Ayant perdu toute ma liberté et, avec elle, tout ce qui comptait pour moi; éloignée par la force de mes enfants, de ma mère, de ma vie et de mes rêves; le cou enchaîné à un arbre, sans pouvoir bouger, ni me lever, ni m'asseoir, sans avoir le droit de parler ou de me taire, de boire ou de manger, ni même d'assouvir librement les nécessités les plus élémentaires de mon corps; dans la condition de la plus infamante humiliation, je conservais quand même la plus précieuse des libertés, que personne ne pourrait jamais m'ôter : celle de décider qui je voulais être.