Tiens-toi sans image et lâche toute emprise, c'est là que réside la plus grande joie.
Autant l'homme se détourne de lui-même et de toutes choses crées, autant il est uni à Dieu et bienheureux.
Dans le plus grand abandon est la plus haute élévation.
C'est une étrange cécité de l'intelligence humaine qu'elle ne puisse vérifier ce sans quoi elle ne peut connaître ni voir. Il en va comme de l'œil : quand il s'applique à distinguer la multiplicité des couleurs, il ne prête pas attention à la lumière grâce à laquelle il voit toutes les autres choses, ou s'il voit la lumière, il n'y prête pas attention pour autant. Il en va de même pour notre œil spirituel : quand il regarde tel ou tel être, il néglige et ne discerne pas l'Être qui est absolument pur et simple par lequel il distingue les autres.
Si ce n’est pas le ciel, je ne sais ce qu’est le ciel, car toute la souffrance que l’on est capable d’exprimer ne peut pas également mériter la joie que l’on doit posséder éternellement.
Le disciple de la Sagesse éternelle explique, dès le Prologue, qu’il lui a été donné d’avoir « la vision, sous la forme d’une très belle horloge, décorée de magnifiques roses et ornée d’une variété de timbres sonores, rendant un son doux et céleste et élevant les cœurs », et qu’il lui a été alors conféré le nom de Frère Amandus (chap. VII), « celui qui est digne d’être aimé ». L’expression qu’il propose de cette vision, qui suit la cadence des heures et des Offices, montre que le titre de l’ouvrage, L’Horloge de la Sagesse, est particulièrement bien choisi.