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4.2/5 (sur 71 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Jämshög , le 06/05/1904
Mort(e) à : Stockholm , le 11/02/1978
Biographie :

Harry Martinson est un écrivain et poète.

Il appartient à la mouvance des écrivains prolétariens (Moa Martinson, Eyvind Johnson, Vilhelm Moberg, Ivar Lo-Johansson, Jan Fridegard, etc. ).

En 1949, il est le premier écrivain issu de la classe populaire à être élu à l'Académie suédoise. En 1954, il est nommé docteur honoris causa de l'université de Göteborg.

En 1974, il reçut le Prix Nobel de littérature "pour ses écrits qui attrapent la rosée et reflètent le cosmos" en association avec son compatriote Eyvind Johnson. Ce choix fut controversé car d'autres auteurs, plus connus et célébrés à l'international, étaient fortement pressentis cette année-là. De plus, les deux auteurs conjointement primés étaient déjà membres de l'Académie suédoise qui décerne la récompense. Le sensible Martinson a eu du mal à faire face aux critiques suite à son prix et s'est suicidé au Karolinska University Hospital de Stockholm en se coupant le ventre avec une paire de ciseaux dans ce qui a été décrit comme un " hara-kiri".

Auteur de "Voyage sans but" (1932, premier volume de ses récits de voyage), "Cap adieu" (1933, second volume de ses récits de voyages), "Même les orties fleurissent" (1935, premier volet de son œuvre autobiographique), "Il faut partir" (1936, second volet de son œuvre autobiographique), "Aniara, une odyssée de l'espace" (1956, recueil de poésie), Martinson est l'un des écrivains suédois les plus célèbres du XXe siècle. Il a renouvelé la littérature de l'époque grâce à un style inventif et un regard attentif sur le monde, notamment celui des laissés pour compte, qui restent en marge des bouleversements des mœurs et de l'économie suédoises à l'époque.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
INSTANTANÉ HIVERNAL

De frêles empreintes d'hermine
dessinent de légers huit
sur la neige de l'hiver
vers un ruisseau qui serpente
sous un dôme de fourrure blanche.
La loutre vient boire dans l'oeil de la glace
là où le tourbillon a creusé une coupe au doux ramage:
Les enfants accourent avec leurs bonnets rouges
pour écouter chanter ce dôme polaire.
La loutre s'enfonce alors dans la grotte
et voit leurs yeux par la fente.


Nature 1934
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Loin des ports, loin des terres
seul dans l'océan
tu m'as invité à m'aventurer sur ta vague -
à demeurer en mer pour l'éternité.

J'ignore encore
ce qui m'empêcha alors
de plonger vers toi dans les profondeurs
Ecoute à présent le cri de mon coeur:

jamais je n'ai rien vu de plus ravissant
que ton corps marin délicieux et frémissant.
Jamais je n'ai entendu d'accords plus troublants
que ta voix qui résonne dans la tempête.
Voici la seule raison: la mort nous a toujours séparés.
Tu étais déesse, et moi
né au pays des mortels.


[Cote: H.Martinson 90]

POEMES INEDITS
(Conservés à la bibliothèque universitaire d'Uppsala, département des manuscrits, fonds Martinson)
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LES FILS DE LA MER

Nous sommes les hommes que les tempêtes ont soudés
pour une union de courte durée,
sur les routes maritimes de l'océan Indien
à l'entrée de Bab-el-Mandeb.
Nous sommes les hommes des grands espaces,
qui errent au gré des vents ;
nous partons et disparaissons, parfois à jamais,
dans la grisaille des brumes de Terre-Neuve.

Nous avons oublié nos chants d'amour et de printemps
dans le bruissement des sapins de nos villages -
nous chantons le joyeux cantique des moussons
dans le clapot du ressac des Samoa.
Nous avons dérivé dans le golfe du Bengale,
sur des épaves fantomatiques ravagées par la peste -
attendant la tempête libératrice
et le fracas des typhons des Mariannes.

Les yeux vides, nous cherchions en vain
une terre où trouver du pain.
Au bout d'un mois de disette,
nous effectuâmes un raid sur la côte de Tristan.
Nous fûmes pris par les glaces en mer des Barents -
et nos cadavres transis, hagards,
cherchaient désespérément une tombe
dans la baie de l'Avent abandonnée des dieux.

Oui, nous sommes les hommes libres des vastes étendues
et nous aspirons à ces horizons -
hantés par les fantômes des noyés
où chaque voile est gonflée par les alizés -
où les phares prodiguent leur alerte
aux vagabonds des grands espaces,
qui se fraient un passage parmi les os des noyés,
parmi les fantômes des marins.


Vaisseaux fantômes 1929
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LE CALME DU PARC

Dans le parc automnal se dresse
une femme nommée Amour -
bronze obscur et frémissant
dont la peau brune parle
de la chair - qui est esprit.

L'artiste-créateur
l'aimait
en secret
et n'aimait qu'elle, rien qu'elle !

Les arbres se balancent,
le vent parle d'art -
et les gens parlent
comme le vent, comme le vent.

Chaque jour, un homme qui ignore tout de l'art
s'assied sur le banc.
Les yeux rivés au sol, il écoute dans le bronze chanter
des veines gorgées de sang.


Cinq jeunes 1929
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JOIE ET PEINE

Toute peine profonde a pour objet une joie perdue.
Ne perds pas cette idée de vue.
Ne laisse pas la peine oublier sa raison d'être.
La peine est le plus bel hommage à rendre à la joie.


La voiture, 1960
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Martin fila dehors. La chaleur du jour faisait fondre la neige sur les toits et l'eau coulait. L'asile gigantesque se débarrassait de sa couche de neige . Au milieu de celle-ci, entre les trois escaliers de béton, des perce-neige fleurissaient, changeant la vie en une légende
On allait vers une saison plus clémente, vers Pâques où fleuriraient les coucous.
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LA PASSION

Entre elle et moi existait une relation
totalement suspendue dans le vide.
Jamais un mot ni un geste qui nous trahît,
rien qu'un souffle, amoureux transi
qui, saturé de rêves d'elle,
allait chaque soir se noyer dans le lac.

POEMES POSTHUMES
Le long des sentiers de l'écho
1978
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Deux enfants dans un champ de blé
jouent avec l'idée
de pouvoir, du regard,
grimper en haut des épis.
Leurs yeux s'en vont vite à l'aventure
sur les ondes du soleil dans ce lac de blé miroitant.
Marcher sur l'eau n'est certes pas facile
mais escalader des épis
qui brillent au soleil
c'est encore autre chose.
Or, pour y parvenir, il suffit de promener le regard
et feindre d'être vent
ou papillon.
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Il pénétra dans la cuisine. La vapeur des plats du dimanche posés sur la table montait en spirale. Les rideaux pendaient, légers comme des ombellifères, tels des rideaux de brouillard accrochés à l'intérieur de la maison. Le soleil brillait au coeur d'une vitre, un chaud soleil d'or velu, aussi calme que la fenêtre.
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La haine est si séduisante. Les paroles les plus saisissantes figurent dans son registre. Les sagas islandaises, chargées de la haine secrète du poète, étaient tellement belles. Quand la corde de l'arc de Gunnar se brisa, Gunnar dit à Hallgerd:
"- Prends deux boucles de tes cheveux et avec ma mère tresse une corde pour mon arc.
"- Qu'est-ce qui est en jeu? demanda Hallgerd.
"- Ma vie dit Gunnar.
"- Alors je me souviendrai bien de la gifle que tu m'as donnée, dit Hallgerd.
"- Un instant plus tard, Gunnar était tombé."
La saga de la haine est toujours belle. Du fond des millénaires, les drames de la haine brillaient d'un incomparable éclat. Pourquoi?
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