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4.62/5 (sur 70 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jackie Gill est l'auteure de cinq romans historiques et sentimentaux "Les amants de Samui - Saigon-Samui 21 ans d'une vie", "La route qui mène à toi", "Les rêves de Bao", "Quand la poussière sera retombée" et « Mes nuits à Bangkok et ma cuisine ».

Ses romans, d'une grande charge émotionnelle, retracent dans un style haletant la vie de héros tourmentés par le destin dans la Thaïlande, le Viêt Nam et la Californie du milieu du 20ème siècle à nos jours.

Elle vit une grande partie de l'année dans le Sud-est asiatique où elle écrit ses romans.



Source : amazon
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jackie Gill
Il n'aurait pas imaginer une seconde que sa petite femme qui le regardait avec adoration et lui obéissait au doigt et à l'oeil puisse lui cacher quelque chose.
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Quôc resta au garde à vous, regardant son chef silencieux qui tapotait son stylo sur le sous-main. Le jeune homme ne put s'empêcher de ressentir une bouffée de haine pour cet homme et pour tous ceux de son espèce, qui avait détourné l'aide américaine à leur profit, amassé des richesses sur le dos du contribuable vietnamien, laissé, par leurs décisions ineptes, le pays s'enfoncer dans le marasme et dont la seule idée à présent était de sauver leur peau sans se préoccuper du désastre qu'ils laissaient derrière eux.
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Anne était en avance et descendit la rue Tu Do pour passer le temps, bien qu’elle détestât l’endroit, avec tous ses bars à soldats et ses filles aguicheuses. Elle avait entendu dire qu’avant l’arrivée des Américains les cafés chics voisinaient ici avec de belles boutiques. Comme les choses pouvaient changer en sept ans ! Lorsqu’elle revint sur ses pas, il n’était que six heures moins dix, mais elle aperçut Giang qui attendait déjà devant la poste. La jeune fille essaya de l’imaginer en civil, mais le fait est que son uniforme lui donnait une sacrée allure.
Alors qu’elle était encore à une vingtaine de mètres de lui et qu’il n’avait pas fait mine de l’avoir vue, il partit comme une flèche. Anne fut si surprise qu’elle ne pensa pas tout de suite à lui emboîter le pas, avant de reprendre ses esprits et de le suivre. Après dix minutes de marche, ils pénétrèrent dans les beaux jardins à l’arrière du palais présidentiel, bien trop éclairés au goût de la jeune fille, où se promenaient encore beaucoup de Saigonnais, profitant de la relative fraîcheur en ce début de soirée. Giang ralentit, mais sans donner l’impression d’hésiter sur le chemin à prendre. Les allées se firent plus étroites et plus sombres et les bancs occupés par de jeunes couples.
Le coin des amoureux, pensa Anne un pincement au cœur. Elle n’était peut-être pas la première que Giang amenait ici.
Il s’engagea alors dans une allée si obscure qu’elle faillit tomber en heurtant une pierre et le petit cri qu’elle poussa le fit se retourner. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, il lui sourit :
—Bonsoir Anh.
—Pourquoi m’appelez-vous ainsi ?
—Venez, je vais vous expliquer.
Il est trop loin pour m’embrasser, pensa-t-elle, déçue, quand ils furent installés sur le dernier banc de l’allée.
—Est-ce que vous apprenez le vietnamien ? demanda-t-il.
Anne fut tentée de mentir, mais à quoi bon.
—Non, mais je commence les cours la semaine prochaine.
Il secoua légèrement la tête, mettant certainement en doute ses paroles. Elle se sentit mortifiée et se jura de faire tant d’efforts dans son étude qu’elle l’étonnerait par son savoir, oubliant qu’elle ne devait plus le revoir.
—Anh veut dire rayon de soleil. Avec la couleur de vos cheveux et celles de vos yeux, je trouve que c’est un prénom qui vous va à ravir. Tous les prénoms vietnamiens ont une signification, mais votre professeur vous l’apprendra bientôt.
Il se moquait d’elle à n’en pas douter.
—Et que veut dire le vôtre ? fit-elle d’un air pincé.
—Rivière.
Le silence s’installa. Ils étaient chacun à un bout du banc tournés l’un vers l’autre. Anne n’était encore jamais sortie avec un garçon, aucun lycéen boutonneux ne lui avait donné envie de sauter le pas d’un premier baiser. Était-elle censée s’approcher de lui ? Son manque d’expérience lui donna envie de pleurer.
—Vous êtes à Saigon pour longtemps ? reprit-il.
—Jusqu’en octobre.
—Que faites-vous ici ?
—J’ai fui.
Il s’avança un peu et posa la main sur son poignet. Elle regretta d’avoir mis un chemisier à manches longues.
—C’est une étrange destination pour fuir, fit-il.
—Et vous, où iriez-vous si vous vouliez fuir ?
—Nulle part, j’aime vivre ici et j’espère que nous gagnerons cette putain de guerre.
Il rajouta :
—Désolé d’avoir été grossier.
—Où avez-vous appris à si bien parler le français ? demanda-t-elle, curieuse.
—Je vivais sur une plantation d’hévéas, celui qui la dirigeait était français et veuf. Ma mère était l’intendante et j’ai été élevé avec les enfants de la maison. L’école se trouvait trop loin, nous avions un précepteur.
Il secoua énergiquement la tête, semblant exaspéré tout à coup.
—Écoutez, tout ça ne rime à rien, je me demande ce qui m’a pris de chercher à vous revoir. Restons-en-là.
Et il se leva.
Anne fut suffoquée par ce revirement de situation si soudain et ne bougea pas.
—Je pensais que je vous plaisais, murmura-t-elle.
Il l’attrapa au-dessus du coude pour la mettre debout et posa un baiser à la commissure de ses lèvres.
—Oui, en effet, dit-il ensuite, et c’est bien pour ça qu’il vaut mieux ne plus se revoir.
Il l’entraîna à l’entrée de l’allée.
—Adieu Anne, fit-il alors l’air grave, prenez soin de vous.
La jeune fille releva les épaules et la tête et s’exclama sur un ton de défi :
—Je serai devant la poste samedi prochain à six heures et tous les samedis jusqu’au mois d’octobre.
Et lui tournant le dos, elle partit à grands pas.
Elle alla s’asseoir dans un coin sombre de la cathédrale pour laisser couler ses larmes pendant que des femmes récitaient le rosaire.
Quant à lui, il prit la jeune prostituée du bordel où il se rendit avec brutalité et lui paya le double de la passe pour se faire pardonner.
Finalement, Anne rentra au couvent avant la fermeture des portes. Le lendemain elle raconta à sœur May qu’elle n’avait pas dormi chez son amie la fleuriste parce que celle-ci était légèrement souffrante.
—Bon, alors c’est remis pour les crêpes, fit gentiment la religieuse.
—Sans doute, répondit la jeune fille les yeux dans le vague.
Anne ressembla à une ombre toute la semaine, mangea à peine, ne sortit pas se promener dans Saigon avec son carton à dessin et ses crayons et ne téléphona pas à Odette qui en fut fort déçue. Aux sœurs qui s’inquiétaient elle raconta avoir un début de grippe. On la laissa se reposer dans sa chambre.
Le samedi suivant elle s’habilla d’une robe bleu clair aux manches courtes avec un petit décolleté, et se campa devant la poste à cinq heures et demie. Quand Giang arriva, c’est elle qui partit la première et il la suivit.
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Faire l’amour langoureusement l’après-midi dans la pièce aux volets fermés laissant juste filtrer un peu de soleil par les persiennes avec le ventilateur qui ronronnait, mais n’arrivait pas à éteindre le feu de leurs ébats torrides. Que pouvait-il y avoir de meilleur dans le vie ?
Elle le lui chuchota à l’oreille en matière de plaisanterie quand ils arrivèrent à se détacher l’un de l’autre :
- La cuisine française.
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Il espérait tout de même que les deux maquerelles ne rentreraient pas au pays entre quatre planches de cocotiers.
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Quôc avait lu des livres sur les esclaves dans le sud des Etats-Unis au dix-neuvième siècle et se rappelait qu'on les laissait chanter dans les champs de coton. Ici, si un prisonnier s'était permis de siffloter, il aurait reçu une rafale de mitraillette.
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Giang repensa à la balle qui s’était logée dans son poumon, le laissant entre la vie et la mort pendant des semaines, souffrant tellement que même la morphine était sans effet. Il se revit, couché sur un lit de camp dans cet hôpital de campagne où il passait seulement son temps à se demander si la prochaine inspiration ne serait pas la dernière. Il se rappela le général, qui à présent se tenait devant lui, ennuyé qu’on ait osé déranger l’ordonnancement de sa soirée, se pencher vers son visage et lui dire :
—Demandez-moi ce que vous voulez sergent, et je vous l’obtiendrai.
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Ils haussèrent les épaules et Vinh pensa que même si on veut les en détourner ou les mettre en garde, il est difficile d'empêcher les gens d'aller à l'encontre de leur destin.
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Il fut un temps où je voulais mourir, maintenant je crève de l'envie de vivre pour te revoir ma petite Trân. Ma petite Trân. Ma route pour Dalat.
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Maman aussi apprend à lire et à écrire, parce qu'elle veut que quand je serai grand et que je serai un professeur, je n'ai pas honte d'elle.
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