Sorge s'était emparé des deux mains de Birgit et les caressait doucement. Puis il lui prit le menton et plongea son regard dans les prunelles troublées de la jeune fille. Ce qu'il put déchiffrer dans ces prunelles le persuada qu'il était, comme toujours, le maître de la situation. Alors, il l'attira contre lui et l'embrassa sur la bouche. Longuement. Passionnément. Bientôt, Birgit ne résista plus. C'était la première fois qu'un homme l'embrassait de cette manière, la première fois que ses jeunes seins se gonflaient ainsi sous la caresse insistante d'une main masculine. Et le plus étrange, c'était qu'elle n'avait pas envie de se débattre, de s'indigner, de prendre la fuite. Elle ferma les yeux, s'abandonna, palpitante, à ce plaisir terrifiant et nouveau...
Il s'agenouilla devant le coffre-fort. C'était un modèle classique qu'il aurait pu ouvrir, normalement, en quelques minutes. Il n'aurait même pas besoin, aujourd'hui, de ce bref laps de temps. Une précédente incursion dans le bureau du capitaine Nathusius lui avait déjà permis de découvrir que le mot-clef de la combinaison était tout simplement "CARAMBA", interjection favorite du naïf attaché naval, dont l'imagination laissait fortement à désirer.
- Maintenant ? Eh bien, on attend que ça se passe ! On attend de savoir si les allemands sont réellement fichus, et si... si l'on peut se décider à retourner sa veste ! Voilà où nous en sommes, nous qui avons rendu à ce pays la grandeur de l'Antiquité, nous qui l'avons arraché au désordre et à la misère. (p.100)
Bartolotti avait la gorge si sèche qu'il n'avait nul besoin de se forcer pour boire. Il savait fort bien qu'il mettrait plusieurs jours pour se remettre de tels écarts de régime, mais sa tête était l'enjeu de cette soûlerie crapuleuse. (p.124)
- Votre Vésuve a détruit deux villes, il n'a pas empêché l'empire romain de continuer. La bombe à désintégration mettra le monde dans la main de celui qui l'utilisera le premier. (p.143)