les présupposés des politiques d’activation posent que les individus sont, individuellement et égalitairement, soumis à un devoir d’autonomie et de responsabilité. Or, l’autonomie, entendue ici sous l’angle économique, est plus aisément accessible à un individu déchargé d’obligations pour autrui et, surtout, du travail domestique
De fait, lorsque ces professionnel·le·s sont confronté·e·s aux normes d’activation et aux inégalités réelles, cette marge de manœuvre peut les conduire à l’alternative suivante : soit viser l’autonomie économique de la personne par sa réinsertion sur le marché de l’emploi, tout en sachant que celui-ci est discriminant pour les femmes notamment au plan salarial et que, chez celles qui sont également mères, l’insertion se traduit par une double journée de travail en raison de leur assignation au travail domestique ; soit prendre en compte l’appartenance sociale de sexe, considérer les usagères et usagers à partir de leur statut familial et alors « protéger » les mères de jeunes enfants contre le marché du travail, au prix de leur autonomie. On est là face à une impasse car, quelque soit le choix opéré, il renforce les inégalités de genre et contrevient à la norme constitutionnelle d’égalité, sans être pour autant réellement satisfaisant au plan de l’autonomie économique
Aussi, en contribuant à une sociohistoire des pratiques médicales de sexuation du corps et de la sexualité en Suisse, cet ouvrage permet également de documenter par la marge et d’éclairer à partir d’un nouvel angle des savoirs institutionnalisés qui n’en sont pas moins, eux aussi, spécifiques.
Comme tout autre espace de pratiques, l’action sociale se constitue au travers de postures diversifiées, parfois conflictuelles, réactives, résistantes,transgressives ou innovantes, ce que l’ensemble des articles montre également
Les huit chapitres de cet ouvrage analysent différentes constructions médicales du corps et de la sexualité en portant leur attention sur les processus de sexuation et de pathologisation, sur les circulations et les appropriations de théories et modèles dont elles relèvent ainsi que sur leurs effets sur les personnes directement concernées, lesquelles adhèrent plus ou moins aux traitements qui leurs sont proposés
Le caractère invisible du travail des mères et des intervenantes dans le contexte de l’autisme soulève ainsi la nécessité de le faire connaître tout en faisant également apparaître la division sexuelle du travail sur laquelle repose son invisibilité au sein des familles et dans la pratique du travail social
les femmes sont perçues comme potentiellement néfastes et défaillantes tout en étant rendues responsables du bien-être de leurs proches et du bonheur dans leur couple
L’ancrage des femmes dans la nature a permis leur aliénation et leur domination via différentes pratiques de pouvoir et de domestication