Jacques Bonnaure

C’est un ouvrage concis qui, au-delà de la chronologie des œuvres de Saint-Saëns, restitue l’environnement culturel et politique du compositeur afin de mettre son œuvre en perspective avec ses contemporains. Je ne suis pas musicologue aussi ne suis-je pas en mesure d’apprécier tous les commentaires de Bonnaure sur le fond. Il est surprenant qu’ à ce jour son œuvre soit si peu exploitée et revisitée pour un compositeur majeur du 19ème qui a pensé son travail à destination du plus grand nombre. Seul Samson et Dalila sur 14 œuvres lyriques reste constamment programmé.

Excellent musicien, il n’est pas un compositeur d’avant-garde. Il sera dreyfusard et profondément patriote. Il s’inspire souvent de l’œuvre de Victor Hugo. Il initie la création de la société nationale de musique en 1871 afin de promouvoir la musique instrumentale comme la musique de chambre ou de piano à une époque où l’opéra prévaut.

Il réalise la première tragédie antique Déjanire « grand spectacle » pour les arènes de Béziers avec plus de deux cents chanteurs, 450 instrumentistes présentée au public le 28 août 1899. C’est un succès populaire au retentissement international dans l’esprit des préoccupations des élites qui exploitent les sources et l’iconographie de l’antiquité.

Je ne pensais pas lire l’intégralité du livre, seulement y piocher les informations recherchées, mais il se lit intégralement avec facilité. Camille Saint-Saëns qui n’a jamais obtenu le fameux Prix de Rome est finalement un personnage atypique et certainement plus complexe qu’on ne le pense. Trémolo Magazine (avril 2021) consacre son dossier au compositeur pour son centième anniversaire.