... les Latino-Américains s'efforçaient parfois de répondre aux Etats-Unis du Nord qui commençaient à monopoliser le nom d' "Amérique": "Notre Amérique", disait le patriote cubain José Marti, et plus tard les termes "Indoamérique", voire "Indo-afro-Ibéroamérique" prétendirent prendre en compte toutes les dimensions ethnoculturelles du sous-continent. Néanmoins, à l'extérieur, les termes les plus employés restèrent ceux qui marquaient la relation originelle avec les peuples colonisateurs : "Amérique hispanique", né du souci de l'Espagne de préserver ses liens avec ses anciennes possessions; "Amérique ibérique", notion plus large puisqu'elle englobe l'héritage portugais qu'est le Brésil; enfin "Amérique latine".
En Europe, le principal moyen de paiement restait la monnaie d'or et d'argent, nécessaire aux échanges, et l'on sait que la recherche de l'or - avec celle des épices - fut à l'origine des Grandes Découvertes. Découvreurs et conquérants étaient fascinés par le métal jaune, symbole de richesse et de puissance, à l'origine du mythe de l'El Dorado ; au contraire, les Amérindiens ne lui accordaient pas d'autre valeur que celle des ornements et objets rituels qu'élaborait leur métallurgie, et c'est avec stupeur qu'ils virent, comme en témoignent leurs chroniques, la soif d'or transformer les Espagnols en bêtes sauvages.
Les utopies qui, au XVI e siècle, rêvaient de reconstruire outre-Atlantique des sociétés parfaites, en firent le Nouveau Monde, espèce de table rase où tout semblait pouvoir être créé par une Europe qui abolissait ainsi des civilisations originales, admirées par les conquérants dans le moment même où ils les anéantissaient.
Mais l'enjeu que constituait l'Amérique latine dans la politique des Etats-Unis apparut surtout après la deuxième guerre mondiale, dans le contexte de la lutte d'influence entre le monde occidental et le monde socialiste.
Suivant la doctrine Truman, les Etats-Unis prêtèrent leur appui à des gouvernements qu'ils estimaient suffisamment autoritaires pour combattre les théories et les programmes socialistes, favorisant ainsi les dictatures aux dépens des démocraties.
(...) ce "monde" découvert par Christophe Colomb ne nous est pas entièrement étranger, et que le comprendre, c'est aussi comprendre le nôtre.
(...) la rencontre de deux mondes, qui, selon eux, fait toute la spécificité de l'Amérique Latine. C'est donc bien l'Histoire, l'organisation du peuplement, de la colonisation matérielle et culturelle qui, à l'échelle du sous-continent, a doté d'un certain nombre de caractéristiques communes l'Amérique dite latine.
En 1985, le plan Baker- du nom du secrétaire nord-américain au Trésor ou ministre des Finances - concéda aux pays endettés de nouveaux crédits, dans le but de relancer leur croissance et, en conséquence, leur capacité de remboursement. Ce plan revenait donc à augmenter le montant de la dette.
Comme aux Etats-Unis, le régime présidentiel, qui accorde au président de la République, pendant son mandat, des pouvoirs importants, parut le plus propre à prévenir d'éventuelles tentations centrifuges ; dans les faits, il peut dissimuler des dictatures sous les formes constitutionnelles.
Si, après la deuxième guerre mondiale, ces dictatures se multiplient dans les Caraïbes et en Amérique Centrale, c'est que les Etats-Unis les utilisent pour garantir leurs intérêts économiques dans la zone...