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Citation de coco4649


LES ORBUS

Plus visqueux et spectaculaires que les Émanglons.
Lents de nature et par calcul, d’une lenteur cérémonieuse et à la vaseline, au pas sûr, médité, retenu, conscient, se retournant malaisément comme s’ils étaient la proue d’un navire qu’ils traîneraient derrière eux, milieu et poupe ; s’il faut absolument se retourner, pivotant prudemment, ou plus volontiers parcourant un spacieux arc de cercle ; aux idées longues à mûrir, et la nuit de préférence (leur faire prendre soudain une décision, c’est les obliger à trancher dans la chair vive. Ils ne vous le pardonneront jamais) ; petits mangeurs, mais grands mâcheurs, interminables à des repas de rien, végétariens, sauf à prendre avec leur manioc, leurs patates et leur pâte de banane, une langue ou une cuillerée de cervelle.
Jeunes avec ces grands yeux de rêve, trop humains, comme en possèdent les bébés orangs-outangs prisonniers dans une cage.
Adultes, l’œil-globe imbécile, ou, chez les plus méditatifs, des yeux de vase.
Un regard feutré, sans cohésion, qu’on ne peut prendre, qui se défend par ubiquité, dont une branche, pourrait-on dire, va à votre front, dont une autre reste en lui, dont une troisième rampe vers votre passé, une quatrième est commune à vous et à lui, tandis qu’une cinquième, en îlot, reste en lui, à se demander ce que tout cela signifie.
S’ils viennent à faire votre connaissance, prenant et soupesant votre main, la jaugeant, l’interrogeant, la palpant interminablement, l’engluant dans on ne sait quoi dont on ne rêve plus que de se sauver au plus tôt, quoiqu’ils soient peut-être en ce moment distraits et occupés à ressasser en eux-mêmes quelque vieux propos qui leur a été tenu il y a quinze jours.…

p.57-58
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