Citations de J. L. Butler (19)
" Je voulais être écrivain, avant. Quand j'étais plus jeune, lorsque je me sentais trop à l'étroit dans notre maison, j'allais à la bibliothèque du quartier me perdre dans les rayons. J'ai toujours aimé les mots, la capacité qu'ils ont à nous faire rire, pleurer, à nous blesser ou nous aider - à nous transporter dans un endroit complètement différent. J'ai toujours pensé qu'il y avait de la magie dedans."
C'est amusant, la capacité qu'a le cerveau à refouler les souvenirs qu'il ne veut plus conserver.
Les avocats savent manier les mots et ergoter, mais pour gagner, ils ont besoin de munitions : d'information.
Tout le monde a besoin d'avoir quelqu'un , Fran. Tout le monde le mérite.
Collectionner les objets d'art est le golf d'aujourd'hui, me disait-on l'autre jour.
J'ai grandi dans une maison mitoyenne d'Accrington, fait mes études dans un établissement poubelle. Je ne connaissais personne qui ait particulièrement réussi dans la vie, encore moins qui arrive à vivre du métier d' écrivain. A la place, je voyais criminalité, couples séparés et saisies de domiciles, et je me suis rendue compte que les seuls qui semblaient en profiter étaient les avocats. Quoi qu'il advienne, les avocats gagnaient toujours.
Un homme averti en vaut deux, blablabla.
Les psychopathes paraissaient intelligents et sincères, puissants, charmants et souvent tellement manipulateurs que même ceux qui étaient le plus proches d'eux ne soupçonnaient jamais leur vraie nature. Leurs traits communs incluaient une tendance à faire preuve de violence et une difficulté à former des liens affectifs. Ils se montraient prêts à prendre des risques, présentaient un manque d'empathie et de remords et avaient une tolérance limitée envers autrui. Toute une tripotée de psychologues avaient laissé entendre que la récente crise financière était le résultat direct de la psychopathie d'entreprise et de la prévalence des personnalités psychopathiques à Wall Street.
J'ai enfoncé les mains dans les poches et décidé qu'une fois tout cela terminé, je me renseignerais pour partir en croisière. Je me suis imaginée en train de m'habiller pour aller dîner, et de boire des martinis dans un bar façon Art déco aux lambris de noyer. Je parlerais à des couples de retraités intéressants et jouerais au palet sur le pont comme l'héroïne d'un roman d'Agatha Christie.
- C'est tellement convenu de cracher sur les banquiers.
- Ça n'a rien à voir avec la quantité de fric qu'il se fait. Les banquiers ont un certain nombre de traits en commun avec les psychopathes (...). Manque d'empathie, ego démesuré, souvent assez charmants. On trouve les plus hauts degrés de psychopathie chez les banquiers, les PDG et les psychiatres.
- Tu es en train de me dire que mon nouveau petit ami est un psychopathe, ai-je fait remarquer en m'efforçant de rire.
- Ce que je dis, c'est : sois prudente avec le mâle dominant riche.
C'était la seule chose qui comptait pour tout le monde, de nos jours, pas vrai ? Faire tout son possible pour gravir l'échelle sociale, réussir, posséder, avancer dans la vie, coûte que coûte.
- Je me suis toujours demandé quand [ses] aspirations sociales lui attireraient des problèmes. Elle a toujours eu de grands rêves. Cette vie (elle a regardé autour d'elle) était trop étriquée pour elle. Elle voulait plus, et pour avoir plus elle a commencé à traîner avec des gens qui avaient plus. Elle a déménagé à Chelmsford quand elle avait dix-sept ans et déjà, c'était dans l'optique de se rapprocher de Londres. Elle s'est mise à fréquenter la société fortunée de l'Essex. Son premier copain sérieux, Charlie, était le fils d'un gangster. J'ai essayé de lui expliquer pourquoi les riches étaient riches. Qu'il fallait être dur, ambitieux et impitoyable pour le devenir, en premier lieu.
(...) j'ai deux domaines de spécialité : le droit patrimonial de la famille et les litiges concernant des enfants. Je pensais que ces derniers me donneraient l'impression gratifiante de défendre la veuve et l'orphelin, mais dans les faits ce sont des affaires difficiles et de véritables crève-coeur... Alors maintenant, je me concentre sur les divorces de personnes à hauts revenus, pour la raison purement superficielle que c'est généralement moins éprouvant et que, quel que soit le temps que prend la procédure, je sais qu'elles ont de quoi payer mes honoraires.
Tant qu'à vivre à Londres, autant y vivre vraiment. Et pour moi, Londres, c'est ce quartier-là [Spitalfields]. On y sent la crasse dickensienne, les spectres de Jack l'Eventreur et de Fagin. Les lumières scintillantes de la City, les lampes à gaz des ruelles. C'est le melting-pot suprême : tout le monde a vécu là. Les huguenots, les Juifs, les Bangladais... On peut y acheter les meilleurs bagels, les meilleurs currys de Londres.
(p. 62)
- C'est ce qu'on dit, n'est-ce pas ? Qu'hommes politiques et avocats sont juste des acteurs frustrés.
- Oh, vraiment ?
- Les souvenirs perdus à cause de l'alcool ne peuvent pas être récupérés.
- Quoi ? Pourquoi ? (...)
- Parce que ces souvenirs n'ont jamais été gravés dans notre cerveau en premier lieu. La théorie est que l'alcool sature le sang et provoque la défaillance de l'hippocampe, cette partie du cerveau responsable de la mémoire à long terme. Alors ces souvenirs ne sont pas perdus, ils n'ont tout simplement jamais été créés.
J'ai toujours aimé les mots, la capacité qu'ils ont à nous faire rire, pleurer, à nous blesser ou nous aider, à nous transporter dans un endroit complètement différent.
J'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir en grinçant. Un air glacé s'infiltrait par les fêlures dans la vitre et me pinçait les narines. Il faisait aussi froid que dans une morgue ; une comparaison macabrement appropriée. J'étais même allongée comme une momie, les bras le long du corps, mes doigts tremblants glissés sous mes cuisses, aussi pesantes et immobiles que des poids morts me retenant ancrée au lit.
Alors que les pas atteignaient le haut de l'escalier, j'ai sorti les mains de leur cocon de chaleur pour les poser sur la couette en coton toute fraîche. J'avais les doigts crispés, les ongles enfoncés dans les paumes, mais au moins j'étais prête à me battre. Je suppose que c'était l'avocate en moi.
Une légère pression du bois sur la moquette alors que la porte s’ouvrait. Tous mes instincts me soufflaient de bondir du lit pour m’enfuir, mais il fallait que j’attende de voir s’il allait faire ça, s’il en était capable. J’avais le cœur qui battait à tout rompre, les bras et les jambes paralysés par la peur. Je gardais les yeux fermés, mais je pouvais désormais sentir sa présence sinistre au-dessus de moi, mon corps diminué par son ombre menaçante. Je pouvais même l’entendre respirer.
Il a appuyé la main sur ma bouche, un contact froid et étranger contre mes lèvres sèches et pincées. J’ai ouvert les yeux, et vu un visage à quelques centimètres du mien. Le besoin de déchiffrer son expression, de savoir ce qu’il pensait, était trop grand. J’ai forcé pour entrouvrir les lèvres, prête à hurler, puis j’ai attendu. Que les choses suivent leur cours.