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Citation de Erik35


J'avais quitté le monde pour fuir mes chagrins et je vivais indifférent dans cette cabane entre la longue plage harassée de ressacs et les orgues moroses des pins. Je connaissais les étangs bordés de marsaules et d'oseraies, les chênes rouvres dans leur nuit propre, les ronciers impérieux et sournois. Je connaissais les simples et vivais de peu dans la morte-eau du temps.
[...]
Parce qu'elle n'était qu'une ombre dressée dans le grain de l'averse, une ombre s'avançant dans balancement de son très grand cheval qui marchait en dormant, parce qu'elle illuminait de sa noirceur l'espace ravagé d'embruns, du plus profond de mon cœur je l'ai nommée Ombre. Elle venait vers moi, précédant sa troupe de loups faméliques ; c'était comme un retour où j'eusse commencé à la perdre. Elle venait comme une terrible menace. Or, quand son genou fut à frôler ma poitrine, elle tomba. Je la reçus dans mes bras, la recueillis dans le grand creux soudain de mon corps. Les loups qui nous entouraient ont gémi et le vent a repris ses plaintes lacérées.
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