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4.33/5 (sur 12 notes)

Nationalité : Égypte
Né(e) à : Mit Adlan, Égypte , le 30/11/1966
Biographie :

Née en 1966, Iman Mersal est une poète égyptienne, reconnue comme une écrivaine majeure de la littérature et de la poésie égyptienne et féministe.
Titulaire d'un doctorat en littérature et enseignant au Canada, elle continue de s'inspirer avec humour, tendresse et gravité de la société contemporaine et ses rapports.

Source : http://iremam.cnrs.fr/spip.php?article4679&lang=fr
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“L’Etat

Une tête unique envoie des signaux impératifs à tous ces coeurs, membres et organes génitaux. Se forme alors une armée nationale dont absolument aucun soldat n’a de tête. Une génération dont personne n’a besoin naît pour brûler les bibliothèques publiques, chasse la mauvaise musique qui beugle sur une radio locale, ses meilleurs éléments se portent volontaires pour tenir un registre des prostituées de rues afin que l’Etat s’assure que tout le monde paye l’impôt sur le revenu. Alors les hymnes nationaux sortent des bains publics vers les places, d’honorables opposants se rassemblent sous les drapeaux et fondent une SARL pour la diffusion des Lumières, tandis que toi, penché sur ton balcon, tu regardes les rues obscures en te rongeant les ongles.”
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“Un homme décide de m’expliquer l’amour

Un homme a décidé de m'expliquer l'amour. Il finissait de déboutonner sa chemise tandis que l'obscurité gagnait le coin et que l'après-midi basculait de l'autre côté. Perte de repères, comme au moment où l'écran s’obscurcit et où le spectateur se demande de quel côté est la sortie. Là-dessus, il a décidé de m'expliquer l'amour, les lunettes bien calées derrière les oreilles.
La chambre était floue et claire quand il a dit : “L’amour c'est la quête de… “ J’ai ouvert les yeux et vu des bandes de conquistadors qui cherchaient de l’or au Chili, affamés et désespérés, et un Indien terrorisé qui se cachait derrière un rocher. Quand il a dit : “L’amour c'est accepter de…” Je me suis mise à palper une montagne de chocolat noir et à écouter Ella Fitzgerald qui chantait... “Et c'est le bonheur…” Là, je n'imaginais plus rien.
Je ne l'ai sûrement plus jamais revu. Je ne me rappelle pas lui avoir demandé si l'amour, c'était d'oublier sa montre à côté du lit.”
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"CV

Classement rigoureux des soupirs,
années sur l'écran, les diplômes avant les emplois
les langues, avec tout leur calvaire, dans la rubrique des langues.
où sont passés tous les jours perdus, l'expérience de la cécité,
les hallucinations qui courent sur les murs de la chambre,
où sont les fautes,
les coups de blues devant une pyramide de fruits sur une charrette dans une rue oubliée ?
Années sans attente ni enterrements,
sans déceptions sordides, ongles rongés,
clés oubliées dans la maison.
Sans la moindre fenêtre ouverte, la moindre envie différée de sauter dans le vide.
Une vie débordante de réalisations,
lavée de la crasse de la vie elle-même,
preuve irréfutable que son possesseur
a enfin réussi à effacer son lien avec la terre."
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Il faut que tu meures sous mes yeux.
La mort des êtres aimés est l'occasion idéale de chercher des alternatives.
Dans les trains de l'Est du Delta, je choisis toujours une femme
prête à ouvrir pour moi le placard de la compassion quand je
lui dis que j'ai perdu ma mère à l'âge de six ans.
En fait, j'avais sept ans quand c'est arrivé,
mais six, ça me paraît faire plus d'effet.
les mères d'âge mûr adorent la tristesse,
peut-être pour se donner une raison de porter le deuil avant
l'heure.
Ces petites retouches dans la conversation
ont un charme
que ne peuvent comprendre
ceux qui n'ont jamais eu besoin de voler l'affection des autres.
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Cette nuit-là, elle nous a dit qu'elle voulait divorcer. Elle n'a rien voulu entendre. Elle était déterminée et révolutionnaire. On était toutes révolutionnaires, c'était une période de transition. Enayat et moi nous étions nos propres leaders, nous savions que le changement social qui se produisait alors, ce n'était pas une plaisanterie, que notre génération était capable de faire ce qu'elle voulait.
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... la voix discrète d'Enayat, qui ne s'adresse pas au grand public, cette voix mystérieuse, dépressive, répétitive, sans aucune confiance en elle, semblable à une plainte qui cherche à se faire entendre derrière un mur, cette voix qui n'a pas trouvé le chemin de la poésie qui l'aurait peut-être sauvée de la mort ...
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Cet adolescent, l'armée en a fait un homme. Sa carte d'identité est dans la poche de son treillis. Au lieu de fumer dans le débarras au milieu des vieilles affaires dans la crainte des fantômes et de la sanction paternelle, il a le désert tout entier devant et derrière lui.
On lui a donné des rangers pour piétiner le passé. Une pelle pliante sous le bras, il va creuser une tranchée où il n'aura pas le temps de se cacher. Je ne sais pas qui était derrière l'appareil pour le remercier, mais la photo est bien arrivée chez sa mère, grâce à Dieu. Avec la montre, la carte d'identité, et le corps.
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Voilà que je me remets à mentir, alors qu’on est censé devenir angélique bien avant de mourir, pour que nos amis n’aient pas à se creuser la tête pour nous trouver de grandes qualités.
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Qu’une femme se donne la mort – une femme jeune, qui avait un fils, un père,
une amie – pour un livre était une véritable tragédie,mais c’était une tragédie fascinante. Je me la représentais aux prises avec la grammaire arabe, essayant de mettre tout ce qu’elle voulait dire dans un roman, refusant de le publier à compte d’auteur. Elle ressemblait à son
héroïne Nagla, mais la quête d’identité de Nagla dans le travail, l’amour et la conscience politique s’était achevée dans l’espoir, avec la révolution de Juillet et les chars dans les rues où “l’aube commençait à se lever”, tandis que la quête artistique d’Enayat s’était achevée dans le désespoir ; Dar al-Qawmiyya, une des créations de la révolution de Juillet dans le domaine culturel, l’avait rejetée. Je me représentais Enayat en héroïne de son théâtre intime ; l’écriture était son identité, sa seule voie dans la quête de sens : le refus du roman équivalait à mettre en cause cette identité, à anéantir ce sens.Je me demandai si Mansour avait ressenti quelque culpabilité. Mais après tout, elle ne lui avait pas donné son roman une fois achevé, pas plus qu’elle ne lui avait demandé son aide pour le publier ni n’avait eu recours à lui quand Dar al-Qawmiyya l’avait refusé. Elle avait donc décidé de se passer de ses services.
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Tout n’était pas noir pour autant. Les malades étaient correctement nourris, et les infirmiers toujours de bonne humeur – il est vrai qu’aucune loi n’établissait leur responsabilité en cas de décès accidentel ou de grossesse
illégitime. En somme, Warnock transforma tout en quelque vingt-six ans ; il commença par faire appel à quinze Égyptiens de l’hôpital militaire et fixer de nombreuses règles, y compris pour sanctionner les infirmiers
en cas de négligence ; il fit engager une sage-femme pour aider les aliénées victimes de grossesses non désirées ;il interdit aux patients les sorties en vue de solliciter la
bénédiction des saints, car ils en profitaient pour fuguer ou commettre des actes indécents sur la voie publique.
Il fit construire une aile pour les femmes à la place des écuries, une cuisine, un four à pain, une buanderie, des allées ombragées pour la promenade où il fit planter de nombreux arbres ; il fit refaire le système de canalisations ; il répartit les malades en six quartiers en fonction de la gravité de leur cas ; il mit au point un système de formation pour ceux qui étaient appelés à quitter l’hôpital afin qu’ils apprennent à réaliser quelques travaux
simples.
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