Les fous, au Moyen Âge, ne sont pas enfermés dans des structures spécialisées, même si dans certains cas l'enfermement est nécessaire pour protéger le malade et son entourage. Ainsi, lorsque Amadas est revenu chez ses parents, ceux-ci doivent le séquestrer pour qu'il ne s'évade pas : "Bien le gardent en recelee / En une cambre bien celee* " ; de même lors de sa première crise de démence, alors qu'il est soigné par la reine Guenièvre, Lancelot doit être enfermé dans une chambre, comme ce sera encore le cas lorsqu'il est au château de Castel Blanc.
Le fou n'est pas non plus attaché, sauf si sa violence est telle qu'il devient dangereux pour lui et pour les autres. C'est le cas d'Amadas jusqu'à ce que ses parents décident de le libérer de ses entraves ; Lancelot au château de Castel Blanc porte "uns petiz aniaux qu'il li mistrent en piez, por ce qu'il n'alast loing" ; plus tard l'ermite qui veut le soigner doit le faire ligoter par des sergents pour qu'ils puissent l'emmener à l'ermitage ; et finalement, à Corbenic, le roi Pellès dit à ses hommes de le prendre de force pour le conduire au palais Aventureux : "sans lui blecier et li lient les mains et les piez". (P 18-19)
* Amadas et Ydoine (auteur inconnu. XIIIe s)