Les premières mesures, éclatantes de patriotisme, la secouent jusqu'aux os. Le rythme martial des cuivres lui donnent l'âme guerrière. Elle se sent fière d'être russe et encore plus fière d'être la compatriote de Tchaïkovski. Cependant, celui-ci n'a nullement l'air d'être à la fête. Chef d'orchestre occasionnel, il a face aux instrumentistes la baguette hésitante, l'échine ployée, le cou dans les épaules, comme s'il était effrayé par l'ouragan musical qu'il déchaîne. On dirait qu'il n'est pas l'auteur de cette marche triomphale mais que c'est elle qui, peu à peu, grandit celui qui la dirige.