AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246287698
140 pages
Grasset (09/03/1983)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Voici quatre-vingt-huit poèmes qui s'appellent, qui se répondent et longtemps se font écho sous un titre abrupt, mais éclairé par l'origine et par l'oeuvre de Jacques Chessex. Car ici règnent le sentiment aigu de la faute et son remords, la fascination de la chair et des pulpes terrestres, la mémoire et l'intuition de Dieu, l'interrogation violente du mal, l'élégie du temps en fuite et la hantise de la mort. Le Calviniste s'organise en quatre parties, dont chaque po... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Le calvinisteVoir plus
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tout se détruit

Avril et le grésil si fin fulgure
Nous sommes entrés dans le printemps
Je m'appuie à la claie du vent
Je regarde les dons, les grâces
Toute présence alors s'efface
Don maudit, piège quand la trace
Du diable est seule à me narguer
L'air s'emplit d'ailes, d'appels fastes
Même l'oubli paraît un zèle
A ma mémoire coupable

Forêt, torrent, ravin, colline
Qu'ai-je fait pour hériter vos ruines
Qu'ai-je outrepassé dans l'infâme
Pour assister à votre fuite
Chemin, rocher, ruisseau, vallée
Pour vous perdre jour après jour comme Tantale
Sans cesse volé de l'eau limpide et du fruit
Volé moi-même de vos magnificences
Dans la poudre haineuse d'avril

L'air noircit
Le cerisier tombe en cendres
Je vois la lumière descendre
Et se coucher parmi les os des siècles inutiles
Que dois-je expier dans avril
A tout instant dépossédé de mes regards, pauvres songes

Le vent porte un épervier déjà mort
La neige des vergers s'éteint
La forêt flotte comme une troupe de fantômes
Dans la phosphorescence d'un plat d'étain

[.................................................................]
Commenter  J’apprécie          90
L'Aveugle

J'ai vu tes filles, Dieu des armées
Et tout de suite j'ai aimé leurs yeux de brume
J'ai aimé leur chevelure de fougère nocturne
Et l'odeur de la menthe des ruisseaux à leurs tempes

J'ai respiré tes filles, ô Éternel
J'ai bu les gouttes de sueur à leur aisselle
La poussière de l'été à leur cou
J'ai bu leurs larmes à leurs paupières

J'ai mangé tes filles, Dieu jaloux
J'ai tenu la pointe de leurs seins entre mes lèvres
J'ai tenu leur pulpe entre mes dents
J'ai pressé ma bouche sur leur bouche noire et sur leur
[bouche blanche
J'ai happé le serpent charnu de leur langue avec ma
[langue

Maintenant je suis vieux et je suis aveugle, Dieu
[vainqueur
Je n'ai plus ma force d'arbre et mes mains tremblent
Que me reste-t-il de tes filles innombrables ?
Que me reste-t-il de leur rire sous mes doigt morts ?
Commenter  J’apprécie          70
Chant d'été

J'aime le rouge des coquelicots
Et le sang luisant des martyrs
J'aime le charbon rouge
Et le disque japonais du soleil à l'aube
J'aime la bouche bien-aimée
Et le caillot de la langue renégate
J'aime la paix des haies aux fraises rouges
Et la crête tremblante des coqs criant la fin de la nuit

J'aime tes lèvres ô Sœur
Saignant sous le soc des affamés
J'aime la poitrine du rouge-gorge
Becquetant la prairie au passage des errants
J'aime les gouttes figées en larmes rouges
Nouvelle résine du siècle au bois des chevalets
J'aime la couleur éclairante dans le lointain
Tous les colliers de perles roses des bûchers
Commenter  J’apprécie          100
En rêve

Cette nuit-là sans inquiétude et sans blâme
Tu me verras venir comme à l'ordinaire
Et tu me détesteras d'être mort
Tu n'auras pas la force de t'éveiller
Ni de pleurer ni de me repousser ô complice
Dans ce songe sans herbe
Tu ne pourras appeler ni fuir mon image trop éprise de toi
Ni ma bouche encore plus inutile
Qu'au temps sans épaisseur maintenant de ma vie
Commenter  J’apprécie          150
L'AVEUGLE

J'ai vu tes filles, Dieu des armées
Et tout de suite j'ai aimé leurs yeux de brume
J'ai aimé leur chevelure de fougère nocturne
Et l'odeur de la menthe des ruisseaux à leurs tempes

J'ai respiré tes filles, ô Éternel
J'ai bu les gouttes de sueur à leur aisselle
La poussière de l'été à leur cou
J'ai bu leurs larmes à leurs paupières

J'ai mangé tes filles, Dieu jaloux
J'ai tenu la pointe de leurs seins entre mes lèvres
J'ai tenu leur pulpe entre mes dents
J'ai pressé ma bouche sur leur bouche noire et sur leur
bouche blanche
J'ai happé le serpent charnu de leur langue avec ma
langue

Maintenant je suis vieux et je suis aveugle, Dieu vainqueur
Je n'ai plus ma force d'arbre et mes mains tremblent
Que me reste-t-il de tes filles innombrables ?
Que me reste-t-il de leur rire sous mes doigts morts?
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
Videos de Jacques Chessex (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Chessex
Payot - Marque Page - Jacques Chessex - Le dernier crâne de M. de Sade
autres livres classés : littérature suisseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

LES LIVRES DE JACQUES CHESSEX

Un ...........pour l'exemple

camarade
suicidé
fusillé
juif
prêtre
allemand

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Jacques ChessexCréer un quiz sur ce livre

{* *}