, pour pouvoir oublier le désordre cruel et la bassesse de son propre camp : mourir assassiné pour ne pas voir un grand amour se défaire dans sa dégradation. Dans les semaines […] où nous tremblions pour sa vie, je revoyais ses yeux d’un bleu d’enfant, yeux à deux étages : au-dessus une ironie sans bornes, au dessous une souffrance que cette ironie rend intolérable et muette en même temps […]
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Mauriac constate qu’au moment où il est récompensé par le Nobel, les massacres de Casablanca font de nombreux morts. Cette affaire éclate les 7 et 8 décembre 1952 lorsque des Marocains manifestent pour dénoncer l’assassinat du leader syndicaliste tunisien Ferhat Hachad par les autorités coloniales. L’histoire retiendra cet épisode sanglant sous le nom de l’affaire des Carrières centrales dans laquelle le préfet de police de la ville, Philippe Boniface, totalement inféodé au général Alphonse Juin, s’est tristement et odieusement illustré, comme le rapporte l’historien Charles-André Julien dans son remarquable livre Le Maroc face aux impérialismes.
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Et pourtant — je ne dirai pas comme Galilée « se muove » —, le scientifique fou est presque toujours un homme, que ce soit dans la vie réelle ou la littérature fantastique, la bande dessinée ou le cinéma. Le mot « fou » est délibérément écrit entre guillemets car il recouvre, nous le verrons au fil de cet essai, une grande quantité de personnalités : les « fous » authentiques — ayant perdu le contact avec la réalité de façon transitoire ou définitive ou à éclipses —, le « fou » criminel — qui n’est pas forcément fou au sens où la psychiatrie le définit, mais que le corps social préfère considérer comme « fou » car dangereux, afin de ménager une frontière infranchissable entre lui et des individus dits monstrueux —, les rêveurs — lunaires, non dangereux par eux-mêmes mais par leurs découvertes…
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Dans un récent article du Figaro, Serge Michel note l'existence en Iran, en 1892, du port obligatoire d'un signe distinctif par les Juifs d'Iran :
« [...] L'antisémitisme est une invention européenne, inconnue en Iran, a déclaré le Président Khatami. [...] Il suffit pourtant de remonter en 1892, lorsque les Juifs de Hamedan, à 400 km au sud-ouest de Téhéran, furent obligés de porter une marque distinctive. Ils avaient aussi l'interdiction de sortir les jours de pluie (pour que leur impureté ne se répande pas en ville), et n'avaient pas le droit de marcher devant un musulman ou d'élever une belle maison. Il y eut des exécutions sommaires. Des familles juives moururent de faim et de peur, assiégées par la populace en furie. Malgré l'opposition du shah, des règles similaires furent établies dans d'autres villes par des éléments extrémistes du rite chiite... »
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Freud écrira de lui au début qu’il était un esprit brillant, novateur et qu’il constituait un apport précieux à la « cause » psychanalytique. Gross admirait Freud et il l’écrira à plusieurs reprises.
Toutefois, dès que Gross voulut émettre ses idées sur la sexualité et la position de l’individu dans la société, les divergences apparurent. Gross réfutait le concept freudien du quasi « tout sexuel ». De plus, Otto a toujours tenu à resituer l’individu dans le groupe social auquel il appartenait, arguant du fait que seules des interactions individu-corps social pouvaient expliquer certains troubles. Freud pour sa part centrait les troubles sur l’individu lui-même, dans une sorte de vision expérimentale de laboratoire, comme lorsque l’on travaille en physiologie sur un organe isolé. Or, selon Gross, faire l’impasse du lien puissant individu-société était une grave erreur.
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1928 : François Mauriac vit ce qu’on peut considérer sans aucun doute comme une profonde dépression avec une « crise de foi » emprunte de questions, de doutes que seul l’abbé Jean-Pierre Altermann (d’origine juive, fondateur, avec de nombreux intellectuels juifs et catholiques, en 1939 de la Maison d’Ananie, association catholique composée de catéchistes destinée à accueillir les catéchumènes), connu grâce à un ami, peut comprendre et qui peut l’aider.
Cette même année, Mauriac publie La vie de Jean Racine chez Plon.
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[…] La BD (nous disions « illustrés ») –– qui provoquait l’indignation et les hauts cris de bon nombre de nos enseignants ignares en la matière et totalement réfractaires par principe, de même qu’il était de bon ton dans les années cinquante de considérer Alexandre Dumas comme un « amuseur et un piètre écrivain » — a si abondamment relaté les aventures de savants fous que je propose au lecteur de regarder ce phénomène de plus près […].
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« Connaître » Arthur Koestler est sans conteste fort prétentieux. Pour tenter d’approcher l’homme et son oeuvre considérable, le meilleur chemin, selon moi, est de lire, sinon la totalité de ses écrits, du moins les livres majeurs de ce prodigieux écrivain et penseur. C’est d’ailleurs à travers ceux-ci que je me propose de retracer les combats de cet éternel insoumis. C’est sans doute là son plus beau titre de gloire, lui qui ne recherchait ni les honneurs ni les diplômes, ni les congratulations hypocrites, mais menait une quête de l’Absolu, semée de difficultés, d’exclusions et de rumeurs malveillantes abondamment entretenues en France. Il tenta une quête somme toute désespérée. Tous ceux qui se sont attelés à cette rude épreuve, sont chers à mon coeur et lorsque la rumeur aveugle et excessive les attaque, je ne peux que me sentir leur avocat. Koestler fera de la « flèche dans l’azur », Pfeil ins Blaue, de son enfance le symbole de toute une vie.
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Je commencerai par un syllogisme lu dans le journal de Spirou il y a plus de cinquante années et qui m’a toujours beaucoup plu par sa forme et son impact potentiel :
« Un fou ne sait pas qu’il est fou
Or, je sais que je suis fou
Donc je ne suis pas fou »
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L’opposition majeure entre Gross et Freud porte sur leur vision différente de la sexualité. Le « patriarche » en fait le centre de toute vie affective – lorsque l’on sait que l’abstinence fut la règle chez lui vers l’âge de 37 ans, on peut se demander s’il « vivait » réellement…
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Comme bien d’autres disciples de la psychanalyse, Otto Gross, après avoir été encensé par le « patriarche », sera littéralement démoli car animé d’idées trop en avance sur son temps. Otto Gross et Wilhelm Reich auraient eu moins d’ennuis s’ils étaient nés 50 ou 70 ans plus tard.
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De toutes parts guette la solitude qui encercle l'homme et dévore ses heures.
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Né dans l’empire austro-hongrois, Arthur Koestler écrivit dans sa langue maternelle, l’allemand jusqu’à sa naturalisation britannique en 1948. Journaliste scientifique au sein du puissant groupe de presse et éditorial Ullstein avant de devenir écrivain, il s’intéressa à bien des domaines et combattra le fascisme dès la première heure, au péril de sa vie. En 1933, il figure sur la liste des écrivains interdits par les nazis. Le 10 mai, à Berlin et dans dix-sept villes universitaires sont organisés des bûchers destinés à détruire les écrits juifs, mais aussi des pans entiers de la littérature allemande ou étrangère relevant, selon la propagande nazie, de « l’esprit antiallemand ».
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New York a beau être gigantesque, lorsque près de 14 000 psychiatres y sont en goguette – c’est le cas pour cette « grande messe » du monde psychiatrique en congrès –, les rencontres soit dans la rue soit dans les musées ou les boutiques ou encore Central Park sont inévitables et offrent parfois des surprises, on y rencontre des confrères de la même ville qu’on ne voit pratiquement jamais en temps habituel dans son propre lieu de vie !
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Je ne suis pas Christophe Colomb, d’où le titre de ce chapitre « Ma découverte… ».
Elle commença par le centre culturel américain, puis se poursuivit rapidement par mes lectures. C’est ainsi que j’empruntais A l’Est d’Eden de John Steinbeck dans ce centre alors que j’étais âgé de 13 ans. Je crois avoir relu ce chef d’oeuvre au moins vingt fois sans jamais me lasser. Ont suivi l’oeuvre d’Edna Ferber (« Géant »), presque complète de John Steinbeck, William Faulkner, Tennessee Williams, William Styron…
Mais, même si la force d’attraction de ces livres majeurs de la littérature mondiale était puissante, rien ne pouvait remplacer au moins pour la découverte, une exploration personnelle qui compléterait mes lectures.
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Excommunié par Freud après avoir été de ses favoris (Freud utilisait souvent ce procédé douteux), Reich est un psychiatre et psychanalyste autrichien né en 1898 à Dobrzcynica — à l’époque, partie intégrante de l’Empire austro-hongrois et à présent ville d’Ukraine —, décédé aux USA en 1957. Il axe très tôt ses travaux sur la sexualité et ce qu’il nomme « énergie d’orgone ». Ses parents, Juifs libéraux, lui offrent une vie confortable loin de toute pratique religieuse. Reich porte une lourde responsabilité dans la mort de sa mère : lorsqu’il atteint 14 ans, il révèle à son père la liaison de sa mère avec un de ses précepteurs. La mère se suicide. Il publie en 1927, un ouvrage dédié à son « maître » Sigmund, Die Funktion des Orgasmus. Reich est pour le moins un « exalté » engagé et crée un dispensaire de soins psychanalytiques gratuit pour les moins nantis, puis un centre de recherches baptisé Sexpol qui sera interdit par les nazis.
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En dépit de leur nombre impressionnant à l’époque nazie, tous les savants « fous » ne sont pas allemands. Ils ont eu des prédécesseurs et ont fait des émules dont les forfaits sont dénoncés régulièrement et souvent tardivement par la presse. Pendant ce temps, des organisations du type de celle de Simon Wiesenthal ou Amnesty International font ce qu’elles peuvent pour alerter l’opinion. La justice joue parfois son rôle lorsque les pays qui hébergent les « monstres » veulent bien en dévoiler les « planques » et les atrocités.
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Lors du IVe concile de Latran, en 1215, le pape Innocent III décide :
« Dans les pays où les Chrétiens ne se distinguent pas des Juifs et des Sarrasins par leur habillement, des rapports ont eu lieu entre Chrétiens et Juives ou Sarrasines, ou vice-versa. Afin que de telles énormités ne puissent à l'avenir être excusées par erreur, il est décidé que dorénavant les Juifs des deux sexes se distingueront des autres peuples par leurs vêtements, ainsi que d'ailleurs cela leur a été prescrit par Moïse.
Ils ne se montreront pas en public pendant la semaine sainte, car certains d'entre eux mettent ces jours-là leurs meilleurs atours et se moquent des Chrétiens endeuillés.
Les contrevenants seront dûment punis par les pouvoirs séculiers, afin qu'ils n'osent plus railler le Christ en présence des Chrétiens. »
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