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Critiques de Jacques Baud (21)
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Gouverner par les Fake News

Vous pensiez que je m’étais exilé à Zanzibar avec toute la smala pour échapper à ce satané Covid et son tout dernier variant à chapeau rond ? Désolé de casser le délire mais non, hélas. Primo, on n’a pas les ronds et deuxio j’avais rendez-vous avec le bricolage. Je sais, c’est moins exotique mais vous devrez faire avec. Allez, en selle Marcel.



Gouverner par les Fake News. Un titre bien incisif et percutant comme il faut n'est-ce pas ? Un peu à l’image de la plume acérée et dénuée de tout ton édulcoré de Jacques Baud, qui démonte round après round certaines les plus grandes supercheries de la géopolitique moderne. De l’envers du décor du terrorisme aux conflits mondiaux montés de toute pièce en passant par les mensonges d’état, l’auteur n’épargne personne et passe au vitriol le plus grand nombre.



Mais attention, la lecture n’est pas des plus aisées tant l’information est dense. N’envisagez même pas de lire ce livre oklm (au calme pour ceux qui vivraient dans une grotte ndlr) dans le métro ou le tram, il vous faudra privilégier une ambiance plus sereine. L’écrivain est informé et s’est documenté et il compte bien le montrer en inondant littéralement le lecteur d’informations, références et sources en pagaille.



Mais si le travail de documentation prête à l’admiration, le ton délateur de l’auteur revête parfois des airs de complotisme dans son plus simple dessein. Si une grande majorité des annonces est appuyée par des sources apparemment irréfutables, une petite partie semble quelquefois parachutée. Malgré tout, la lecture se suit agréablement et on prend un malin plaisir à décortiquer une deuxième lecture, un peu façon Franc-Maçonnerie, derrière les enjeux géopolitiques.



Résumons. Messieurs vous avez un jour rêvé de devenir agent secret à la 007 (après avoir voulu devenir médecin et pompier ouais okay calmez-vous je sais j'ai aussi été bambin) ou bien mesdames, vous avez craqué devant le regard de braise de Daniel Craig ? Vous devriez vous régaler avec ce croustillant bouquin. En revanche pour les angoissés du complot Covid par les illuminati, vous devriez peut-être laisser passer encore quelques mois.



Oups j’oubliais, des remerciements s’imposent. J’adresse donc une dédicace aux éditions Max Milo pour m’avoir gracieusement envoyé un exemplaire du livre à l’occasion du Masse Critique du mois de Février. (Entre nous, je ne veux surtout pas de problème avec les services des renseignements car j’ai vu Homeland et je sais ce qu’il peut m'arriver hein.)
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Poutine, maître du jeu ?

Avoir un autre point de vue sur la guerre Russie-Ukraine est une bonne chose, les conflits sont toujours plus complexes qu’ils n’y paraissent et ce livre permet de toucher du doigt cette complexité. En revanche, il doit être lu avec un esprit critique tant ce livre est un document exclusivement à décharge en faveur de la Russie.

Jacques Baud cite ses sources et certains faits (Russiagate) sont vérifiables, mais il fait largement place à des interprétations qui peuvent, à mon sens, être contestées. Si je reconnais bien volontiers qu’on parle d’interpellations en France et d’arrestations en Russie, je suis beaucoup plus dubitative sur d’autres points.

Une des notions importantes développées dans le livre est la nécessité d’une zone tampon entre les pays de l’OTAN et la Russie afin de ralentir une éventuelle attaque de l’Occident. Certes, mais qu’en est-il du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Jacques Baud avance largement l’idée de perte de confiance de la Russie à cause de la « parole donnée » (mais jamais écrite) de ne pas étendre l’OTAN. Une autre interprétation sur cette promesse non tenue n’est-elle pas simplement qu’elle était contraire au droit international et que personne ne l’ignorait ? Bien sûr, ce n’est qu’une interprétation et nous ne saurons jamais la vérité. Cela démontre à quel point la situation est complexe et nécessite de notre part réflexions et critiques.

Et bien entendu, la Russie ayant finalement attaqué l’Ukraine, certaines affirmations tombent d’elles-mêmes.

À lire, donc, si vous souhaitez une autre façon de voir les choses, mais en examinant chaque point pour vous faire votre propre opinion.



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L'affaire Navalny

J’ai choisi ce livre dans le cadre de « Masse critique » car le thème m’intéressait et cette lecture fut un peu rude et ce, pour plusieurs raisons !



Après une définition approfondie de ce qu’il appelle le « complotisme occidental », l’auteur revient en détail sur la personnalité de Navalny et là pas de grande surprise car je connaissais son nationalisme pur et dur, tout comme le fait qu’il avait cautionné l’annexion de la Crimée et qu’il faisait partie de l’entourage de Poutine au début, donc il ne m’était guère sympathique, car opposant par opportunisme.



On apprend également la manière dont il s’est enrichi, avec son frère, Oleg, en achetant des entreprises pour les privatiser, comme beaucoup d’oligarques à l’époque de Boris Eltsine, ce qui lui a valu des condamnations. Son ultranationalisme et ses idées racistes ont été évoqués « dans le média américain Jacobin, proche de l’aile gauche du parti démocrate qui le qualifie même de « Trump russe » en 2017.



Ensuite Jacques Baud revient sur la chronologie de l’affaire du supposé empoisonnement, dont on n’aura jamais la preuve, mais que l’Occident a su utiliser. L’auteur nous fournit des arguments très détaillés, des comptes-rendus : les bilans sanguins qui révèlent une quantité de substances importantes de l’alcool aux anxiolytiques (pas moins de trois : diazépam, nordazépam, oxazépam !) en passant par le lithium, un antiparkinsonien et tous ceux que j’ai dû oublier.



Le principe de l’empoisonnement reposait sur un taux élevé d’acétylcholinestérase qui permettait de pointer du doigt le Novitchok (utilisé contre Skrypal) ou un dérivé encore plus élaboré, donc neurotoxique, donc forcément criminel…



Je suis devenue incollable ou presque sur cette enzyme, mais un peu noyée sous la masse de renseignements fournis par l’auteur !



On apprend beaucoup de choses sur la propagande en Occident, via les USA, qui n’ont pas hésité à utiliser tous les arguments leur permettant de discréditer Poutine (en fait, il se débrouille très bien tout seul pour cela) notamment via le film réalisé par Navalny lors de son hospitalisation en Allemagne « Le palais de Poutine » qui semble être volontairement mensonger.



En refermant cet ouvrage très, très documenté, je me suis rendu compte que j’avais perdu encore quelques illusions. On sait à quel point la CIA et le FSB sont capables de manipuler les opinions, tout le monde se souvient des « armes chimiques » de Saddam Hussein, quoi qu’il en soit, il est très clair que le complotisme n’a pas de frontières.



Je précise que ce livre m’est tombé des mains à deux reprises, notamment avec l’invasion de l’Ukraine mais j’ai réussi à le terminer et j’en tire une certaine satisfaction.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Max Milo qui m’ont permis de découvrir ce livre et son auteur…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'affaire Navalny

L'Affaire Navalny : je n'en connaissais que les gros titres des médias. Cette enquête, recherchée et documentée, a fait table rase de mes certitudes, pourtant induites par nos médias institutionnels et démocratiques.



Navalny, militant d'extrême droite nationaliste, favorable à l'annexion de la Crimée en Ukraine, sans aucun projet pour la Russie, motivé uniquement par son profit personnel, ... finalement un personnage en opposition à nos supposés valeurs de liberté et de démocratie.



L'auteur, se basant sur les documents officiels, contredit la thèse d'un empoisonnement par le pouvoir russe. La phrase de Vladimir Poutine, " Si on l'avait voulu, l'affaire aurait été menée à son terme ", prend maintenant tout son sens. Il rejette la conversation téléphonique avec l'agent du FSB qui ne prouve rien et qui arrive à un moment opportun pour Navalny. Il confirme aussi la falsification du film " le Palais de Poutine ", financé par les américains. Il démontre l'impopularité de Navalny en Russie qui n'est en fait que l'opposant le plus visible au régime.



Nos sociétés occidentales se sont pourtant empressées d'utiliser cet individu comme une marionnette aux services de la politique étrangère des pays occidentaux. Ce complotisme controversé, tant reproché aux autocrates, est désormais devenu une arme pour l'occident. Le choix de cette arme n'est pas très judicieux. En effet, elle a certes conforté le sentiment anti-Poutine des occidentaux, mais n'a en aucun cas favorisé la baisse de popularité de Vladimir Poutine auprès des russes. Cette stratégie, ayant pour but de pousser les masses à se soulever contre un régime autocratique, a échoué en écornant encore un peu plus l'image de nos sociétés occidentales.



Au vu du contexte actuel, ne serait-il pas temps d'appliquer nos discours d'exemplarité démocratiques à notre propre camp ?



Une enquête captivante et déstabilisante à découvrir.
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Gouverner par les Fake News

Il y a tant à dire que j'ai ajouté en fin de critique un bémol et les questions que posent ce livre. La même critique est plus lisible sur le lien fourni en bas.





Ce livre est un déluge d'informations et révélations. C'est peut-être un peu trop détaillé ou volumineux pour quiconque n'a pas tout suivi ou manque d'appétence pour la géopolitique, mais il est indispensable de le lire pour comprendre la tonalité des échanges internationaux et du fragile équilibre du monde, surtout en ce moment.

Le style est très fluide et c'est une prouesse pour une description de faits a priori pas si simples que cela. Regroupés par grands sujets qui parleront à tous (avec néanmoins un intérêt plus grand si l'on est plus "ancien") : Syrie, terrorisme, Russie, Ukraine, élections américaines, Venézuela…





Le contenu



Ici nous lisons les pires choses et n'en croyons pas nos yeux. Loin de parler d'un complot des "grands" contre nous, je vois juste un système qui se mord la queue, croit vouloir maintenir un équilibre du monde ou agir dans son intérêt personnel.



Presque tout le monde en prend pour son grade : les journalistes qui ne vérifient pas, les médias qui relayent les informations obscures et en provenance des politiciens, eux-mêmes guidés par de bas intérêts électoraux ou d'alliances avec d'autres pays. La France y apparaît comme un minable pays des droits de l'homme où l'on traite d'un massacre comme on l'aurait fait d'un accident de la route : combien de victimes ? Désignons le responsable qui nous arrange ! Et surtout restons des imbéciles sans discernement. Le méchant est un gros méchant, tout doit être mis contre lui, y compris les exactions des autres.



La perte de vies humaines n'est qu'un dommage collatéral.

Un avion civil qui décolle selon la même trajectoire qu'un missile ? Boum !

Un avion furtif qui se cache dans le nuage électromagnétique d'un autre avion civil ? Les missiles ne voient que ce dernier et pas le furtif. Boum !



Nous naviguons entre les preuves bidonnées, les têtes à faire tomber, les coalitions et la servilité à un Axe USA - Israël. Les pays occidentaux opèrent des massacres impunis tandis qu'ils pointent du doigt les ennemis. Les services de renseignements ne savent pas grand-chose sur le moment, puis finissent par reconnaître leurs erreurs ou mauvaises analyses.

Israël ne sort pas grandi de ce portrait : soutien des islamistes pour accomplir un plan pour la Syrie, manœuvres électoralistes et mensonges.



Et la France est le petit mouton qui se prend des baffes quand il sort du rang et qui paye son engagement aveugle et beaucoup de bêtises. Les attentats en sont une des tristes conséquences.



Les questions qui se posent



Ce livre est un bouleversement dans ma vision des choses. J'étais certainement trop naïf mais commençais à élaborer, depuis les dernières élections présidentielles, une autre voie pour la démocratie et la politique.



Le monde fonctionnerait-il sans ces manipulations ? Sans aucun doute lorsqu'il s'agit des tricheries des politiques pour détourner notre attention. C'est moins évident lorsqu'il y a des intérêts géopolitiques comme l'énergie, des ressources naturelles rares, etc. Il faudrait l'avis d'économistes et d'experts à ce sujet.



Pourquoi les politiques agissent-ils ainsi, lorsque ce n'est pas pour de basses manœuvres électoralistes (attirer l'attention vers une action contre des méchants supposés, détourner l'attention vers un conflit) ? Les intérêts économiques de la France sont-ils en jeu ? L'équilibre de la planète est-il si important qu'il en nécessite sans cesse que des super-gendarmes interviennent ?



Bémol et ouverture



Je ne suis pas en mesure de vérifier les affirmations de l'auteur, tout comme lui nous affirme que des centaines de déclarations des Etats, journalistes et belligérants sont fausses. Son travail est néanmoins très documenté et il sait manifestement de quoi il parle, descendant dans des détails qui montrent qu'il a consulté les rapports avec son esprit d'analyste, ce qui n'est pas le cas des journalistes et experts des plateaux télé et hélas, de beaucoup de politiques. Les meilleurs des lecteurs pourront vérifier certains points et plus de deux-mille notes en référence aux dires de l'auteur.



Il nous pointe du doigt des choses qui nous paraissent évidentes avec le recul : on ne traite pas avec un pays tiers (par exemple moyen-oriental ou russe) de la même manière qu'on aurait traité avec un américain. Et c'est une des énormes erreurs des occidentaux, ne pas savoir raisonner comme les autres peuples.



On peut regretter que tous les pays ne soient pas analysés de la même manière, car certains en ressortent blanchis de toutes les manipulations (notamment la Russie et les pays du Moyen Orient). C'est étrange et vient forcément à l'esprit du lecteur.



Une dernière question : j'aimerais bien lire un addendum de la part de l'auteur concernant la guerre en Ukraine. Poutine a envahi un pays, et ce n'est pas la première fois. Certes il y a des explications, des jeux de pouvoir et tout est à nuancer. Mais j'aimerais en savoir plus.

Voir par exemple l'article de Olivier Mongin sur le site de La Croix




Lien : https://www.patricedefreminv..
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Gouverner par les Fake News

Plus que des fake news, ce livre traite de la désinformation, dont les Faxe sont un cas particulier,et qui est bien antérieure. La désinformation, c'est l'ensemble des moyens employés pour influencer l'opinion dans un certain sens, au moyen de rumeurs, d'informations inventées ou déformées, de manipulations allant jusqu'à l'action directe (opérations sous faux drapeau par exemple), par le truchement d'agents secrets, de mercenaires, d'influenceurs (journalistes, intellectuels, "experts", ceux-là d'ailleurs parfois de bonne foi, premières victimes du matériau qu'ils répandent et de leur ignorance totale du sujet qu'ils traitent ( le meilleur exemple en est notre BHL,d'un pouvoir de nuisance assez considérable (Lybie,Syrie, Darfour, Nigéria- dans les deux derniers cas il échoua Dieu Merci) Mais BHL est un peu ma tête de turc personnelle. Et puis il m'est bien utile comme boussole : lorsque je ne sais pas quoi pas penser d'un événement, il me suffit de m'informer de son opinion et de me rallier à l'opinion inverse : elle est vraie.

Le but de la désinformation est de tromper l'opinion qui est sa destinataire et de l'amener à accepter la politique que souhaitent faire ses initiateurs et bénéficiaires.

Il ne faut pas confondre cette désinformation avec celle destinée à tromper l'ennemi en temps de guerre : celle-ci est légitime pour autant que la guerre puisse l'être.

Après avoir expliqué ce qui précède beaucoup mieux que moi, Jacques Baud passe en revue les différentes opérations de désinformation menées au cours du présent siècle et du précédent. Il en expose les tenants et les aboutissants, leurs moyens, leurs buts et leurs résultats, qui sont rarement ceux à quoi s'attendaient les responsables. On ne sera pas surpris d'apprendre que les États-Unis sont le plus souvent à la manoeuvre, qu'ils réussissent certes le plus souvent à mettre à mal leurs victimes, mais que, n'ayant aucune vision d'ensemble, et se bornant à réagir au coup par coup, leur succès les plonge dans une situation souvent pire que celle de départ, à laquelle ils réagissent par une nouvelle manoeuvre vouée à l'échec. On en voudra pour preuve que l'énorme gâchis réalisé dans les pays arabo-musulmans (Libye, Afghanistan, Irak,Syrie, Somalie, écrasés sous des tonnes de bombes tuant des centaines de milliers de morts civils, mais où pourtant les agresseurs occidentaux n'ont remporté d'autre résultat que le terrorisme islamique chez eux, qui n'est ni un effet du choc des civilisations, ni encore moins de la situation socio-économique des migrants en Occident, mais est une riposte aux bombardé occidentaux (ce qui n'est évidemment pas une excuse, mais les bombardements n'en ont pas non plus. D'ailleurs les boycotts imposés à ces pays, que les États-Unis n'ont pas hésité à priver d'importations de nourriture et de médicaments, ont peut-être fait des ravages aussi importants

Si le livre n'est pas rendre pour les Américains, il ne l'est pas non plus pour nous, qui avons notre petit Irak au Mali, avons mené des politiques insensées avec les deux prédécesseurs de Monsieur Macron, qui a au moins la qualité de n'être pas un va-t-en-guerre, et bénéficions d'une classe journalistique, intellectuelle et médiatique d'une ignorance et d'une crédulité rares. Curieusement la presse américaine est beaucoup plus capable de positions critiques. Il est vrai qu'ils n'ont pas d'illusions sur leur gouvernement.

Le livre est d'une lecture passionnante et on y apprend une foule de choses, même si certaines analyses un peu trop systématiques sont parfois discutable. Et son caractère de "catalogue" en rend la lecture un peu fastidieuse sur la distance.

Malgré tout un ouvrage éminemment utile en matière de défense intellectuelle.
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Gouverner par les Fake News

Avis : 3/5



Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et sa Masse critique pour m’avoir permis de donner mon avis sur ce livre de Jacques Baud. Merci également aux éditions Max Milo. Le titre à lui seul avait retenu mon attention et j’en avais fait ma priorité !



Histoire de préciser les sujets abordés dans ces 400 pages, en voilà un bref aperçu : l’Afghanistan, l’Iran, la Syrie, les attentats en France depuis 2015, l’Ukraine, les récentes cyber-attaques, le Venezuela, la Corée du Nord et la Russie.



Autant le préciser immédiatement, l’auteur ne pratique pas la langue de bois et j’ai découvert parfois une tentative de décrédibilisation envers lui à l’aide d’ad hominem. Ainsi, on l’accuse volontiers de conspirationnisme ou d’intervenir sur des médias peu reluisants liés à l’extrême droite. Concernant d’éventuelles théories du complot qu’il relaterait, étrangement, il en démonte passablement dans son livre. Pour les autres, il liste des faits, interroge, oriente ici et là ou en tire ses propres conclusions, il ne lance pas une bouteille à la mer au hasard, ne sort pas un lapin de son chapeau. Pour l’autre reproche, oui, il intervient tantôt dans des médias pas toujours glorieux. Pourtant, il ne fait sans doute que répondre à des invitations. Etant donné ses nombreuse critiques avérées contre le quatrième pouvoir, il me paraît logique qu’il ne puisse accéder à n’importe quel plateau, surtout s’il a un lien avec un gouvernement occidental. Toujours est-il que Jacques Baud est passé de nombreuses fois au JT de la RTS qui ne ressemble en rien à un bastion de la droite dure helvétique. Son CV renvoie également à un personnage sérieux qui connait mieux son domaine qu’un journaliste lambda.



Bref ! Ce livre est d’une grande complexité. La géopolitique est un monde dans le monde et peu de personnes en tiennent la totalité des tenants et aboutissants. Jacques Baud, malgré son passé professionnel, n’hésite pas à pointer du doigt les défaillances des services de renseignement auxquels il appartenait, ouvrant la porte à bien des conflits internationaux. Il précise aussi leur rôle, à savoir acquérir du renseignement à l’aide d’analyses de faits et de le transmettre plus haut dans la hiérarchie. Et il arrive que le gouvernement balaie certains avis, ignore des alertes et s’entête dans ses propres idées. A nous de juger qui en prend la responsabilité étant donné les drames auxquels cela peut conduire…



Parce que, ce qui ne surprendra personne, les politiques mentent. L’auteur ne cesse de le répéter durant l’ouvrage et il s’appuie sur des études pointues, voire même des aveux clairement identifiables. Ses multiples accusations peuvent sembler loufoques, mais en cherchant un peu, on finit par opiner et lui donner du crédit. L’ancien analyste tranche également quelques idées reçues qu’on nous serine non-stop dans les médias mainstream. Il invite à trier le bon grain de l’ivraie et à ne pas tout prendre pour argent comptant. D’ailleurs, ne serait-il pas bon de préciser qui détient quel média ?



Une grande partie de Gouverner par les fake news s’attarde sur le Moyen-Orient. Trop souvent, on nous présente la problématique sous un angle manichéen, comme si l’on revivait au temps de la guerre froide ! Choisis ton camps, camarade ! Mais voilà, les nuances de gris apparaissent rapidement et Jacques Baud les souligne sans gêne. Les Talibans, l’EI, Ben Laden, Bachar, Poutine, Al-Baghdadi et consorts ne sont pas brûlés sur l’échafaud, même si l’auteur ne les définirait pas comme des personnes recommandables. Il analyse, et ça, ça nous change ! Il prend de la hauteur et observe les faits, les actes prouvables et les décortique. Si vous pensez qu’il imagine les informations, sachez que son livre est alimenté par pas moins de 2’000 références qui ont été checkées. Parmi celles-ci se nichent parfois des rapports classés SECRET qui font froid dans le dos. Ce qui prouve ce que Baud définit comme des guerres asymétriques, ainsi que ces stratégies que nos armes occidentales peinent à élucider.



Néanmoins, j’ose émettre quelques mauvais points. Il réside entre les pages pas mal de répétions, de monotonie. Les sujets sont si passionnants que cet aspect m’a déçu. Autre point noir : certains chapitres croulent sous les coquilles ! Problème de correcteur ? De tirage ? Aucune idée, mais les yeux piquent trop souvent à mon goût.



Ce bouquin m’a donné à réfléchir et j’en ai appris beaucoup de choses sur des aspects stratégiques invisibles jusqu’ici. Les services de renseignements me passionnent depuis longtemps, tout comme la linguistique et me voilà rasséréné après une telle lecture. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il vaut mieux être apolitique ou alors savoir imposer une neutralité dans nos idéaux ; sans quoi ce livre vous sera blasphématoire ou biblique.



Dernier avis avant de vous proposer de vous plonger dans ce livre avec assiduité, n’oubliez jamais, Ô grand jamais, ceci : “Ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’histoire”, Camilla Läckberg. Ne voyez pas des théories du complot partout, mais sachez garder un regard critique et avisé sur les vagues d’informations dont on nous inonde.
Lien : https://bmds.ch/2021/03/13/g..
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Gouverner par les Fake News

C’est l’invasion soviétique de l’Afghanistan qui a conduit la création d’Al-Qaïda : faux. Les Etats-Unis avaient commencé la déstabilisation du pays bien avant ! L’Iran est le pays le plus dangereux du monde et en fait beaucoup plus dangereux que l’Etat Islamique. Il veut détruire Israël. Il reste le principal promoteur du terrorisme international : encore faux. Le terrorisme djihadiste se produit sans grande raison, juste pour terroriser les gens : toujours faux. C’est la réponse logique aux interventions en Irak, Libye ou Syrie, aux bombardements de populations civiles qui sont considérés comme des actes lâches et menés sans véritable mandat des Nations Unies. Le conflit en Syrie a été déclenché en 2011 par la répression de pacifiques manifestations… Bachar al-Assad massacre son propre peuple… Il utilise des armes chimiques contre sa propre population… La France ne soutient que des rebelles « modérés »… Les « Casques blancs » sont neutres, impartiaux et apolitiques… La France est en Irak et en Syrie pour combattre l'Etat Islamique… Accumulation de mensonges, propagande et fausses nouvelles !

« Gouverner par les fake-news » est un essai de géopolitique proposé par un expert suisse des relations internationales, ancien agent des services secrets. Autant dire que Jacques Baud sait de quoi il parle. En atteste d’ailleurs tout un attirail de notes en références au bas de toutes les pages de son livre. Il s’attache à démontrer la fausseté des narratifs que l'on nous a servis depuis 30 ans au sujet de l’Afghanistan, du Darfour, de l’Iran, de la Syrie (il y consacre d’ailleurs une très importante partie de l'ouvrage), des attentats terroristes en France, mais aussi de la Russie, de l’Ukraine, de la Corée du Nord et du Vénézuéla. Ainsi nous a-t-on menti à peu près sur tout. On s’en doutait peu ou prou, mais le découvrir ainsi dans sa triste laideur n’est pas loin de provoquer la nausée. Le pouvoir ment pour justifier des politiques mal conçues, des interventions inutiles, hasardeuses et mêmes dangereuses à terme pour la population. Les médias cautionnent en répercutant les mensonges gouvernementaux sans même vérifier. Au lieu de faits vérifiés, les journalistes apportent des professions de foi. Et pire, une part importante de la population accepte qu’on lui cache la vérité. Nous voilà aux antipodes de l’Etat de Droit dont tout le monde se revendique pourtant. À conseiller aux chercheurs de vérité !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Djihad

Jacques Baud, dans cet essai très intéressant, présente une analyse de qu’est l’islamisme vis-à-vis de l’Islam et la notion de djihad pour expliquer les actions violentes des groupes terroristes, ce qui les motive et ce qui finalement entretient dans le monde musulman cette volonté de combattre l’Occident.



De ce constat, Jacques Baud critique les solutions appliquées jusqu’à présent pour lutter contre le terrorisme, invasion de l’Irak ou de l’Afghanistan, attaques ciblées et personnalisées contre des dirigeants de ces mouvements de terreur, qu’il juge sans effet, si ce n’est celui de maintenir la haine et de justifier les raisons des attaques terroristes.



L’auteur pense, qu’au contraire, la solution est d’ôter toute légitimité à l’action violente pour, a minima, amener les fondamentalistes à des actions verbales, voire supprimer la menace par des opérations en amont qui ne fortifient pas le fondamentalisme musulman dans sa volonté de destruction et sapent son soutien populaire et sa crédibilité pour la violence armée.



Jacques Baud tente de nous montrer qu’en conservant des idées préconçues de l’islamisme et de la notion de djihad les pays occidentaux n’abordent pas ce problème avec les bonnes solutions.



Cet essai offre une excellente matière à réflexion pour les occidentaux que nous sommes et qui avons connu l’acharnement terroriste et vu les images de ces attaques. Sans renier la criminalité de ces actions, Jacques Baud offre une approche qui contrebalance les discours politiques que nous entendons régulièrement.
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Poutine, maître du jeu ?

Avec Jacques Baud, le ton est donné, la narration est éclairante et les faits sont rectifiés par rapport à la réalité appuyée par des sources.



Si de supposés experts ont affirmés tel ou tels propos erronés ou trompeurs, l'auteur n'hésite pas à dire que la réalité est tout autre et il le démontre.



Je dois avouer que j'ai découvert certains faits qui avaient été présentés de manière totalement biaisée; cela fait place à plus d'objectivité et le personnage Poutine est alors moins diabolisé. Je n'irai pas jusqu'à absoudre Poutine pour tous ses pêchés mais je me dis qu'il a de quoi ruer dans les brancards face à la mauvaise foi et aux manigances des Américains et de certains Européens.



Il est toujours regrettable de se dire que dans l'urgence de l'actualité, les uns ou les autres se prononcent sans réellement savoir ou sans vérification des faits alors que la Charte de Munich est quand même le fondement de base pour que le public puisse garder confiance dans les médias.



Ce fut une lecture intelligente et instructive, qui demande concentration et réflexion sur un sujet compliqué à maîtriser si on n'a pas tous les outils en mains pour le décryptage.

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Poutine, maître du jeu ?

Je suis loin d'être une experte en politique et géopolitique, et j'ai plutôt tendance à fuir les infos. Alors, je m'excuse par avance si je dis des énormités dans cette chronique. J'ai un certain dégoût pour les médias qui sont souvent de partis pris et nous "jettent" à la figure des infos sans qu'il y ait une explication à ce qui arrive, pour ensuite passer au nouveau sujet à la mode. Aussi, j'ai choisi cette lecture pour me mettre au courant, pour tenter de comprendre qui est Poutine et comment cette guerre avec l'Ukraine a éclaté. L'auteur est un spécialiste de la question lorsqu'on lit sa biographie. Et pour une fois, Poutine n'est pas diabolisé à tout-va, nous avons une autre version de l'histoire. J'avoue que ce côté qui fait presque pro-Poutine m'a un peu gênée par moments mais j'ai mieux compris les choses en refermant ce livre. Et ce qui en ressort principalement c'est une impression de manipulation. Je n'avais pas trop d'espoir concernant les politiques et les médias mais je ne pensais pas que nous étions manipulés à ce point-là, notamment par les Etats-Unis car, hélas, ceux-ci veulent à tout prix avoir une main-mise sur l'Europe et garde une certaine rancoeur venue de la Guerre Froide, c'est ce que ce livre nous explique en partie. Et ils ne sont pas les seuls car, si nous, européens d'Occident avons tendance à nous méfier de l'ex-URSS que dire des pays d' Europe de l'Est et des pays Baltes qui se souviennent encore des exactions du communisme. Certains politiques américains font d'ailleurs une distinction entre la "vieille Europe" (nous, l'Allemagne etc) et la nouvelle (la Pologne, les pays Baltes...). Il semblerait que les américains se servent de ces pays nouvellement entrés dans Communauté européenne pour se rapprocher dangereusement de la frontière russe par le biais de l'OTAN. OTAN qui semble être un passage obligé pour faire partie de la Communauté européenne. Et là, je me suis mise à la place des russes qui voient des armes près de leurs frontières sans plus qu'aucun pays ne fasse tampon entre eux et les USA. La carte du monde m'a d'ailleurs toujours fait trembler lorsque je vois l'Europe entre deux puissances nucléaires qui ont des relations tendues. Les pays de la CE semblent d'ailleurs bien démunis face à cette situation, d'un point de vue diplomatique mais aussi parce que selon l'auteur ils préfèrent fermés les yeux sur certaines choses, appliquant aussi le concept de "faites ce que je fis, pas ce que je fais". L'auteur évoquera aussi des situations tendues survenues en Afrique (certains pays ont préféré faire appel à la Russie plutôt qu'à la France), le rapprochement entre cette dernière et la Chine. Il pointera aussi du doigt les mensonges des médias et les faits déformés qu'ils nous renvoient. Enfin, il rappelle qu'il y a déjà eu une "crise ukrainienne" en 2014.

Pour en revenir à l'Ukraine, cette dernière ne semble pas exempte de toute faute, ce qui ne justifie en rien la guerre ou les morts parmi la population civile. Non, l'auteur essaie juste de nous expliquer par quel cheminement nous en sommes arrivés là, alors que les Ukrainiens eux-mêmes ne semblaient pas croire en une invasion de la Russie, les faits qui ont conduit à cette situation, faits qui se sont accumulés sur plusieurs années. Il faut rappeler que les pays membres de l'ex-URSS ont tous gardé une minorité russephone très importante dans leur pays. Deux régions du Donbass avaient d'ailleurs déjà réclamé leur autonomie en 2014, et demandé à la Russie de les aider. Même si cette autonomie leur a été accordée, tous les accords sont loin d'avoir été respectés d'où la crise de 2014, d'où une situation encore tendue dans cette région. La présence voire l'ingérence de l'OTAN dans les pays de l'ex-URSS, les droits des populations russophones fortement remis en question en Ukraine, la montée de partis nationalistes (voire extrémistes) dans ce même pays, la situation tendue dans le Donbass expliquent, sans la justifier, l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'auteur revient aussi sur Poutine. Il y aurait beaucoup à dire mais en tout cas, et contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, celui-ci a toujours bénéficié du soutien de la population russe et sa côte n'a jamais été aussi haute. Les chiffres viennent d'ailleurs d'une agence qui dépend de fonds étrangers pas vraiment amis avec Poutine. J'ai tout de suite pensé à certains journalistes assassinés mais comme le dit l'auteur, ils enquêtaient aussi sur la mafia et des criminels russes. Certains oligarques ont aussi souffert : faut-il rappeler comment ils sont devenus milliardaires alors que la Russie était sortie exsangue de plusieurs années de communisme, de guerres et d'importants bouleversements politiques depuis le début du XXéme siècle. A cet égard, Poutine semble avoir apporté une certaine stabilité politique et économique à son pays même si la situation est encore très dure. De plus, nous voyons la situation par le bout de notre lorgnette de pays qui a mis en place peu à peu et au fil des siècles la démocratie. Ce qui est loin d'être le cas pour la Russie et les pays d'Europe de l'Est. Une démocratie se construit sur des siècles et pas en quelques années.

Qu'en est-il du "chantage" sur certaines matières premières comme le blé ou le gaz ? Et bien, l'on ne peut pas reprocher à la Russie de vendre au meilleur offrant, on ne peut pas lui mettre sur le dos les sabotages des gazoducs ukrainiens (ce serait se tirer une balle dans le pied) et quid de l'ingérence des US dans la construction d'un gazoduc mis en chantier entre l'Allemagne et la Russie ? Etats-Unis dont le second fournisseur en pétrole n'est ni plus ni moins que... la Russie.

L'auteur appuie chacun de ses dires avec des chiffres et je pose maintenant un regard complètement différent sur la situation actuelle, même si, je l'avoue, je garde toujours cette méfiance vis à vis de tout commentateur sur des situations de guerre. L'Europe et les Etats-Unis sont loin d'être tout blancs dans cette histoire. La Russie semble avoir été "poussée à bout" et dans ses retranchements. Encore une fois cela ne justifie pas la guerre mais apporte un éclairage neuf sur la situation actuelle et sur un pays et son président. Dans l'absolu il serait très intéressant de lire d'autres livres sur le sujet. Rien n'est ni tout blanc ni tout noir. Il m'est aussi resté une certaine anxiété à la lecture de ce livre car nous parlons bien ici de puissances nucléaires et il faut rappeler que tout pays faisant parti de la Communauté européenne doit être défendu, en cas d'attaque, par les autres pays membres. C'est ce qui a déclenché la Première Guerre Mondiale, une époque où l'on ne possédait pas l'armement actuel et encore moins la puissance nucléaire...


Lien : https://m.facebook.com/story..
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Poutine, maître du jeu ?

Livre étrange. L'opposé exact de ce que nous servent quotidiennement les médias. Il n'y aurait pas la gentille Ukraine face au méchant Monsieur Poutine. Ce serait plutôt le grand méchant Oncle Sam contre la gentille Russie.

Complotisme? Un peu court comme jugement. L'ouvrage s'appuie sur de nombreuses références apparemment sérieuses. Naïveté ? Un brin : l'auteur a écrit manifestement l'essentiel de l'ouvrage à un moment où il ne s'attendait pas à ce que l'Ukraine soit attaquée.

Au total, un livre dérangeant ; une lecture décapante, nécessaire pour se réaliser que la question ukrainienne est plus compliquée que ce qu'affirment certains.

A lire avec un esprit critique, cependant. N'oublions que ce sont les Russes qui ont attaqué l'Ukraine et pas l'inverse ; n'oublions pas davantage que le mode de vie occidental (nos apparences de liberté, de prospérité...) exerce une réelle attractivité sur les pays de l'ancien bloc communiste. Tout ne se résume pas à de la manipulation...
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Gouverner par les Fake News

Merci Babelio pour la découverte de ce livre ! Alors, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais comme lecture, je m'attendais à un ouvrage didactique, impartial et accessible sur les fakes news, leurs rouages, leurs applications. Et je me suis retrouvée à la place face à un ouvrage qui parle énormément de géopolitique, ce qui en soi n'est pas un problème comme cela peut être instructif, mais qui malheureusement ne s'adresse pas au petit lecteur qui n'y connait rien (comme moi quoi). L'auteur entre directement dans le vif du sujet, le lecteur n'a pas de contexte ou un petit récap' clair des événements. Difficile donc de m'y retrouver et de suivre. J'ai également trouvé que l'auteur n'était pas impartial. Soit, il est dans son plein droit d'avoir son opinion mais il aurait pu se montrer davantage neutre dans ses propos, pour donner une analyse éclairée et objective. Il y a beaucoup de parti pris de sa part.



De fait, avec tout cela, j'ai trouvé la lecture de ce bouquin assez ardue tout de même, car je ne suis pas très informée sur les conflits géo-politique et n'ai pas trouvé ici un bon accompagnement pour mieux les connaître et les comprendre, j'ai trouvé l'analyse des fakes news, le sujet central donc, un peu (beaucoup) noyée par tous ces détails politiques, stratégiques,.. et la prise de position de l'auteur ne m'a pas donné l'impression d'une perception objective des faits et observations relatées ici.
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La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur

Édité en 2003, cet essai de Jacques Baud inaugurait une longue série sur les conflits de basse densité.



la-guerre-asymetrique-jacques-baudPour rappel, les guerres asymétriques concernent les conflits ouverts dans lesquels les deux partis en opposition ont des moyens et des méthodes de combat très différents. Si le concept d’asymétrie est récent, l’histoire militaire regorge de ces conflits: de la révolte des zélotes juifs face aux romains dans l’antiquité à la guérilla contre Napoléon en Espagne, de la guerre d’Indochine à la situation actuelle en Afghanistan et en Irak.



Bref, le concept n’est pas nouveau mais les conditions ont changé. En effet, les armées occidentales, États-Unis en tête, ont développé des concepts guerriers où la défaite totale de l’adversaire est consommée avec peu de pertes amies. Ce furent les cas de la guerre du Golfe en 1991 puis récemment des opérations en Afghanistan puis en Irak. La situation dans les territoires palestiniens permirent d’observer les même phénomènes.



Face à cette guerre occidentale d’une efficacité implacable, leurs adversaires ont développé des formes de guerre où exécutions en direct, terrorisme, guérilla, embuscades, engins explosifs et kamikazes sont au rendez-vous. Une guerre sans résultat militaire probant mais avec des effets sur le moral des troupes et sur des opinions publiques occidentales peu préparées à ces horreurs dans la durée.



L’ouvrage de Jacques Baud nous propose une analyse rigoureuse et très complète du contexte de l’asymétrie, des différents stratégies asymétriques et des stratégies à mettre en œuvre pour la combattre.



Un bon essai avec une courte bibliographie et des schémas dans le texte.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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L'affaire Navalny

Tout d'abord, merci pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique.

Cet ouvrage de Jacques Baud tombe à pic vis à vis de l'actualité.



L'affaire de Navalny, que je connaissais uniquement dans les grosses lignes ; m'était finalement bien floue. L'auteur traite principalement de cette affaire, avec beaucoup de détails et un véritable travail de recherche. Au fil des pages, on comprend rapidement comment ce personnage, présenté comme le principal opposant politique de Vladimir Poutine, et de son soit disant "empoisonnement" par le président russe ; a fait tant polémique en Russie mais davantage sur la sphère européenne. L'intérêt des Etats Unis et de l'Europe dans cette affaire est enfin claire pour moi.

Mais comme le démontrent les recherches de l'auteur (tout est sourcé), cet empoisonnement par le gouvernement russe n'a jamais été prouvé. Mais sans preuve et seulement sur la base de suspicions, les occidentaux ont tranché dans les médias, Vladimir Poutine est le seul responsable de cet empoisonnement.

L'affaire Navalny a été pour les pays occidentaux une énième opportunité pour essayer de ternir la réputation du gouvernement russe auprès des autres pays, principalement européens ; mais aussi auprès de la population russe elle même. Tout comme ces même pays se sont servis du film "Le palais de poutine". Tout est bon pour décrédibiliser Vladimir Poutine.

En effet, face à une Asie, notamment avec la Chine, de plus en plus dépendante technologiquement et la Russie, bien plus autonome économiquement et militairement que l'Europe et les Etats Unis, ces derniers usent de tous les moyens, même illégaux et ignobles (souvent), au fil des décennies, pour inverser cette tendance mondiale.

L'enchainement des crises (politiques, sanitaires...), montre de plus en plus que les pays occidentaux se basent sur une économie devenue très fragile et sur une politique basée sur la volonté de nuire "l'adversaire" plutôt que d'améliorer sa propre situation.

L'actualité le montre, les populations occidentales multiplient les méfiances et les manifestations contre leur gouvernement. La propagande utilisée via des médias de plus en plus achetés ne prend quasiment plus. Comme ici, en France, la majorité des Français n'a pas confiance en son gouvernement ; contrairement au peuple russe vis à vis de leur président, Vladimir Poutine.



Bref, je remercie l'auteur pour cet ouvrage très révélateur sur ce qui se passe au delà de nos frontières. La lecture fut très instructive et ouvre l'opportunité d'étudier d'innombrables sujets d'actualité, au delà de ce que les caméras veulent nous montrer.



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Gouverner par les Fake News

Le titre veut tout dire et n'est pas trompeur.

Rien n'est dit et écrit sans preuves, les liens sont toujours présents de quoi vérifier si vous le souhaitez.



J'admets avoir peur que le livre puisse paraître long quand je l'ai acheté, étonnamment il paraît pas long du tout.
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Poutine, maître du jeu ?

S'agissant du conflit ukrainien, je recherchais une lecture un peu moins "mainstream" selon le terme à la mode.

Je n'ai pas été déçu... L'auteur a manifestement un passé professionnel lui donnant quelque légitimité pour exprimer son opinion et il s'apparente à tous ces experts vus sur les plateaux de télé.

Ce livre a du être entrepris par son auteur début 2022 et certains passages évoquent le risque d'attaque russe puis l'auteur a actualisé certains passages pour tenir compte de la guerre.

Je dois reconnaitre que j'ai été assez mal à l'aise en lisant ce livre sur 90 % de sa lecture car l'auteur y apparait de prime abord comme un russophile "complotiste" dénué de tout esprit critique envers Poutine. C'était si gênant que j'ai failli arrêter la lecture. Puis les 10 % finaux donnent un autre éclairage car on y découvre que Monsieur BAUD n'approuve pas, sauf erreur de ma part, nécessairement le régime russe, ni l'agression de l'Ukraine mais qu'il déplore (i) le traitement journalistique des relations occident/russie (j'ai découvert à cet égard la charte des journalistes de Munich que je ne connaissais pas), (ii) la diplomatie inexistante de l'Europe et de ses membres ainsi que (iii) la gestion américaine assez particulière de son empire. Au final un livre dérangeant et intéressant qui permet de prendre du recul sur la guerre et revenir à sa genèse. Baud finit son livre en citant Kissinger (Washington Post 2014) : "la diabolisation de Vladimir Poutine n'est pas une politique; c'est un alibi pour ne pas en avoir une" . Ce livre fait incontestablement réfléchir même s'il peut présenter à sa lecture un côté pro-russe très perturbant. Ma réflexion personnelle a quant à elle avancé.

Un dernier point : je l'ai lu en version numérique et c'est bourré de coquilles, problèmes de police . Probablement édité en urgence pour répondre à l'actualité.







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Gouverner par les Fake News

Un documentaire très dense sur l’utilisation des Fake News dans l’univers géopolitique.

L’ouvrage est très documenté mais pas facile d’accès pour les néophytes, ça a été très compliqué à lire (déjà que je ne suis pas très documentaires…). J’avoue que je pensais que ça serait plus accessible… peut-être plus vulgarisé et didactique ?





Cependant le découpage par chapitre permet de grappiller le texte peu à peu et dans l’ordre qu’on veut. Les chapitres sur la Russie et l’Ukraine, en particulier, revêtent un aspect tout particulier à la faveur des dernières évolutions mondiales tandis que celui sur les cyberguerres n’est pas vraiment pour nous rassurer.



En résumé une lecture intéressante mais à laquelle je n’ai pas entièrement accroché.
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La guerre asymétrique ou la défaite du vainqueur

Une somme analytique lucide de 2003 qui n’a hélas pas énormément vieilli.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/12/08/note-de-lecture-la-guerre-asymetrique-ou-la-defaite-du-vainqueur-jacques-baud/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Opération déluge d'Al-Aqsa: La défaite du vainqueur

Que dire de cet ouvrage (une appellation lui faisant déjà honneur), si ce n'est qu'il s'agit d'une des lectures les plus navrantes possibles ?

Sa seule vertu étant d'être un allume-feu correct, le livre "analytique" de Jacques Baud multiplie les défauts sans une once de décence.

Traitant des attaques du Hamas contre Israël lors de l'opération d'octobre 2023, cet ouvrage a pour ambition d'éclairer le conflit israélo-palestinien et d'en étudier les perspectives. Acheté par hasard car intéressé par le sujet, j'aurai du me renseigner d'avantage sur l'auteur, connu pour ses dérives complotistes et son manque de sérieux.

"Déluge d'Al-Aqsa" est un ramassis de théories sans fondements s'approchant d'avantage d'un manifeste idéologique que d'une analyse historique et militaire. La bibliographie est d'une pauvreté navrante, citant des pages Wikipédia et des articles douteux, restant loin de véritables ouvrages d'historiens ou d'experts crédibles. Au fil du récit, l'auteur entend nous démontrer qu'il n'y a qu'un coupable au Moyen-Orient, que la Russie de Poutine est un modèle de gouvernance et que le terrorisme est une illusion occidentale. On a rarement vu autant d'incompétence et de mauvaise foi dans un livre, conjugués à une écriture lourde et sans talent. L'auteur ne nous apprend rien et flirte en permanence avec le complotisme en s'éloignant de son sujet à outrance pour mieux nous désigner SES coupables. Ainsi, il n'est pas question d'apprendre quoi que ce soit sur un sujet pourtant passionnant et loin d'être manichéen tant l'ouvrage de Jacques Baud est d'une médiocrité crasse tant dans la forme que dans le fond (on pourra retenir un beau travail d'édition mais un étron dans un écrin n'en reste pas moins un étron). Très déçu et assez choqué par le manque de contrôle de l'éditeur sur des propos qui pourraient entrainer toutes sortes de dérives idéologiques et de raccourcis historiques.

A éviter à moins que vous ne cherchiez à caler une table (pour 25 euros, c'est tout de même cher).

Il m'aura fallu cette bien piètre découverte pour motiver ma première critique sur ce très bon site.
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