Les mains qui effleurent le corps, dans la chambre où le couple chavire, inventent lentement les formes. D'être touchées, métamorphosées en frissons, celles-ci naissent et renaissent, se tendent à l'envi dans la douce fermeté de leur surface. Le corps se révèle par la caresse, comme s'il n'était fait que par elle et pour elle. Fête première où la vie ruisselle comme une pluie striée de soleil. Une sorte de printemps charnel réinvente le monde. L'émotion sensible chante alors la chair silencieuse. Le baiser exalte les lèvres dans l'attente suspendue, et sa respiration douce recueille l'odeur blanche de la nuit.