Citations de Henri-Dominique Lacordaire (38)
"Le souvenir, C'est la Présence dans l'Absence, C'est la Parole dans le Silence, C'est le Retour sans Fin d'un Bonheur Passé Auquel le Cœur donne l'Immortalité".
Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit.
Il est des choses qu'on ne voit comme il faut qu'avec des yeux qui ont pleuré.
Le temps confirme l'amitié.
Quittant la chaire de Notre-Dame après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, Lacordaire s'écria :
« Moi aussi, je suis une liberté, il faut que je disparaisse»
Il faut être seul pour lire une page que l'on aime.
Quelle pitié que les politiques ... qui se croient assez forts pour gouverner le monde avec des écus de cinq francs et des gendarmes!
Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit.
De demain, tu ne sais rien, si ce n'est que la Providence se lèvera pour toi plus tôt que le soleil.
L'histoire, ce riche trésor des déshonneurs de l'homme.
Rome, 21 août 1837.
Nous voilà, chère amie, en plein choléra. Après trois semaines d'incertitude, il s'est manifestement déclaré au commencement de la semaine dernière. Il y a eu hier un assez grand nombre de cas foudroyants : la princesse Massimo est morte ; M. Sigalon, peintre français fort distingué, a été enlevé les jours précédents. Néanmoins, le nombre des morts est peu considérable chaque jour ; et dès que la chaleur diminuera, ce qui ne peut tarder, ce sera probablement le signal de la décroissance du mal.
Pour ma part, je ne me suis jamais mieux porté. J'avais eu au commencement de juillet un grand dégoût de la nourriture, qui a disparu depuis longtemps et jamais je ne me suis senti mieux.
Sans la patrie, l'homme est un point perdu dans les hasards du temps et de l'espace.
J’écris de cette femme, louée dans tout l’univers par l’Évangile. Marie-Madeleine touche aux deux côtés de notre vie ; la pécheresse nous oint de ses larmes, la sainte nous oint de sa tendresse ; l’une embaume nos blessures aux pieds du Christ ; l’autre nous essaie aux ravissements de son Ascension.
Ce qu'il y a de plus doux au monde, c'est d'être oublié des hommes, hormis de ceux qui nous aiment et que nous aimons. Le reste nous apporte plus de trouble que de joie.
(L'oubli du monde, le 6 juillet 1852.)
L'histoire , ce riche trésors de déshonneurs de l'homme .
La règle de Saint Augustin, il faut aussi le remarquer, avait sur toute autre l'avantage inappréciable de n'être qu'un simple exposé des devoirrs fondamentaux de la vie religieuse. Aucune forme de gouvernement n'y était tracée ; aucune observance n'y était prescrite, sauf la communauté des biens, la prière, la frugalité, la vigilane des frères sur leurs sens, la correction mutuelle de leurs défauts, l'obéissance au supérieur du monastère, et par-dessus tout la charité, dont le nom et l'onction remplissent ces admirables et trop courtes pages. Dominique, en se soumettant à leurs prescriptions, n'acceptait donc, à proprement parler, que le joug des conseils évangéliques ; sa pensée était à l'aise dans ce cadre hostpitalier dessiné par une main qui semblait avoir voulu créer une cité plutôt qu'un cloître.
Dieu [...] mit un terme aux anxiétés d'Innocent III. Une nuit que ce pontife dormait dans le palais de Saint-Jean-de-Latran, il vit en songe la basilique près de tomber, et Dominique qui en soutenait sur ses épaules les murailles chancelantes. Averti de la volonté de Dieu par cette inspiration, il manda l'homme apostolique, et lui ordonna de retourner en Languedoc pour y choisir, de concert avec ses compagnons, celle des règles anciennes qui lui paraîtrait la plus plus propre à former la nouvelle milice dont il souhaitait enrichir l'Eglise.
La fortune hésita là quelque temps, et le temps était précieux ; car la bataillons si heureusement traversés étaient plutôt éblouis que défaits, et pouvaient accabler Montfort par derrière. Un coup qui renversa mort le roi d'Aragon décida de la journée. Le cri et la fuite des Aragonais entraînent tout le reste. Les évêques, qui priaient avec angoisse dans l'église de Muret, les uns prosternés sur le pasé, les autres levant leurs mains vers Dieu, sont bientôt attirés sur les murs par le retentissement de la victoire, et voient la plaine toute couverte de fuyards sous la main terrible des croisés. Un corps de troupes qui essayait d'emporter la ville d'assaut jette les armes bas, et est détruit dans sa fuite. Cependant Montfort revenait de la poursuite des vaincus, et, en traversant le champ de bataille, il rencontra gisant par terre le corps du roi d'Aragon, déjà dépouillé et nu. Il descendit de cheval, et baisa en pleurant les restes meurtris de ce prince infortuné. Pierre II, roi d'Aragon, était un brave chevalier, aimé de ses sujets, catholique et sincère, et digne de ne pas mourir ainsi.
Il y a une grande force dans la vie de communauté, c'est le plus sûr chemin d'une vie utile et spiritualisée. L'isolement nous borne à nous-même ; et nous-même c'est bien peu de chose, sous le rapport de la pensée comme sous celui de la vertu. En étant plusieurs sous une règle, on s'aide, on s'éclaire, on se maintient, on s'édifie, on décuple son être, et le plus petit prend une certaine taille à côté de celui qui le dépasse.
(La vie de communauté, le 3 novembre 1852.)
"Il n'y a que le coeur qui aille aussi vite que les hirondelles."