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Citation de Nastasia-B


(ATTENTION ! Le morceau qui suit me paraît fondamental pour comprendre l’œuvre dans son entier. Je vous restitue fidèlement la traduction exacte de Jacques Houbart qui date de 1960, mais cette traduction ne me semble pas géniale, loin s'en faut, surtout la fin. Je vous propose donc à la suite (en exclusivité et parce qu'il faut bien se mouiller un peu de temps en temps) ma propre traduction du même passage, elle aussi fort imparfaite, mais qui me semble un peu plus proche de l'esprit du texte original. Les anglophones, vous me direz ce que vous en pensez.)

Mais alors ils s'en allaient, dansant dans les rues comme des clochedingues, et je traînais derrière eux comme je l'ai fait toute ma vie derrière les gens qui m'intéressent, parce que les seules personnes qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait: "Aaaah!"

They danced down the streets like dingledodies, and I shambled after as I've been doing all my life after people who interest me, because the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones who never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars and in the middle you see the blue centerlight pop and everybody goes "Awww!"

Ils descendaient les rues en dansant comme des dingodadets, et je me traînais derrière eux, comme je l'ai fait toute ma vie derrière les gens qui m'intéressent, parce que les seuls êtres pour moi sont les fous, ceux qui vivent comme des fous, qui parlent comme des fous, ceux qui sont fous pour obtenir leur salut, ceux qui sont désireux de tout à la fois, ceux qui jamais ne bâillent ou ne débitent un lieu commun, mais qui au contraire brûlent, brûlent, brûlent, comme les fabuleuses chandelles romaines des feux d'artifices, qui éclatent en formant des araignées jaunes à travers les étoiles, et au beau milieu, vous voyez soudain le bleu du bouquet final et tout le monde fait « Aaah ! »
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