Les zones d'ombre du personnage, l'étrangeté de son comportement, et bien souvent, il faut le dire, la volonté d'épater le lecteur pour vendre davantage de bouquins, ont poussé les holmésiens à rivaliser d'ingéniosité dans le domaine des révélations sur Sherlock Holmes. Ainsi, notre cher détective, sous la plume de tel ou tel, a-t-il pris l'identité, entre autres, de Jack l’Éventreur, du neveu du comte Dracula, d'un assassin vivant dans un monde parallèle, d'un homme du futur, et même - c'est authentique, lisez Le Mandala de Sherlock Holmes de Jamyang Norbu - d'une incarnation d'un lama tibétain sosie du comédien Fernandel !
On lui a attribué des personnalités multiples, des motivations perverses, des amours ravageuses. On a voulu l'éclairer sous tous les angles, et on a renforcé l'ombre.
Avis aux romanciers en herbe, il reste quelques créneaux à prendre : Holmes fils caché du baron Frankenstein qui crée Watson avec des morceaux de cadavres d'écrivains pour composer des nouvelles à sa gloire (tant qu'on y est) ; Holmes robot téléguidé par le capitaine Nemo dont le sous-marin se révèle être le monstre du Loch Ness (soyons fous), ou encore Holmes extraterrestre hermaphrodite délégué à Londres pour préparer l'invasion de la planète par les petits gris (même pas peur).
On parie que ça marche ?