AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.84/5 (sur 37 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

JP Goyette est, dès son plus jeune âge, passionné par les contes fantastiques et les phénomènes paranormaux.

Spécialiste du kung-fu, il a enseigné cet art martial chinois pendant plusieurs années avant de le délaisser pour se dédier à l’écriture.

"Zarya" est sa première publication.

Source : Les Intouchables
Ajouter des informations
Bibliographie de JP Goyette   (5)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La poussière se dissipait comme par enchantement et la lumière d’un magnifique soleil orangé filtrait jusqu’à eux. Zarya baissa les yeux vers le sol et vit le scintillement doré disparaitre aussi promptement qu’il était apparu. Les gens quittèrent la clairière avec empressement. Jonathan en fit autant en saisissant la main de la jeune fille et l’entrainait dans son sillage, suivi de près par Tabatha.

─ On dirait que nous n’avons jamais quitté le pays de Dagmar, je me trompe ? demanda Zarya en remarquant la similitude de l’île avec celui qu’elle venait tout juste de quitter.

Curieusement, il ne lui répondit pas. Possiblement qu’il était trop occupé à se faufiler parmi cette foule enthousiaste qui avait hâte, eux aussi, de partir de cette petite île. C’est alors, en tournant le coin d’une bâtisse à l’allure moyenâgeux, qu’elle aperçut le moyen de transport le plus médiocre qui lui était donné de voir depuis sa venue dans le monde magique.

─ On doit embarquer dans ce… bateau ? s’enquit-elle peu rassurée.

─ Ce n’est certes pas la Pertuisane III, je dois l’admettre, répondit Tabatha, avec fierté. Cependant il est très fiable, tu peux me croire.

Zarya était persuadée du contraire. En apercevant deux matelots chaussés de bottes de caoutchouc amarrer le navire au quai d’embarquement, elle était prête à jurer que ce vieux rafiot à voile prenait l’eau. Plus qu’elle s’approchait et plus que le bateau semblait misérable.

─ On va couler, j’en suis convaincue, chuchota-t-elle à Jonathan pour ne pas se faire entendre par Tabatha.

─ Bah ! Je ne suis pas inquiet pour toi. Je sais avec certitude que tu nages très bien.

─ Et qui t’as dit ce détail ? fit-elle surprise.

Il hésita quelques secondes en continuant évoluer progressivement parmi les personnes qui, deux par deux, se dirigèrent vers le navire.

─ Je t’ai vu une fois ou deux à la piscine du Temple.

─ Ah oui !?

─ En fait, trois ou quatre fois, je ne sais plus, se confia-t-il, en camouflant un rire en coin.
Commenter  J’apprécie          40
Deux hommes descendaient les marches étroites qui menaient au sous-sol d’une maison de campagne. L’un d’eux transportait un grand miroir, tandis que l’autre, visiblement très nerveux, s’essuyait le front avec la manche de son manteau noir. Rendus en bas de l’escalier de pierre, ils traversèrent une petite pièce convenablement meublée et s’arrêtèrent devant une porte solidement verrouillée.

— Crois-tu qu’il va venir ? demanda celui qui transpirait.

— J’en suis certain !

L’homme qui tenait le miroir rectangulaire au cadre d’or sculpté dans sa main droite étira son bras libre pour frapper à la porte, lorsque son compagnon l’interrompit de nouveau :

— Le patron sait ce qu’il fait, n’est-ce pas ?

— Sans aucun doute.

— Ça peut se révéler très dangereux ?

— Pas pour lui, répondit l’homme au miroir d’un air impatient. Mais ça pourrait l’être pour toi, si tu continues à me poser ces questions stupides. Allez, laisse-moi frapper à la porte.

L’autre obéit.

Une immense pièce, faiblement éclairée par des centaines de chandelles noires, apparut. À l’intérieur, des personnes vêtues d’un manteau noir de style monacal, avec de larges manches et un capuchon remonté sur la tête, gardaient un silence funèbre. Tandis que ses yeux s’habituaient à la pénombre, l’homme qui portait l’étrange miroir s’avança au centre de la pièce, où trônait un autel en pierre. Personne ne lui prêtait attention, à part l’homme qui se trouvait au centre.

— Vous avez une heure de retard ! grogna le chef du groupe, alias « l’inconnu du parc ». Finalement, je vois que vous avez réussi à mettre la main sur le Miroir des onirismes !

— Oui, patron, répondit l’homme en le déposant près de l’autel. Les agents de sécurité du musée ne se sont pas montrés très coopératifs... mais nous avons tout de même réussi à le prendre.

— Que Dieu ait leur âme ! ajouta le froussard en riant bêtement.

Le chef le regarda sans le moindre sourire et reporta son attention sur le miroir.

— Le voici, enfin ! s’exclama-t-il en s’avançant vers le mystérieux objet.

Sans le toucher, le mage noir leva un bras et dit d’une voix grave :

— Elevatio perpetualis !

Le miroir lévitait à présent au pied de l’autel de pierre. L’homme se tourna vers le groupe et déclara :

— Dans quelques minutes, il sera minuit. Notre hôte devrait bientôt nous honorer de sa présence. Je vous demande donc de bien vouloir retourner à votre place, mesdames et messieurs.

Sur ces paroles, les gens se placèrent comme prévu, avec une totale soumission, pendant que l’inconnu du parc s’allongeait nonchalamment sur l’autel, les deux bras de chaque côté du corps.

Les douze coups de minuit sonnèrent. Au même moment, une odeur de soufre se répandit dans la pièce.

— Ça sent mauvais, fit remarquer le trouillard.

— Tais-toi ! chuchota son compagnon en lui donnant un coup de coude dans les côtes. Il est ici, imbécile !

Tous se tournèrent et virent la silhouette d’une immonde bête de l’enfer qui faisait plus de deux mètres de hauteur et avait une longue queue dentelée. Un démon noir de pied en cap, avec des yeux globuleux blancs, regardant les humains présents d’un air indifférent. C’était Malphas ! Il était au fond de la pièce, flottant à la hauteur du plafond. Certaines personnes reculèrent instinctivement d’un pas, tellement la surprise était grande. Pour la plupart d’entre elles, c’était la première fois qu’elles voyaient de leurs propres yeux un démon d’aussi près. Quant au mage noir qui était couché sur l’autel, il le regardait avec contentement.
Commenter  J’apprécie          20
-C'est l'heure, annonça un Maître Drakar en passant sa tête dans l'embrasure.

-Très bien dit-elle avec un sourire forcé.

elle se leva avec la sensation que ses jambes étaient soudain du plomb. Elle sortit et suivit le Maître Drakar. Le public était debout et applaudissait les deux équipes qui faisaient leur entrée sur le terrain. Zarya réalisa brutalement que, dans son énervement, elle avait omis de demander à Jeremy en quoi consistait son épreuve à elle. Elle regarda son coéquipier qui était à présent sur sa plateforme surélevée et lui demanda par télépathie:

-Quelle est ma première épreuve?

-Un combat de boule télékinésique.

-Un combat de quoi?

-Tu t'en souviens, comme au cours de psychiforce...

-mais je n'ai pas assisté au cours de psychiforce! s'écria Zarya, prise de panique.

-Tu as raison! fit Jeremy, les yeux écarquillés, en la regardant prendre place sur son petit podium.

En effet, Zarya avait eu, en compagnie d'Abbie, un cours privilège sur le protectum avec le professeur Razny, pendant que le reste du groupe avait suivi le cours de psychiforce. Elle était à présent debout sur un podium de trente centimètres de haut, ne sachant trop à quoi s'attendre. le terrain avait à peu près les mêmes dimensions que celui de psychiforce, soit quinze mètres de long sur deux mètres de large. Le sol était recouvert d'une poussière de roche orangée et, au centre, il y avait un pentacle bleu royal. Cylia se tenait de l'autre côté du terrain, également sur son podium, et lui faisait face avec un sourire mauvais. La joute allait commencer dans quinze seconde et Zarya ne savait toujours pas en quoi consistait ce jeu ni ce qu'elle devais faire. Le but, elle s,en doutait bien, était de faire tomber son adversaire en bas du podium, mais elle ignorait totalement comment s'y prendre.

-S'il te plaît, aide-moi! demanda Zarya.

-Tu dois envoyer une vague télékinésique normale, répondit Jeremy, mais la différence...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase; Cylia envoya sa première attaque. Zarya eut tout juste le réflexe de la bloquer avec un mur télékinésique. À la grande surprise du public, elle ne riposta pas! En voyant la réaction de son amie, Abbie comprit ce qui se passait; elle-même ignorait ce qu'il fallait faire pour lancer une telle attaque. Gabriel comprit aussi immédiatement le problème étant donné que c'était sur ses ordre que sa petite-fille n'avait pu assister au cours de psychiforce.

-Que dois-je faire? demanda Zarya en bloquant une nouvelle attaque de Cylia.
Commenter  J’apprécie          20
Zarya s’avança d’un pas calme, en regardant du coin de l’oeil Jonathan, qui décroisa les bras en voyant la jeune fille en noir se détacher ainsi du groupe. Zarya était vêtue d’une robe noire qui descendait au genou et Jonathan admira ses magnifiques cheveux noirs et ses yeux perçants bleu électrique que, même à cette distance, il voyait briller. Le jeune homme était sous l’emprise d’une force qui lui était inconnue. Les battements de son coeur s’accélérèrent et il ne pouvait plus détacher son regard de Zarya. Celle-ci était à présent devant le cristal, sous le regard attentif de Gabriel et, surtout, de Jonathan, et elle attendait le signal du professeur pour commencer son test.

— Quand vous serez prête, mademoiselle Adams ! lui dit le professeur Razny.

Zarya prit une position confortable, bien ancrée au sol, un pied devant l’autre et les mains tendues devant elle. Elle effaça tout ce qui l’entourait et se concentra. Cependant, elle ne pouvait oublier la présence de Jonathan qui la surveillait attentivement, ce qui lui donna un regain d’énergie. Le cristal se mit à changer de couleur, commençant par le rouge, suivi rapidement par le bleu, puis le vert... et bientôt le jaune. C’est alors qu’un phénomène étrange se produisit... C’était déjà arrivé à la Récré-A-Thèque, alors que Zarya livrait son combat de psychiforce contre Devon Ekin: le Fortitudo. Ses cheveux se soulevèrent, comme si elle touchait un objet saturé d’électricité statique. « Le phénomène se répète », se dit Gabriel qui était maintenant debout. Les gens tout autour se demandaient ce qui se passait. Les cheveux de la jeune fille flottaient et, pourtant, il n’y avait pas le moindre courant d’air dans la salle. Jonathan avait avancé d’un pas pour mieux observer le phénomène avec ses yeux de mage. Gabriel et lui regardaient l’aura de Zarya qui était à présent trois fois plus grande que la normale. C’est alors que Zarya déploya toute sa force intérieure et le cristal, qui était toujours jaune, devint blanc: un blanc immaculé qui éclaira la pièce comme les rayons du soleil, sous les yeux ébahis d’Abbie et de ses amis. Zarya, qui était entrée en transe, poussa son pouvoir de concentration à son paroxysme. Un vrombissement sourd emplit la salle. C’est à ce moment-là que... crac ! le dragon de marbre qui tenait le cristal se fissura sur toute sa longueur. Le bruit fit sortir Zarya de sa transe...
Commenter  J’apprécie          20
Quelques instants plus tard, le groupe d’amis se retrouva près de la rivière Argolide, à deux kilomètres à l’est du Temple des Maîtres Drakar. Ils étaient à la recherche d’un ingrédient puissant et primordial que madame Barsac n’avait pas dans sa boutique.

— Je crois que nous sommes arrivés, dit Olivier.

— Tu as raison ! Madame Barsac a mentionné ce gros rocher en forme de tête de troll, approuva Zarya en montrant du doigt le rocher près d’un gros arbre centenaire.

— Allons, les garçons, dit Karine, c’est à vous de jouer maintenant.

— Pardon ! lança Jeremy en regardant Olivier. Mais c’est votre compétition, les filles !

— Voyons, les garçons, dit Karine avec un sourire envoûtant, soyez gentlemen ! Vous ne voudriez certainement pas que nous éclaboussions nos beaux vêtements...

— Mais... mais..., balbutia Jeremy, qui ne pouvait résister au magnifique sourire de Karine.

— Je crois qu’on n’a pas vraiment le choix, dit Olivier en regardant Abbie, qui lui adressait un sourire tout aussi ensorceleur.

— Tu as raison, vieux.

D’un geste parfaitement synchronisé, les deux garçons roulèrent le bas de leur pantalon jusqu’à mi-cuisse et pénétrèrent dans une eau tiède et limpide.

— Et que doit-on chercher ? questionna Olivier en retroussant ses manches. Un petit poisson multicolore ?...

— Ou peut-être un coquillage blanc comme celui-ci, dit Jeremy, en prenant un dans sa main pour le leur montrer.

— Vous devez trouver un serpent médèsen des eaux, dit Élodie d’un air placide.

— QUOI ! lancèrent les garçons en regardant autour d’eux avec de grands yeux écarquillés.

— En fait, ce sera plus simple de vous laisser trouver par lui ! poursuivit Élodie d’un air malicieux en regardant son frère.

— On doit seulement lui soustraire son venin, spécifia Karine en leur montrant un petit pot de verre.

— Ne vous en faites pas, les gars, continua Élodie, son venin est très puissant certes, mais il n’est pas mortel. Il est juste un peu... paralysant...

— Paralysant ! s’exclama Jeremy. Alors là, tu me rassures !

— Mais si je peux vous donner un petit conseil, suggéra Élodie, le mieux serait de ne pas vous faire mordre.

— Ha ! Ha ! Tu es vraiment tordante, la sœur.

Jeremy et Olivier se postèrent dos à dos et restèrent aux aguets.

— Et à quoi ressemble ce serpent ? demanda Olivier, toujours concentré.

— Il est fait sur le long...

— Ne me dis pas que c’est un serpent fait sur le long ! l’interrompit ironiquement Jeremy.

— Oui, et il est rouge avec des taches jaunes sur le crâne si tu veux savoir, précisa Élodie.
Commenter  J’apprécie          10
— Peut-on vous accompagner, professeure ? s’enquit Zarya.

— Bien sûr ! Cela vous intéresse de voir une quantité incroyable d’objets maléfiques ?

— Je serais curieuse de voir cet endroit ! lança Cylia.

Zarya ne fut pas surprise par sa réaction. Le ton sur lequel Cylia avait répondu, l’expression de son visage, tout indiquait son intérêt marqué pour la magie noire et les instruments ensorcelés.

En pénétrant dans le grand hall d’entrée du Temple, elles se dirigèrent toutes les trois vers le couloir du fond. Les adolescentes, silencieuses, suivaient de près la professeure en observant attentivement les lieux. C’était la première fois qu’elles allaient de ce côté. Au bout du long couloir, il y avait un escalier en colimaçon d’une dimension très surprenante. Talonnant toujours la vieille dame, Zarya et Cylia descendirent la cinquantaine de marches de pierre, pour ensuite emprunter un autre interminable corridor souterrain. Malgré son âge avancé, Emma ne ralentissait pas la cadence de son pas.

Finalement, elles entrèrent dans une pièce rectangulaire aussi grande que celle de la professeure Bignet, éclairée par la lueur ambrée d’un cristal fixé au plafond voûté. « Sûrement le bureau de Phil Saustier », pensa Zarya.

— Il n’est pas ici. Cylia, dépose la bullos-assordio dans le seau de métal, le bec de la flûte vers le bas, je te prie, dit Emma en tournant les talons. Maintenant, allons voir là-bas.

« Là-bas » était sûrement la Chambre des objets maléfiques, déduisit Zarya en fermant la porte derrière elle.

L’endroit où elles s’arrêtèrent était un passage assez large pour que même un autobus du monde sans magie puisse y circuler librement. Une monumentale porte double, en face d’elles, était encadrée par deux statues de pierre représentant des hydres. Ces créatures au corps de chien possédant sept têtes de serpent des eaux, dont une immortelle, semblaient protéger les lieux.

— Prenez garde, mesdemoiselles, dit Emma. Il est facile de pénétrer dans la Chambre des objets maléfiques. Tout le monde peut le faire. Cependant, il pourrait s’avérer impossible d’en sortir !

— Que voulez-vous dire par « s’avérer impossible » ? s’enquit Cylia, curieuse.

— Si tu en sors avec un objet maléfique sans le mot de passe du jour, répondit la professeure d’une voix grave, ces hydres prendront vie et t’attaqueront de leur haleine empoisonnée. Par la suite, elles te... Enfin, vous devinez la suite...
Commenter  J’apprécie          10
― C’est la voix du Lieutenant, s’écria avec vivacité l’un des sorciers.

Tous se précipitèrent en direction où semblait parvenir la plainte. À peine quelques enjambées, les premiers du groupe se heurtèrent violemment sur une paroi invisible rédigée d’un mur à l’autre, bloquant ainsi complètement le passage.

― Que se passe-t-il ? se renseigna aussitôt l’inspectrice Porter.

Avec une lampe de poche, un agent éclaira le sol et discerna de l’autre côté de la paroi, d’où un rayon lumineux semblait irradier, une pierre noire comme du charbon pourvue de petits pics argentés.

― Qu’est-ce que c’est ? demanda une voix derrière le groupe.

― C’est une pierre magique qui a la propriété de créer son propre mur télékinétique. Un truc de Maître Drakar, j’imagine, répondit aussitôt la dame en serrant les dents.

Elle pénétra dans une pièce avec une détermination inébranlable, leva sa baguette et fit éclater l’une des fenêtres.

― Descendons par ici, ordonna-t-elle à ses hommes.

Le temps que les sorciers et l’inspectrice prirent pour descendre jusqu’au niveau du sol, les deux mages, avec leur prisonnier, avaient réussis à pénétrer dans la forêt dense derrière le Temple sans se faire voir par les agents-sorciers qui montaient la garde.

Ce fut une heure plus tard, alors que Jonathan jugeait qu’il n’y avait plus rien à craindre de leur poursuivant, qu’il décida de s’arrêter au grand soulagement de Zarya : celle-ci n’était pas chaussée pour cette longue et éprouvante défilade de dernière minute dans une forêt empli d’obstacle naturel.

― Vous êtes d’une rare stupidité, vous deux, cracha sans ménagement le Lieutenant Skinner, à bout de souffle. À l’heure qu’il ait, tous mes hommes sont à votre recherche. Je ne donne pas chère de votre peau, jeunes mages.

― De toute façon, ils étaient déjà après nous, répliqua sèchement Zarya.

― Pour ce qui est de notre peau, comme vous dites, rajouta Jonathan, excusez-moi de vous contredire, mais j’ai l’impression qu’elles valent leur pesant d’or. À tout de moins celle de Zarya Adams, n’est-ce pas Lieutenant ?

― Que voulez-vous insinuer ?
Commenter  J’apprécie          10
La jeune gothique était seule dans la pièce, alors que ses compagnes de chambre avaient quitté le dortoir quelques minutes plus tôt. Pour une raison qu’elle ignorait, Abbie avait été convoquée au bureau du directeur avant de prendre le transmoléculaire.

Zarya finissait sa valise lorsqu’on frappa.

― Oui ?

La porte s’ouvrit doucement et la tête de Jonathan apparut dans l’encadrement.

― Tu es seule ?

― Oui, tu peux entrer, dit-elle, souriante.

― Je suis contente de te voir, dit-il en s’approchant doucement vers elle.

― Je me suis tellement ennuyée de toi. Ce n’est pas juste, je ne t’ai pas vu une seule fois depuis notre arrivée.

― C’était notre entente, ne l’oublie pas. Moi, par contre, je t’ai surveillée tous les jours comme ton grand-père me l’a demandé.

― Tu t’es fait vraiment discret, je n’ai jamais remarqué ta présence.

― C’était voulu. Comprends-moi, je ne voulais pas t’incommoder durant tes cours. La plupart du temps, je te suivais grâce aux caméras de surveillance.

― Je ne t’ai sûrement pas manqué…?

Il rétorqua immédiatement.

― Tu fais erreur, ma chère. Ce fut un vrai supplice de te voir sans pouvoir te toucher, dit-il en passant sa main dans l’épaisse chevelure de la jeune gothique.

Jonathan n’avait pas cessé, durant cet échange, de scruter le visage de la fille.

― Je ne sais pas si on te l’a déjà dit, mais tu es d’une beauté enivrante.

― Jamais de cette façon, murmura-t-elle, manifestement déstabilisée.

Il garda le silence un instant, pendant que sa main s’enroula autour de son épaule avant de descendre le long de son bras, d’effleurer ses côtes avec la plus grande des délicatesses en s’arrêtant sur sa taille. L’adolescente en avait des vertiges. Se mordillant la lèvre, elle lui posa une question complètement différente de celle qu’elle avait en tête.

― Es-tu nerveux de rencontrer mes parents ?

Il soupira.

― Je suis terrorisé. Ça se voit, non ?

― Pas vraiment.

― Et toi ?

― Si ce n’était pas la façon dont tu m’enlaces, j’aurais hâte de partir d’ici.
Commenter  J’apprécie          10
─ On doit embarquer dans ce… bateau ? s’enquit-Zarya peu rassurée.

─ Ce n’est certes pas la Pertuisane III, je dois l’admettre, répondit Tabatha, avec fierté. Cependant il est très fiable, tu peux me croire.

Zarya était persuadée du contraire. En apercevant deux matelots chaussés de bottes de caoutchouc amarrer le navire au quai d’embarquement, elle était prête à jurer que ce vieux rafiot à voile prenait l’eau. Plus qu’elle s’approchait et plus que le bateau semblait misérable.

─ On va couler, j’en suis convaincue, chuchota-t-elle à Jonathan pour ne pas se faire entendre par Tabatha.

─ Bah ! Je ne suis pas inquiet pour toi. Je sais avec certitude que tu nages très bien.

─ Et qui t’as dit ce détail ? fit-elle surprise.

Il hésita quelques secondes en continuant évoluer progressivement parmi les personnes qui, deux par deux, se dirigèrent vers le navire.

─ Je t’ai vu une fois ou deux à la piscine du Temple.

─ Ah oui !?

─ En fait, trois ou quatre fois, je ne sais plus, se confia-t-il, en camouflant un rire en coin.

Elle s’arrêta net de marcher, étonnée par cette confidence. Tabatha et un vieil homme, qui les suivaient de près, les heurtèrent de plein fouette. La jeune gothique ne se retourna même pas, trop médusée par les paroles révélatrices de Jonathan.

─ Tu ne m’avais jamais dit que tu m’espionnais, dit-elle en fronçant les sourcils tout en camouflant un petit sourire de fierté.

─ Si c’est vraiment de l’espionnage que l’on parle ici, dit-il avec une voix enjôleuse, et si tu as bien suivi tes cours et j’en suis convaincu, alors tu dois savoir que l’on garde pour soi, même sous la torture.

─ Y a-t-il d’autres endroits que tu m’as… observé secrètement, sans que je ne te voie ?

─ Euh, je ne sais pas trop, dit-il qui semblait chercher dans ses souvenirs récents. Peut-être que… non, ça ne compte pas, puisque j’étais là avant ton arrivée…

─ Où ça ? s’empressa-t-elle de l’interrompre, visiblement intriguée.
Commenter  J’apprécie          10
─ Ah bon. Puis-je alors voir ce mandat ? dit Jonathan en conservant son calme.

─ Je regrette, mais ça ne vous concerne pas, dit-elle en faisant signe à l’un de ses hommes. Emmenez-la au poste et raccompagnez monsieur Thomas à la porte des mages, sur-le-champ.

La remarque de la dame l’avait piqué au vif, mais Jonathan évita d’en prendre ombrage et répliqua le plus placidement qu’il lui était possible de faire.

─ Je suis et je tiens à rester avec elle aussi longtemps que je pourrai avoir des explications plausibles et officielles.

L’inspectrice Porter s’approcha de Jonathan en souriant malicieusement. Elle était tellement près de lui, qu’elle devait lever son menton pour le regarder droit dans les yeux.

─ Écoutez-moi bien, monsieur Thomas, je ne le répéterai pas deux fois. Ici, vous n’êtes pas à Dagmar, vous êtes chez nous. Donc, vous devez suivre les règlements de notre monde, c’est la loi. Si je vous dis de partir, alors, vous devez quitter, suis-je assez clair ?

En disant ses dernières paroles, quatre sorciers entourèrent le jeune Maître Drakar en pointant leur baguette sur sa poitrine.

─ Jonathan ! s’exclama Zarya en essayant de s’approcher de lui, mais deux hommes la retint par le bras.

─ Je vous conseille vivement de ne pas la toucher ! somma-t-il en élevant le ton d’un cran.

L’un des sorciers leva sa baguette et l’enfonça dans la gorge du Maître Drakar.

─ Fais-moi plaisir, jeune homme, cracha l’un des sorciers du bateau, fâche-toi !

Jonathan ne fit rien. Son instinct lui dictait de cesser instantanément toute provocation.

─ Allez-y, emmenez-le à la porte des mages, ordonna l’inspectrice.

─ Je reviendrai te chercher, Zarya, dit Jonathan, télépathiquement. Je te le promets.

─ C’est un coup monté.

─ Je sais.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de JP Goyette (30)Voir plus

Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4897 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..