AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Hector Oesterheld (38)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'éternaute, tome 1

C’est bavard et beaucoup trop détaillé, et toutes ces explications de stratégies militaire pfff que c’est ennuyeux.

C’est un mec qui apparait comme ça sur la chaise en face et qui raconte son histoire. Personne au monde ne retient une histoire avec autant de précisions, et tous les dialogues avec un parler comme si c’était de l’écrit. Alors pourquoi le présenter comme ça ? Pour maintenir le suspens ?

Donc oui, c’est génial de découvrir une BD des années 60 et que les extra-terrestres envahissent l’Amérique du Sud pour une fois, ça change un peu. Mais ma découverte s’arrête au tome 1, m’étonnerais que j’aille plus loin.

Commenter  J’apprécie          20
L'Eternaute

Extrait de ma chronique :



"Par ailleurs, pour donner du relief à ses cases, donc les extirper du flux de la lecture (qui s'accommode mieux de cases "plates"), Alberto Breccia les scinde souvent en différents plans, l'action principale étant reléguée à l'arrière-plan pendant qu'un premier plan occupé par un cadavre (d'humain ou d'extraterrestre) nous saute à la figure (voir les planches 3 du 05/06/1969, 1 du 03/07/1969, 2 du 10/07/1969, 1 du 17/07/1969, 2 du 14/08/1969, 1 du 21/08/1969 ou 2 du 28/08/1969) – oui, c'est l'équivalent en bande dessinée du "montage dans le plan" pratiqué notamment par Orson Welles.





Sans surprise, puisque Breccia est de ceux qui ne recourent à une forme que pour servir un fond, cette primauté accordée à la vue était déjà présente dans le scénario d'Oesterheld, d'abord centré (comme Celui qui hantait les ténèbres, décidément) sur une fenêtre, par laquelle on voit tomber une neige mortelle, une fenêtre qu'il ne vaut mieux pas ouvrir donc – mais la suite de L'Eternaute 1969 est à l'avenant, avec ses innombrables scènes de reconnaissance militaire face aux extraterrestres, dont il faut déchiffrer les actions."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Evita

Une biographie illustrée de Evita, figure de la gauche en Argentine.



Cet album illustré permet de comprendre l'histoire mouvementée en Argentine.



Écrit dans les années 1970 (Oesterheld est mort assassiné en 1978, ainsi que ses filles et leurs maris), il a été censuré; le scénariste était un fervent défenseur du Colonel Juan Peron, figure de la gauche socialiste, et mari d'Evita.



Bien que cet album se concentre sur l'histoire politique plutôt que sur Evita elle-même, on peut en apprendre plus sur une dizaines d'années d'Histoire.

Les illustrations sont de grandes cases statiques avec de très longs textes et le trait réaliste.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Che

Une BD complexe, comme le fut la vie de Che Guevara. Indéniablement, il s'agit d'une hagiographie. Guevara nous est montré comme un homme sans défauts, offrant sa vie pour les pauvres et les nécessiteux.



Pour autant, ce n'est pas une biographie classique, académique, au contraire. La narration est très particulière : les textes prennent la forme de pensées, brèves, répétitives, parfois confuses. Tout comme les dessins, difficilement lisibles, presque informes, noyés sous des litres d'encre noire, reflet du pessimisme des auteurs, qui ont connu l'enfer des dictatures sud-américaines (Oesterheld et sa famille en mourront dans des conditions atroces...).



Nous sommes ici plongés dans la tête de Guevara et dans le feu de l'action. Le récit est comme haché, avec des allers-retours entre différentes temporalités. Les auteurs nous dressent là un portrait fragmenté et multiple, non linéaire.



Il est donc difficile d'appréhender cette BD, du fait de son côté elliptique, mais aussi pour prendre du recul face au personnage, dont la stature et le culte ne peuvent qu'écraser un lecteur contemporain.



Malgré tout, si l'on revient à ce pourquoi Guevara s'est engagé dans la révolution, on ne peut qu'être marqué par l'extrême pauvreté, le dénuement absolu et la santé terriblement précaire des peuples sud-américains auprès desquels Guevara s'est rendu.



Quelle que soit la vérité autour de la figure du Che, la situation en Amérique Latine ne pouvait que révolter. C'est l'un des mérites de cette BD, que de rappeler pourquoi Guevara s'est battu. C'est peut-être même la chose la plus importante à garder en mémoire.
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
Commenter  J’apprécie          10
Tout Pratt - Sergent Kirk, tome 3

La série Sergent Kirk reste une des œuvres majeures auquel à participer Hugo Pratt, sur un scénario d’Oesthereld.
Lien : https://www.bdencre.com/2021..
Commenter  J’apprécie          00
Tout Pratt - Sergent Kirk, tome 3

Le déserteur continue ses aventures …
Lien : https://www.bdencre.com/2021..
Commenter  J’apprécie          00
Sherlock Time

Et pour en revenir à ce blanc-bec provocateur, un certain Hugo Pratt soit dit en passant, lorsqu'il vit les premières planches de La goutte, il déclara, ébloui, "Tu m'as tué".
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00
Ticonderoga - Intégrale

Je suis en colère contre les éditeurs de BD, qui bien souvent nous offrent le service minimum voire se foutent royalement de leurs lecteurs, en recyclant des séries après la mort de leurs créateurs à des fins commerciales et tout sauf artistiques, ou en rééditant et « repackageant » des séries à succès tous les 3 ans, n'hésitant pas à verser dans le n'importe quoi, en proposant des versions noir et blanc de BD pensées en couleur (Alix, Blake et Mortimer, etc.) ou des versions couleur de BD pensées en noir et blanc (Corto Maltese, etc.). Vraiment c'est une honte, le lecteur n'est plus perçu que comme un tiroir caisse sans fond ou comme un fan régressif à satisfaire de toutes les façons possibles, surtout si ça s'éloigne de toute véritable création artistique digne de ce nom...



Et puis de temps en temps, surgit un miracle. C'est ici le cas : Casterman réédite « Ticonderoga » de Hugo Pratt (au dessin) et Héctor Germán Oesterheld (au scénario). Un duo de choix qui a déjà fait des merveilles, au service d'un feuilleton publié fin des années 1950. Une réédition tout à fait bienvenue, tant ce récit est passionnant et brillamment illustré. Seul bémol, les planches originales sont pour la plupart introuvables, et la présente édition est le fruit du scannage de planches déjà imprimées. Le résultat est un peu trouble et baveux, et je ne sais pas si ça vient du fait que les planches étaient originellement en couleur et là reproduites en noir et blanc, ou si ça vient de la technique de reproduction.



Mais le rendu est tout à fait convenable et s'efface au profit de la lecture. Et quel bonheur que de découvrir une histoire originale et de nouveaux personnages ! Le narrateur, Caleb Lee, sert de faire-valoir à son ami, le trappeur téméraire Joe Flint, surnommé Ticonderoga. Pour compléter le tout, la figure tutélaire de Numokh, un indien mystérieux, sage et astucieux, accompagne nos deux jeunes héros et contrebalance par son discernement leur fougue juvénile.



L'histoire se déroule au XVIIIème siècle, à la frontière du Canada et des États-Unis d'aujourd'hui, au milieu de la guerre que se livrent les Anglais et les Français, entraînant dans leur sillage, par le jeu des alliances, les peuples Indiens autochtones. Comme dans « Fort Wheeling » (où Ticonderoga fera d'ailleurs une apparition) ou « Billy James », nos héros se retrouvent pris dans l'engrenage de la guerre et des massacres en tous genres, entre bravoure, courage, espoir, violence, lâcheté et barbarie.



S'il n'a pas l'ampleur d'un « Fort Wheeling », notamment car il a été abandonné par Pratt en cours de création, et n'a donc pas sa cohérence, « Ticonderoga » est un récit fort, humaniste et touchant. Il consiste en une suite d'épisodes, qui racontent les aventures de Ticonderoga et de ses amis, et comment peu à peu ils grandissent en humanité (notamment le narrateur Caleb Lee, moins « parfait » que Ticonderoga) malgré la sauvagerie guerrière qui les entoure.



Récit d'apprentissage par excellence, c'est une pièce de choix dans l’œuvre de Pratt et d'Oesterheld. Un excellent album, qui bien que dessiné dans le style de la première période de Pratt, classique et pas encore tout à fait épanoui, mérite de figurer dans la bibliothèque de tout amateur du maître italien qui se respecte, mais aussi de tout fan de BD historique de qualité.
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
Commenter  J’apprécie          20
Tout Pratt - Sergent Kirk, tome 3

N'hésitez pas à chevaucher au côté de Kirk et de ses camarades dans les grands espaces de l'Ouest. L'aventure est au rendez vous.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Che

Déçue par le dessin, le noir et blanc n'est pas un problème mais c'est parfois difficile à décrypter. Déçue aussi par l'écriture. Beaucoup de mots alignés sans qu'ils composent une véritable phrase. C'est sûrement un mode d'expression voulu par l'auteur mais déroutant pour moi. J'ai rapidement abandonné.



Commenter  J’apprécie          00
Sherlock Time

Même si ce volume gagne à être apprécié dans la perspective de l'œuvre d'Alberto Breccia, de son évolution, il a du caractère et mérite amplement d'être lu pour ce qu'il est, un bon polar fantastique et mystérieux (je vous conseille l'avant dernière histoire, en Antarctique, plus longue et passionnante !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Ernie Pike Chroniques de guerre 1

Collection Circus

D'après les chroniques de Ernest Taylor Pyle, correspondant de guerre 1941-45

Sur cette version originale française, seul Hugo Pratt est cité, Hector Oesterheld n'est même pas mentionné alors que le scénario est intégralement de lui.

Ceci sera rectifié sur les éditions suivantes.



Le plus grand scénariste de l'âge d'or argentin, les débuts d'un grand dessinateur publiés en 1958 à Buenos-Aires.
Commenter  J’apprécie          10
Ticonderoga - Intégrale

Dépêchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde : cette intégrale a été tirée à 7000 exemplaires numérotés. Et ce serait dommage de s'en passer. (Apparemment, la revue Frontera dans laquelle sont parus les épisodes tirait à 250 000 exemplaires dans l'Argentine des années 50, les temps ont changé.)



Rions un peu : chapeau bas au traducteur, le héros éponyme est souvent affublé par ses comparses du diminutif "Ticon". J'imagine que c'est fidèle à l'original, mais ce n'est pas très heureux dans la langue de Brassens...



Pleurons maintenant : les planches originales sont presque toutes perdues, et il a fallu reprendre les exemplaires de la revue les moins pourris par le temps pour réaliser cette intégrale. Du coup, malgré le soin apporté à l'édition, les pages ont un rendu un peu flou qui fait qu'on perd un peu de la magie des planches de Hugo Pratt. J'ai par ailleurs trouvé un article fort intéressant sur d'autres manipulations réalisées par les éditeurs ( https://www.aaapoumbapoum.com/blog/menues-trahisons-de-luvre-dhugo-pratt-ticonderoga ), mais celles-ci ne se voient pas lors d'une lecture "normale".



À part ces détails, on tient là une oeuvre de jeunesse dans laquelle Hugo Pratt est déjà en possession de tous ses moyens. le trait est un peu plus fouillé que pour les Corto Maltese, mais il y a déjà de splendides simplifications et économies de traits, associées à de larges bandes noires, qui font davantage ressembler les cases à l'aquarelle qu'au dessin de BD.



L'histoire (écrite par Hector Oesterheld, qui avait lancé la revue et écrivait TOUS les scénarios de toutes les histoires qu'elle contenait) progresse par épisodes, avec d'immanquables cliffhangers en fins d'épisodes, c'est rafraichissant. Et il y a ce refus du manichéisme qui fait qu'il n'y a pas de véritable méchant dans cette guerre de la fin du XVIIIe siècle dans laquelle les Anglais (dans le camp desquels sont nos héros) et les Français se disputent le Nord-Est Américain en embrigadant les différentes tribus indigènes. De même, le narrateur, le jeune Caleb compagnon de Ticonderoga, pointe lui-même ses propres défauts, principalement sa candeur dès que le joli nez retroussé d'une demoiselle entre dans le champ et son côté fanfaron (souvent inspiré par lesdites demoiselles) qui le place ensuite dans des situations délicates. Parce que c'est principalement un récit d'aventures de coureurs de bois peuplés par des indiens agressifs (mais néanmoins nobles et loyaux pour la plupart).



Bref, c'est charmant, c'est inspiré, c'est beau, c'est indispensable.
Commenter  J’apprécie          202
Ernie Pike - Intégrale : Reporter de guerre

Œuvre de jeunesse, dessinée entre 1957 et 1961 quand Hugo Pratt était en Argentine, on pourrait craindre que ce soit un peu neuneu. Et bien pas du tout, principalement du fait d'un scénariste exceptionnel, Hector Oesterheld. Lequel a malheureusement mal fini, mort dans les geôles de Videla, notamment à cause d'une biographie du Che qu'il avait écrite bien auparavant.



Chacune des histoires à pour principal objet "Quelle connerie, la guerre". La vie ne tient qu'à un fil, souvent hasardeux. Les protagonistes y sont montrés comme voulant rester en prise avec leur vie (qui une famille, qui une histoire d'amour, qui ses croyances...) alors que les balles et obus qui volent tout autour finissent trop souvent par l'abréger.



Le personnage principal, Ernie Pike, intervient peu ou pas : son statut de correspondant de guerre en fait surtout un raconteur de tous ces destins. Il y a des héros, des lâches, des salauds, des veinards et des malheureux mais les auteurs se gardent de juger. La seule coupable est la folie dans laquelle ils ont été poussés.



Certaines des histoires où certains personnages ont visiblement fortement impressionné Hugo Pratt, qui s'en inspirera plus tard. "Un lieutenant Allemand" rappelle "La ballade de la mer salée". Il y a des épisodes en Afrique du nord et en Somalie, on pense aux "Scorpions du désert" et aux "Ethiopiques". Un peu l'impression qu'une bonne partie de l'œuvre à venir est déjà là en gestation.



Le format Intégrale, enfin, offre tous les épisodes de ces débuts prometteurs pour un prix modique, ce qui en fait un indispensable pour les amateurs du maître Italien, mais pas que.
Commenter  J’apprécie          211
L'Eternaute, tome 3

Cette saga d'anticipation de près de 350 pages, réalisée entre 1957 et 1959 par les auteurs argentins Hector German Oesterheld et Francisco Solano Lopez, fut initialement publiée sous forme de feuilleton dans la revue Hora Cero Semanal. Devenu un incontournable récit de science-fiction, la popularité de « El Eternauta » était déjà énorme à l’époque. Notons

d’ailleurs qu’il existe une seconde version de cette œuvre, créée dix ans plus tard par le scénariste en compagnie de son ami Alberto Breccia. Mais, d’après les commentaires, cette réécriture, traduite en français par les Humanoïdes Associés, est bien inférieure à cette version originale, éditée en trois tomes par Vertige Graphic.



Le récit invite à suivre les aventures de personnages ordinaires qui sont confrontés à une situation extraordinaire, plongeant le lecteur dans un suspense qui tient en haleine de la première à la dernière page. Cette saga débutait par un huis-clos prenant, où une famille, calfeutrée dans sa propre maison, tentait de s’organiser pour survivre dans un environnement subitement devenu hostile. Une soudaine chute de neige phosphorescente mortelle avait en effet transformé l’Argentine en paysage post-apocalyptique recouvert d’un épais tapis blanc. La survie du premier volet s’était ensuite progressivement transformée en guérilla face à une invasion extraterrestre qui gagnait en intensité au fil des pages. En décidant de sortir de leur retranchement, le petit groupe de survivant avait progressivement levé le voile sur cet ennemi venu d’ailleurs, permettant de découvrir les Mains, les Hommes-robots et les Gurbes. Les lecteurs qui pensaient enfin découvrir le visage du véritable envahisseur ressortiront déçus de cette conclusion, car celui-ci demeure invisible jusqu’au dernier moment. L’univers de l’envahisseur ne s’enrichit plus trop non plus, ce tome visant surtout à découvrir comment notre héros est devenu un voyageur de l’éternité afin de boucler la boucle.



Le deuxième niveau de lecture de cette saga demeure également très intéressant. Publiée dans un pays secoué par de nombreuses répressions, cette bande dessinée a profondément marqué le public, devenant même une sorte de hymne à la résistance. L’ancrage de cet ouvrage dans des lieux familiers de Buenos Aires renforce encore son réalisme, tout en faisant écho aux angoisses de la population de l’époque. L’engagement de ces hommes dans une lutte inégale face à l’oppresseur, leurs sentiments d’insécurité, leurs peurs et leurs espoirs font alors écho à la lutte du peuple contre la dictature argentine et explique également l’immense popularité de cette saga. La disparition en 1977 du scénariste, enlevé par ses forces armées et présumé mort en 1978, ne fera d’ailleurs qu’augmenter l’importance de cet ouvrage. Lors du tome précédent, l’auteur semblait vouloir démontrer que beaucoup de gens ont rejoint l’ennemi contre leur volonté, par peur ou en étant victimes d’endoctrinement et de manipulation, alors que le véritable adversaire se cache dans l’ombre. Le véritable ennemi n’étant toujours pas visible, nos héros continuent d’affronter des victimes d’endoctrinement, des hommes lobotomisés et des esclaves de la peur et deviennent également des victimes de la manipulation des médias.



Si le contenu est intemporel, la forme date un peu plus. Datant d’une période où l’on prenait plus le temps de s’attarder sur les événements, cet album est donc plutôt lent et assez bavard. D’un autre côté, cette progression des événements en temps réel a tendance à renforcer l’immersion du lecteur. Le dessin noir et blanc de Solano Lopez contribue également à installer une ambiance pesante, avec des planches superbes et des personnages aux visages expressifs et très détaillés. Si la qualité de certaines planches laissent à désirer suite à la disparition des planches originales, je suis content de retrouver la neige en fin d’album car celle-ci baigne les cases dans une atmosphère d’angoisse qui se nourrit de l’isolement et des peurs de personnages profondément humains.



Une saga de SF incontournable !
Commenter  J’apprécie          20
L'éternaute, tome 2

Cette saga d'anticipation de près de 350 pages, réalisée entre 1957 et 1959 par les auteurs argentins Hector German Oesterheld et Francisco Solano Lopez, fut initialement publiée sous forme de feuilleton dans la revue Hora Cero Semanal. Devenu un incontournable récit de science-fiction, la popularité de « El Eternauta » était déjà énorme à l’époque. Notons

d’ailleurs qu’il existe une seconde version de cette œuvre, créée dix ans plus tard par le scénariste en compagnie de son ami Alberto Breccia. Mais, d’après les commentaires, cette réécriture, traduite en français par les Humanoïdes Associés, est bien inférieure à cette version originale, éditée en trois tomes par Vertige Graphic.



Le récit invite à suivre les aventures de personnages ordinaires qui sont confrontés à une situation extraordinaire, plongeant le lecteur dans un suspense qui tient en haleine de la première à la dernière page. Le tome précédent débutait par un huis-clos prenant, où une famille, calfeutrée dans sa propre maison, tentait de s’organiser pour survivre dans un environnement subitement devenu hostile. Une soudaine chute de neige phosphorescente mortelle avait en effet transformé l’Argentine en paysage post-apocalyptique recouvert d’un épais tapis blanc. Le lecteur retrouve immédiatement cette atmosphère d’angoisse qui se nourrit de l’isolement et des peurs de personnages profondément humains, qui finissent par devoir prendre les armes contre l’envahisseur. La survie du premier volet s’est donc transformée en guérilla face à une invasion extraterrestre qui gagne encore en intensité. En décidant de sortir de leur retranchement, le petit groupe de survivant lève progressivement le voile sur cet ennemi venu d’ailleurs. Si le véritable envahisseur demeure toujours invisible, son univers s’enrichit énormément, permettant de découvrir les Mains, les Hommes-robots et les Gurbes.



Si Hector German Oesterheld apporte beaucoup de réponses aux questions du premier tome, il semble également chercher des excuses à l’adversaire. Le véritable ennemi n’étant toujours pas visible, nos héros semblent en effet devoir affronter des victimes d’endoctrinement, des hommes lobotomisés et des esclaves de la peur. Publiée dans un pays secoué par de nombreuses répressions, cette bande dessinée a profondément marqué le public, devenant même une sorte de hymne à la résistance. L’ancrage de cet ouvrage dans des lieux familiers de Buenos Aires renforce encore son réalisme, tout en faisant écho aux angoisses de la population de l’époque. L’engagement de ces hommes dans une lutte inégale face à l’oppresseur, leurs sentiments d’insécurité, leurs peurs et leurs espoirs font alors écho à la lutte du peuple contre la dictature argentine et explique également l’immense popularité de cette saga. La disparition en 1977 du scénariste, enlevé par ses forces armées et présumé mort en 1978, ne fera d’ailleurs qu’augmenter l’importance de cet ouvrage. Au fil des pages,

l’auteur semble également vouloir démontrer que beaucoup de gens ont rejoint l’ennemi contre leur volonté, par peur ou en étant victimes d’endoctrinement et de manipulation, alors que le véritable adversaire se cache dans l’ombre. Ce deuxième niveau de lecture est donc particulièrement intéressant.



Si le contenu est intemporel, la forme date un peu plus. Datant d’une période où l’on prenait plus le temps de s’attarder sur les événements, cet album est donc plutôt lent et assez bavard. Comme elle était à l’origine diffusée sous forme de feuilleton, cette intégrale souffre également de quelques répétitions. D’un autre côté, cette progression des événements en temps réel a tendance à renforcer l’immersion du lecteur. Le dessin noir et blanc de Solano Lopez contribue également à installer une ambiance pesante, avec des planches superbes et des personnages aux visages expressifs et très détaillés. Si la qualité de certaines planches laissent à désirer suite à la disparition des planches originales, j’ai surtout regretté la disparition de la neige, car je trouve que cette neige baignait les cases dans une ambiance particulièrement oppressante.



Vivement la conclusion, afin de découvrir comment notre héros est devenu un voyageur de l’éternité.

Commenter  J’apprécie          20
Ernie Pike, Tome 5 :

On s’attache rapidement aux différents protagonistes et aux destinées d’hommes qui se sont battus dans des conditions difficiles, contre une adversité redoutable, et sont parfois devenus des héros inconnus malgré eux. Des rééditions superbement mises en couleurs par Patricia Zanotti, qui était déjà intervenue sur Corto Maltese et Fort Wheeling du vivant de l’auteur.
Lien : http://www.bdencre.com/2020/..
Commenter  J’apprécie          00
Ticonderoga - Intégrale

C'est une des premières BD de Pratt, parue par épisodes dans le magasine argentin Frontera avec un scénario de Oesterheld. Elle raconte l'histoire d'un jeune officier anglais prétentieux qui se lie d'amitié avec un guide indien qui lui sauve la vie plus d'une fois. Les héros se battent contre les français et les Hurons, puis contre diverses tribus indiennes. Ils s'en sortent toujours au dernier moment. personnellement j'ai préféré Fort Wheeling. D'ailleurs le nom "Ticonderoga" vient d'un fort situé dans le nord des Etats Unis.

Commenter  J’apprécie          10
L'Eternaute, tome 3

Cette trilogie est un bijou de la SF. Sublime et qui dépasse ce qui n'était au départ qu'une invasion extra-terrestre. Une merveille.
Commenter  J’apprécie          30
L'éternaute, tome 2

On continue cette série avec un univers qui s'étend, des extra-terrestres plus complexes et un récit toujours en avance sur son temps et plein d'idées.

Le dessin est sublime.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hector Oesterheld (164)Voir plus

Quiz Voir plus

No et moi

Comment s'appelle l’héroïne de l'histoire ?

Léa
Louise
Lou
Judith

15 questions
584 lecteurs ont répondu
Thème : Delphine de ViganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}