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Citation de LaBiblidOnee


La neige était tassée, le sable était lui-même gelé et, me croirez-vous ou non, une sirène enfoncée dans le sol jusqu'à la taille m'offrait sans façon ses deux beaux seins mûrs. Je me suis approché doucement. Ses lèvres dessinaient un sourire qui ne voulait pas dire son nom. Je lui ai demandé comment elle s'appelait. Elle a répondu Yulia, ou Tanya, ou encore Ludmilla, je ne sais plus trop. Tout au long de ce voyage, je n'avais rencontré que des sirènes, alors une de plus ou de moins...
Exceptées des silhouettes trop lointaines pour être menaçantes, j'étais seul sur cette plage. Personne ne pouvait m'empêcher de m'agenouiller au pied de cette sirène pour y boire à ses tétons la sève chaude qui coulait de la pierre. Personne ne pouvait m'empêcher de creuser le corset de neige qui lui enserrait la taille. Le froid ne m'effrayait plus et je n'avais nul besoin de gants.
(...) Puis j'abandonnais la sirène sur la plage de Vladivostok et, de plus en plus confiant et léger, j'avançais à grands pas sur l'océan de glace.
(...) Le chant des sirène se mêlait désormais à celui des baleines qui filaient sous la banquise.
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