Chaque printemps ramenait le miracle, avec des variantes qui paraissaient infinies. II fallait apprendre à les voir, à observer tout ensemble la fleur, l'oiseau, le ciel et l'eau, déchiffrer l'alphabet secret de la langue paysanne, ses dictons, ses proverbes, sa mémoire obscure et juste, ses millénaires de savoir. Il fallait surtout dépasser l'instant de l'émerveillement, ne pas se laisser éblouir par la beauté du monde. La nature parlait comme un livre, elle racontait le temps, celui qu'il avait fait, celui qu'il allait faire. Rien ne s'y trouvait au hasard, tout était donné à qui savait comprendre [...]
(p. 18 - Éd. Succès du livre)