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Citation de moravia


Tout se détruit

Avril et le grésil si fin fulgure
Nous sommes entrés dans le printemps
Je m'appuie à la claie du vent
Je regarde les dons, les grâces
Toute présence alors s'efface
Don maudit, piège quand la trace
Du diable est seule à me narguer
L'air s'emplit d'ailes, d'appels fastes
Même l'oubli paraît un zèle
A ma mémoire coupable

Forêt, torrent, ravin, colline
Qu'ai-je fait pour hériter vos ruines
Qu'ai-je outrepassé dans l'infâme
Pour assister à votre fuite
Chemin, rocher, ruisseau, vallée
Pour vous perdre jour après jour comme Tantale
Sans cesse volé de l'eau limpide et du fruit
Volé moi-même de vos magnificences
Dans la poudre haineuse d'avril

L'air noircit
Le cerisier tombe en cendres
Je vois la lumière descendre
Et se coucher parmi les os des siècles inutiles
Que dois-je expier dans avril
A tout instant dépossédé de mes regards, pauvres songes

Le vent porte un épervier déjà mort
La neige des vergers s'éteint
La forêt flotte comme une troupe de fantômes
Dans la phosphorescence d'un plat d'étain

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