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Citation de mesrives


LES FILS DE LA MER

Nous sommes les hommes que les tempêtes ont soudés
pour une union de courte durée,
sur les routes maritimes de l'océan Indien
à l'entrée de Bab-el-Mandeb.
Nous sommes les hommes des grands espaces,
qui errent au gré des vents ;
nous partons et disparaissons, parfois à jamais,
dans la grisaille des brumes de Terre-Neuve.

Nous avons oublié nos chants d'amour et de printemps
dans le bruissement des sapins de nos villages -
nous chantons le joyeux cantique des moussons
dans le clapot du ressac des Samoa.
Nous avons dérivé dans le golfe du Bengale,
sur des épaves fantomatiques ravagées par la peste -
attendant la tempête libératrice
et le fracas des typhons des Mariannes.

Les yeux vides, nous cherchions en vain
une terre où trouver du pain.
Au bout d'un mois de disette,
nous effectuâmes un raid sur la côte de Tristan.
Nous fûmes pris par les glaces en mer des Barents -
et nos cadavres transis, hagards,
cherchaient désespérément une tombe
dans la baie de l'Avent abandonnée des dieux.

Oui, nous sommes les hommes libres des vastes étendues
et nous aspirons à ces horizons -
hantés par les fantômes des noyés
où chaque voile est gonflée par les alizés -
où les phares prodiguent leur alerte
aux vagabonds des grands espaces,
qui se fraient un passage parmi les os des noyés,
parmi les fantômes des marins.


Vaisseaux fantômes 1929
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