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4.8/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Hélène Monsacré est une helléniste française, qui travaille chez Albin Michel et est directrice des Classiques en Poche aux éditions Les Belles Lettres.

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Une insolite curiositéPaul VeyneHélène Monsacré, Hélène Monsacré, Christophe Ono-dit-Biot Éditions Robert Laffont Collection Bouquins Recueil de textes dans lesquels l'historien étudie les sociétés anciennes, les mentalités grecques ou encore la philosophie et la pensée stoïciennes. Il évoque aussi son parcours, sa passion pour la littérature et la peinture. Contient également des articles et des extraits tirés de « L'empire gréco-romain », « La société romaine » et « L'élégie érotique romaine », entre autres. ©Electre 2021 https://www.laprocure.com/insolite-curiosite-paul-veyne/9782221249222.html
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d’angoisses, en luttant pour survivre et ramener ses gens. Hélas : même à ce prix, tout son désir ne peut sauver son équipage : ils ne durent la mort qu’à leur propre sottise, ces fous qui, du Soleil, avaient mangé les bœufs ; c’est lui, le Fils d’En Haut, qui raya de leur vie la journée du retour.
Viens, ô fille de Zeus, nous dire, à nous aussi, quelqu’un de ces exploits.

Traduction Victor Bérard / co-édition Les Belles Lettres - Albin Michel

Ô muse, conte-moi l'aventure de l'Inventif :
celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d'usages,
souffrant beaucoup d'angoisse dans son âme sur la mer
pour défendre sa vie et le retour de ses marins
sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût :
par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut,
le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !

Traduction Philippe Jacottet / Éditions la Découverte
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À l’image de ces grands monuments devant lesquels nous passons souvent, que nous avons toujours vus, que nous pensons connaître – le Louvre à Paris, le Colisée à Rome, l’Acropole à Athènes –, les poèmes d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée, appartiennent à notre univers mental, et « odyssée » nous est un nom commun.
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L’Iliade est un océan de mots, une houle gigantesque de près de 16 000 vers qui arrache à son passé lointain et porte en elle l’événement que toute société grecque ancienne considérait comme fondateur : la guerre effrayante des Achéens et des Troyens. Ce flot charrie, transforme d’innombrables poèmes plus anciens ; il ne cesse de changer de cours, de refluer, de surprendre, d’alterner presque à l’infini les victoires et les défaites de deux adversaires déchaînés dans une guerre quasi mondiale. Le déferlement emporte tout ce qui dans le monde pouvait offrir un refuge ou une forme stable, un espoir. L’univers bien réglé des dieux de l’Olympe se disloque dans une histoire qui attise les haines et fait pleurer les dieux ; les héros ne sont plus eux-mêmes, pris dans des sentiments, des douleurs ou des illusions extrêmes, jusqu’au jour où ils disparaissent ; la ville magnifique de Troie, sorte d’âge d’or humain où se déploient richesses, fécondité et plaisirs, est vouée à sa perte, tandis qu’avant leur victoire finale les Grecs doivent subir massacre sur massacre.
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Hymne À Aphrodite
Je chanterai la belle Aphrodite à la couronne d’or, la déesse vénérée qui a pour apanage tous les hauts lieux de Chypre, l’île marine où le souffle puissant de l’humide Zéphyr la porta, sur les vagues de la mer mugissante, dans la molle écume : les Heures au diadème d’or l’accueillirent avec joie, et lui donnèrent des vêtements immortels. Sur sa tête divine elles placèrent une belle couronne d’or finement ciselée ; elles mirent à ses oreilles, dans les trous de leurs lobes, des fleurs d’orichalque et d’or précieux ; elles ornèrent son tendre col et sa gorge éclatante de ces colliers d’or dont se paraient elles-mêmes les Heures au diadème d’or, quand elles allaient se joindre au chœur charmant des dieux, dans la demeure de leur père.
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Si éloigné que soit de nous Homère, nous pouvons nous transporter sans le moindre effort dans le monde qu’il décrit, comme si nous vivions au milieu des dieux et des héros, car l’héroïsme des figures de l’Iliade ou de l’Odyssée reste résolument humain, dans ses ambiguïtés précisément. [...] Achille, ce héros tout de vaillance mais aussi de sensibilité, Achille, le plus grand de tous, possède une force surnaturelle et des armes divines, mais verse des larmes humaines. Et ses larmes, loin d’amoindrir sa virilité, la rehaussent et la confirment : elles sont puissantes. Supporter la souffrance, tout en la vivant intensément, est une des conditions de l’héroïsme.
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Nous pensons être familiers de toutes ces légendes d’un autre temps (on situe le moment de la composition des deux poèmes autour du VIIIe siècle avant notre ère), mais, en fait, nous connaissons bien peu des richesses que contient cette poésie. Il faut y entrer, la parcourir, la fréquenter pour goûter l’incomparable beauté qu’elle recèle.
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Cette colère d’Achille fils de Pélée, déesse, chante-la !
Je la maudis. Aux Achéens, elle imposa mille douleurs,
elle jeta dans l’Invisible tant d’âmes solides
de héros, et d’eux fit le butin des chiens
et le repas des oiseaux. La décision de Zeus s’accomplissait.
Chante depuis le premier moment où la querelle divisa
l’Atride seigneur des hommes et le divin Achille.
Quel dieu les réunit pour qu’en dispute ils se battent ?

(iliade - Chant I V1-8 / traduction Pierre Judet de La Combe)
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« À quoi bon, gens d’Ithaque, cette cruelle guerre ? sans plus de sang, quittez la lutte, et tout de suite ! »
À ces mots d’Athéna, tous ont verdi de crainte : la terreur fait tomber les armes de leurs mains ; le sol en est jonché. La voix de la déesse ne leur laissant au cœur que le désir de vivre, ils s’enfuient vers la ville. Le héros d’endurance, avec un cri terrible, se ramasse ; il bondit, cet Ulysse divin, et l’on eût dit un aigle à l’assaut de l’éther. Mais le fils de Cronos, de sa foudre fumante, frappe le sol devant la déesse aux yeux pers, et, tournée vers Ulysse, la fille du dieu fort, Athéna, lui commande :
« Fils de Laërte, écoute ! ô rejeton des dieux, Ulysse aux mille ruses ! Arrête ! Mets un terme à la lutte indécise, et du fils de Cronos, du Zeus à la grand-voix, redoute le courroux ! »
À la voix d’Athéna, Ulysse, tout joyeux dans son cœur, obéit : entre les deux partis, la concorde est scellée par la fille du Zeus à l’égide, Athéna : de Mentor, elle avait l’allure et la voix.

(Odyssée - Chant XXIV - Traduction de Victor Bérard)
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Au travers des aventures d’Ulysse, que ce soit dans l’univers merveilleux et terrifiant des voyages ou dans la réalité d’Ithaque, un autre monde se profile, un monde où l’individu commence lentement à croire à la possibilité de se diriger lui-même ou, tout au moins a l’intuition de cette possibilité. Ce qui ne veut pas dire, naturellement, qu’il ne croit plus à la puissance divine : il sait qu’il est difficile de se soustraire à la volonté des dieux ; que, s’il le fait, il encourra le courroux de la divinité offensée et sera puni. Il a cependant le sentiment de pouvoir choisir sa voie, s’il le veut.
Et, à ce stade, il a une intuition nouvelle : quand il s’égare, ce n’est pas toujours sous l’effet d’une volonté divine. Il y a aussi l’erreur humaine, l’erreur dont les causes résident dans l’incapacité, l’insuffisance et la faillibilité de l’homme.
Et cet homme, c’est Ulysse
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Dans le flot des pleurs, une larme éclose coulait sur les joues.
Quand ils les eurent pris, ils les mirent dans un coffre d’or
et les couvrirent d’étoffes tendres teintées de pourpre.
Tout de suite, ils le mirent dans le creux d’une fosse et au-dessus
ils couchèrent de grandes pierres serrées.
Vite, ils versèrent la terre d’un tombeau. Tout autour, des gardes se postèrent,
de peur que les Achéens aux bonnes jambières n’attaquent avant.
Quand la terre fut versée, ils s’en retournèrent. Alors,
rassemblés comme il faut, ils se partageaient un repas magnifique
dans la maison de Priam, le roi que Zeus a nourri.
Ainsi se souciaient-ils des funérailles d’Hector maître des chevaux.

(Iliade - Chant XXIV V794-804 / traduction Pierre Judet de La Combe)
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