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Critiques de Henri Beugras (3)
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Le brouillard

En ce début d’année 2013, L’Arbre Vengeur a souhaité, comme à son habitude, rendre justice à un livre indûment oublié. Cette fois si c’est « Le Brouillard », l’unique roman d’Henri Beugras, qui bénéficie d’une réédition vengeresse.



Pour Isidore Duval, ce qui devait être une escale se transforme en cauchemar lorsqu’il comprend que personne n’a jamais quitté cette ville ceinte du plus épais brouillard. La cité n’est aucunement reliée au monde extérieur et bien qu’il soit arrivé par le train, Isidore Duval devra se rendre à l’évidence : il n’y a pas de gare, le monde extérieur a disparu. Ce roman est l’histoire d’une révolte contre cet enfermement sans condamnation, contre la résignation des habitants qui acceptent eux le sort injuste qui leur est fait. Il faudra fuir, fuir cette ville démente à tout prix.



Les résignés vivent perpétuellement dans une sorte de théâtre à ciel ouvert où chacun tient un rôle et récite même son texte. Tous les habitants portent un masque, comme une seconde peau au sens littéral du terme. Le Carnaval est permanent. Au fond, résignés ou révoltés, tous nient cette ville qu’on ne saurait quitter. Les premiers par la comédie permanente. Les seconds par la fuite.



C’est peu dire que le roman est pessimiste : les premiers mots sont ceux du cadavre d’Isidore Duval, mort noyé dans sa tentative de fuite. Il n’y a pas de mystère : la fuite est condamnée à l’échec. Le fleuve « charrie les cadavres comme le sommeil les cauchemars ». Le cours d’eau semble tourner en rond pour revenir toujours à la ville. Les fuyards descendent le fleuve vers l’aval et leurs cadavres reviennent en provenance de l’amont.



Il faut ici louer l’exemplaire construction narrative du roman d’Henri Beugras. Il y a de jeux de miroirs, des rappels de phrases ou de paragraphes qui traduisent la circularité du fleuve lui-même. Ces échos, ces retours obsessionnels renforcent également l’impression d’enfermement et le pessimisme du roman : il n’y a pas d’échappatoire.



Est-il nécessaire de préciser que, comme toutes les publications de l’Arbre Vengeur, ce livre est remarquablement écrit ?

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Le brouillard

Avec ses effets de mise en scène et ses aperçus d'une chute inéluctable, ce roman à l'ambiance pesante est perturbant, riche, stimulant. Il offre une vision pessimiste de la vie et des relations humaines, dépeint un monde de clowns tristes, une existence dénuée de sens et de finalité, sur un ton de badinerie maussade. Mais non dépourvu d'élégance.

L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Le brouillard

Tous les ans, au Salon du Livre, je vais faire un tour au stand L’Arbre Vengeur. Il y a toujours de très belles et curieuses découvertes à faire, ainsi qu’un libraire qui parle avec passion de ses livres. Tous les ans, je m’achète donc un livre où deux, que je lis avec plaisir.



Ce roman fait partie du catalogue de l’Arbre Vengeur.

Cette maison d’édition réussi à trouver des pépites, à déterrer des textes oubliés où un peu compliqués. Ce sont donc toujours des découvertes!



L’année dernière, le libraire m’avait donc conseillé ce roman : c’est le seul livre jamais publié de cet auteur-là. Écrit en 1963 et publié aux E.F.R. sous le pseudonyme de Claude Henri. Ses autres manuscrits ne sont pas publiés.

L’arbre vengeur fait donc redécouvrir ce texte depuis 2013, avec des illustrations d’Alfred.



D’Alfred, j’ai lu dernièrement Je ne mourrais pas gibier, une bande-dessinée qui m’a mise assez mal à l’aise. On peut dire qu’ici, les illustrations sont parfaites avec le récit.



On a le ton dès le début : cela commence alors qu’Isidore est entrain de mourir noyé. Il a essayé de fuir, n’a pas réussi. C’était une bataille entre la ville et lui et il l’a perdu.



Essayez d’imaginer : une ville d’où on ne peut pas sortir, jamais, où les habitants vivent masqués, les cadavres jonchent le fleuve…les cadavres des personnes qui ont essayé de fuir…



Ce qui est problématique, c’est qu’Isidore ne se souvient de rien d’autre que son nom, son métier et le fait d’être descendu de train.

Mais comment rester calme et logique quand on lui affirme que personne n’a jamais pu quitter la ville? Qu’elle est entourée de marécage et que toute personne tentant de fuir finit noyée.



Ce petit roman m’a un peu fait penser au procès de Kafka : Isidore est condamné à rester dans une ville, prisonnier on pourrait dire, puisqu’il ne peut pas la quitter, sans qu’on sache pourquoi. Sans que cela ait le moindre sens, ou la moindre logique. Et cela le rend presque fou. Il ne réussi à rester calme et logique que parce qu’il refuse cette situation et qu’il veut fuir. On le voit donc préparer sa fuite avec sérieux, tout en essayant de se fondre dans la masse.



C’est assez angoissant, surtout que régulièrement (au début de chaque chapitre), il nous rappelle qu’il a finit noyé dans le fleuve. Mais il y a tout de même un aspect assez drôle, puisque cette situation est totalement absurde.

Il est arrivé par train, certains sont arrivés par bateaux, avions, voiture…mais impossible de retrouver la moindre trace de ses lieux de départ après. Isidore en arrive même à se demander s’il n’est pas tout simplement fou et s’il n’a pas toujours habité dans cette ville. La seule chose qui le sauve, c’est de détenir dans sa poche un dentifrice, dont la marque est inconnue dans la ville.



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Une belle découverte donc, comme d’habitude pour cette maison d’édition. Je vais continuer à aller voir le stand l’Arbre Vengeur tous les ans au salon du livre et me faire conseiller!


Lien : http://writeifyouplease.word..
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