AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de HundredDreams


Je vis de grands champs d’hiver couverts d’oiseaux morts. Leurs ailes raidies traçaient à l’infini d’indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit.
J’étais entré dans la province des jardins statuaires.
Il n’y a pas de ville ici, seulement des routes larges et austères, bordées de hauts murs que surplombent encore des frondaisons noires. Chaque communauté vit repliée sur elle-même dans sa demeure au cœur du domaine. Çà et là, au hasard semble-t-il, on aperçoit un toit sombre et pentu. De temps à autre on passe devant une porte qui est comme un accident de la muraille et demeure toujours close.
Les voyageurs sont rares. Il y a des routes, mais on n’y passe pas. Je ne parle pas des convoyeurs qui mènent leurs lourds chariots aux roues de bois plein. C’est une charge qui échoit aux jardiniers à tour de rôle. J’ai cru d’abord que le pays ne comptait guère que trois ou quatre hôtels, vétustes, délabrés, dont la silhouette massive devait surgir sur quelque carrefour abandonné. C’est dans l’un d’eux que je logeais et c’est d’après celui-ci que je jugeais des autres. Je n’y trouvais aucune commodité. La toilette se faisait dans la cour. Les lieux d’aisance n’étaient qu’un inqualifiable appentis. La chère était pauvre dans une salle vaste et sinistre. La chambre était malcommode, chichement éclairée, et, la nuit, j’y entendais des rats dont les ongles griffaient les dalles. Et pourtant j’y restais. C’est là que vint me prendre un matin celui que je désignerai désormais comme mon guide.

(Incipit)
Commenter  J’apprécie          176





Ont apprécié cette citation (17)voir plus




{* *}