Hanieh Delecroix

C’est la pleine nuit et un papa se réveille brutalement. Il est terrifié car il a fait un horrible cauchemar.



Son petit garçon entre dans la chambre pour le rassurer et lui affirmer que les monstres ça n’existent pas, qu’ils ne vont pas venir lui enlever sa voiture, ni lui voler ses dossiers de travail.



Après avoir demandé à son papa s’il n’avait pas envie de faire pipi et s’il n’avait pas besoin d’une veilleuse ou d’un verre d’eau, l’enfant va lui faire un bisou en lui expliquant qu’il est tant de dormir maintenant car sinon le petit garçon sera trop fatigué pour aller à l’école le lendemain.



L’histoire est décalée, drôle et tendre. Les personnages sont également très expressifs et on se régale à la lecture de ce récit de la première à la dernière page.



Un formidable album qui joue de manière très réussie avec l’inversion des rôles. De quoi dédramatiser les terreurs nocturnes de nos bambins avec humour.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..

Le livre inverse la situation du cauchemar. C'est un garçon qui console son papa...



Il n'y a pas si longtemps, mon cadet de 6 ans a fait un cauchemar, et il est venu se blottir dans notre lit. Nous lui avons donc servi les phrases habituelles dans cette situation. Ces phrases qu'un garçon dit à son papa dans ce très chouette livre pour enfants.



J'ai vu mon fils réfléchir à cela à la lecture du livre. Il se voyait bien me consoler à la manière dont nous l'avions consolé quelques semaines auparavant.



Les dessins sont très classe, et collent fort bien au texte, avec humour et sensibilité. Avec ce petit clin d'oeil final, où on voit une queue de monstre sortir du lit, et le fils dit bonsoir aux monstres... alors qu'il a répété que les monstres n'existaient pas... J'ai senti mon cadet rasséréné, et c'est aussi le but de la lecture du soir.

Un album anodin et léger à hauteur d'enfants qui ne l'est pas tant que ça sur une deuxième lecture plus adulte.

Et bien oui, les livres sur le dodo passeront leur temps à recommander aux enfants d'aller au lit à l'heure, qu'il n'y a pas de cauchemars tapis dans le noir et qu'il faut se tranquiliser. Que si cela ne va pas, au lendemain on les invitera à dessiner pour en parler.

Et si cela devenait l'inverse mais pour les adultes.

Les écouteurs d'histoires ne pourront s'empêcher de rire de l'ironie, de ces grands adultes qui devront à leur tour respecter les grands commandements de la maison et ainsi diminuer le stress de tout le monde.

Rappelez-vous , les papas et mamans, ces insomnies parce que les petits ne dorment pas, ne sont pas serein et il fallait en parler pour changer les choses.

L'album ne conseillerait-il pas en filigrane aux adultes d'adopter les conseils qu'ils prodiquent? Comment? Non, on ne va pas leur demander de dessiner, parler pourrait suffir, non?

L'enfant de l'histoire ne semblera pas la bonne oreille pour écouter toutes les histoires de fantômes et de monstres du quotidien du papa.

" Si tu veux, mon petit papa, je peux te faire un câlin pour te consoler..."

En lisant la suite, nous pourrons nous rendre compte qu'en effet, nous n'aurons pas imaginé ce degré de lecture :

"... quand tu seras rassurés, tu pourras retourner dans ta chambre de parents pour trouver le sommeil dans ton lit de papa. Et il faut le chercher tout seul, ton sommeil, mon petit papa, d'accord?"



Avec les illustrations de Thomas Baas, l'adulte redeviendra une petite personne fragile qui aura besoin d'être protégé et consolé comme un enfant.

L'histoire d'Hanieh Delecroix sera à double-emploi, on le comprend, s'adressant d'une part aux enfants d'une façon humoristique et détournée, réglant le souci des mauvais dodos indirectement en prenant le papa pour illustrer le problème.

Mettre en scène un adulte pourraitvautant faire rire que permettre de livrer la parole des enfants qui peinent à dormir sereinement.

Dans cet album, c'est le petit garçon qui vient rassurer son papa au moment du coucher. En effet, il ne parvient pas à s'endormir car il a peur des monstres qui pourraient venir dans ses cauchemars.

L'originalité repose donc sur cette inversion des positions traditionnelles enfant-adulte. On entre dans un univers un brin absurde où les monstres viennent hanter les placards parentaux.

Du côté des illustrations, elles collent bien à l'ambiance mais je ne suis pas plus séduite que ça.
Lien : http://boumabib.fr

Super livre écrit par une psychologue reconvertie dans l’art, et qui travaille plus particulièrement autour du monde des rêves et des cauchemars. Elle empreinte ici une technique d’éducation bienveillante infaillible: l’échange des rôles.

Quoi de mieux que d’expérimenter soi-même pour bien comprendre les choses? Les enfants s’identifient au personnage et, mort de rire à l’idée que ce soit leur père qui puisse avoir peur du noir et des monstres (ses propres monstres à lui: le patron, l’administration, la voiture), apprennent à relativiser leurs propres peurs. De plus ils comprennent que ce ne sont pas de simples règles arbitraires posées par des parents insensibles (tu dois dormir dans TON lit et nous laisser dormir) mais bien des règles de bon sens. Les illustrations, réalisées par Thomas Baas, artiste graphique accompli et reconnu, sont superbes, épurées, drôles, et bien pensées et on y retrouve de jolis clins d’œil aux « must have » de la littérature jeunesse (Cornebidouille, le géant de Zeralda, Max et les maxi monstres...) Bref un très beau livre intelligent et bienveillant qui aidera j’en suis certaine, bien des parents et des enfants confrontés aux couchés difficiles et réveils nocturnes.

Une idée drôle et originale : l'inversion de la phobie nocturne. Lire cette histoire à des petits permet de s'en détacher pour mieux en rire.

Pourtant, le sentiment d'inachevé s'installe à la fin de la lecture, comme si quelque chose d'indéfinissable me laissait à penser qu'autre chose était possible mais que cela n'a pas été trouvé.