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L’enfance, troublée par l’incursion de l’adulte égaré, laisse place aux autres temps de la vie : une empreinte ici, une trace là, des douleurs tenaces, du désir enfin. Le partage de la réalité, crue sous tous les angles, apaise les tourments d’un silence imposé.
L’histoire de Zélie est somme toute banale. C’est celle de l’enfant pris dans l’univers qu’il va lui falloir conquérir, avant même de naître. Premières respirations hors du ventre maternel, premiers pas hors du giron familial, l’enfant se nourrit du tout près et, fort heureusement, du plus lointain. Les sensations s’enchaînent au gré des bruits, des mots, des gestes qui l’entourent au quotidien. Les filtres familiaux opèrent. Le sens n’a rien d’anecdotique, il se transmet inconsciemment puis se construit méticuleusement, tant bien que mal. La violence symbolique, peu perceptible d’emblée, se camoufle derrière l’humour, l’ironie, les non-dits. Elle se nie, elle imprègne, elle agit, elle entrave. Zélie témoigne des effets délétères de cette violence-là. Dans son monde, on se mélange, on se confond ; l’enfant est support, l’enfant est objet.
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Dès qu'elle fut au bunker, Abou rangea rapidement les lieux, redressa sa toile sur le mur, qui persévérait à pencher- peut-être parce qu'il s'agissait d'un enfant s'évertuant à voir par le trou de la serrure- avant de s'asseoir, l'air sérieux, derrière son bureau. L'heure, était, de fait, plutôt grave. Il lui fallait obtenir des fonds, la vie du château ne pouvait se passer de subventions, sans cesse à renégocier. Abou projetait de se mettre en quête d'un mécène, mais, pour l'instant, l'affaire consistait à séduire les politiques à coups de valeurs, de morale et surtout de calculs financiers. (...) Abou repéra vite, entre ses interlocuteurs, celui qui pourrait être sensible à sa cause. Elle savait cet homme autrefois engagé dans un gauchisme qu'il se privait bien d'évoquer. Elle n'en dit rien. Elle se concentra sur l'afflux de touristes dans la cité depuis ses métamorphoses artistiques, soutenues par le bunker en contrepartie de l'hébergement des auteurs au château... qui coûtaient bien moins que les structures sociales habilitées.
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Elle arriva au bureau vers 11 h, croisa Sam qu'elle salua d'un chaleureux sourire, l'autorisant par là même à la rejoindre dans la seconde suivante. Abou appréciait au plus haut point le grand adolescent, sorte de feu follet aux explosives fulgurances, garçonnet hésitant, aussi, face à l'homme qu'on attendait qu'il devienne.
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Le moment s’avéra de fait douloureux. Elle se devait pourtant de reconnaître l’inventivité des deux énergumènes, abasourdie qu’elle était par la tour de Pise aux relents scatologiques qui s’érigeait face à elle.
Mêlés de papiers et de branchages, les déchets s’élevaient en une sorte de mirador à l’équilibre fragile, mais au point de vue séduisant, censé permettre aux pauvres hères du coin de se projeter infiniment plus loin. Confrontée à de si louables ambitions, Abou se résigna à intégrer les deux hommes dans son programme, ce qui leur ouvrit dans le même temps les portes du château.
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Ida Asha
Lila choisit de s'installer en bord de mer, chez Monsieur X, vieil homme proposant une chambre contre services à définir (...). Monsieur X, intellectuel et jardinier, était un homme bon. (...) il prenait place chaque matin au centre de ses parterres pour y donner conférence, dont le sujet variait en fonction du public: ici, la complexe castration de la rose, là, le rhododendron à l'épreuve de l'Autre. (...)
La maison était conçue en forme d'escargot. Les marches, nervures de la coquille, ouvraient sur de multiples espaces, petits et incongrus, organisés de façon énigmatique. Lila aimait s'y perdre et, parfois, y retrouver Monsieur X lui aussi égaré.
Monsieur X avait laissé à Lila le choix de sa chambre. Elle avait opté pour une vaste pièce sous les toits, qui abritait des nids d'hirondelles. Elle savourait les craquements du parquet, s'imaginant entourée de créatures invisibles envoyées par ses amis. Les bruits se faisaient mots, les histoires se bousculaient - qu'elle ne tarda pas à graver sur de belles poutres apparentes.
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Lila avait vingt ans, elle se glissait dans sa vie d'adulte avec tourments et grâce. Elle aimait les histoires et en ferait son métier.
Son père, Théo, était un professeur réputé. Lila le craignait. Sa mère, Jeanne était insignifiante. Lila l'ignorait.
Lila avait quitté le foyer familial dès ses seize ans.
Elle avait obtenu non sans mal l'accord de ses parents pour aller vivre chez une tante à quelque deux cents kilomètres de là. C'était sa mère, qui, finalement, était parvenue à convaincre son père. Il est vrai qu'ayant surpris Théo prenant sa fille dans le lit conjugal, Jeanne se sentait menacée. L'évidence dévoilée, l'éloignement de la charmeuse devenait urgent.
Lila avait ainsi fait son trou chez Rillette, soeur de Théo, elle-même amante, dans son adolescence, de ce frère-monstre.
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Cette piètre aventure fut responsable du retard d'Abou au bunker si bien, qu'arrivée sur les lieux, elle constata la présence de Barnabé, dont elle n'avait toujours pas pris connaissance du CV. Soit, elle le fit entrer dans son bureau, le pria de s'asseoir et le mit probablement fort mal à l'aise, car elle le scruta lentement et précisément des pieds à la tête. (...) Elle parcourut sans mot dire son curriculum vitae qui la détendit un peu. Il est vrai que celui-ci ne ressemblait à rien sinon à une addition d'expériences éparses, à l'échelle internationale, du sauvetage de tortues marines, au ménage en maison de retraite en passant par une épicerie solidaire au fin fond de la Creuse et, depuis peu, du soutien à l'écriture autobiographique. (...) Ses pensées furent interrompues par une remarque du postulant qui signa son embauche. Il lui signifia en toute simplicité que son chaotique parcours plaisaient à d'autres et qu'il pouvait comprendre les hésitations d'un employeur à s'engager auprès de lui. Il pointa son investissement dans des causes qui lui semblaient justes, son intérêt pour l'errance et ses fruits artistiques, sa curiosité concernant le bunker. Il n'en fallait pas davantage à Abou qui l'invita à l'accompagner au château un peu plus tard dans la journée. C'est ainsi que Barnabé intégra l'équipe.
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Zélie se saisit de l'absurde, par des élans bizarres et désespérés. Elle se promet désormais de décrypter les hiéroglyphes. Ceci fait, le reste devrait suivre. La solution est là, tenace croyance. Le père de sa meilleure amie lui confie ses cahiers d'enfant qui contiennent de précieux cours sur l'Egypte. Elle prend des notes, elle lit, elle s'essaie aux traductions. Elle se raccroche aux mythes.
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Ben arriva enfin, outrageusement moulé dans un jean délavé fort heureusement élastique, sans quoi il n’aurait pu se mouvoir. Il prit place près de Martha qu’il mitrailla de questions, avant de la traiter de démente puis de la féliciter d’avoir lâché le monde démoniaque du libéralisme débridé. Martha s’écroula en sanglots, convaincue d’avoir définitivement perdu pied.
Le jeune homme remarquablement rationnel en dépit d’une affligeante hystérie qui l’obligeait à un théâtre permanent, lui fit savoir que la vie était courte, raison pour laquelle elle avait fait au mieux en désertant l’insipide entreprise au profit d’une existence bien plus trépidante, qu’elle engageait le jour même. Quant au loyer, il régla le problème simplement en l’invitant à venir vivre avec lui dans sa cité, lui rappelant que ses quatre-vingt-dix mètres carrés n’avaient rien à envier à son minuscule studio parisien.
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Lila était une jeune fille charmante. Physiquement attractive, son seul défaut tenait à la longueur de ses pieds qui, bien souvent, la faisait chuter. Ils étaient beaux pourtant ses pieds. Fins, délicatement ourlés, deux pirogues malhabiles en territoire terrien.
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