Ouroboros
Comment tout ceci va terminencer ?
[…]
L'ouroboros pensait au chat de Schrödinger. Comme tout ce que je mange est à la fois mort et vivant… Que lui arriverait-il, si je les avalais lui et sa boîte ?
Tio-Pen repartit à l’assaut avec un enchaînement fluide et mortel : coup de poing du Jaguar, fauchage du Phénix et pique de la Mante Religieuse, auquel l’alcoolique répondit par l’esquive du Porteur de Barrique, le pas de côté du Singe Soûl et la roulade de la Cruche
(...) Je communiais avec... ce qu'il reste d'eux, tâchant de rentrer en contact avec les vestiges de leur personnalité, de déterminer leurs anciens attributs et de les rétablir dans leurs vrais Noms. La plupart sont trop... émiettés pour que l'on parvienne à en tirer quoi que ce soit. Mais je comptais quand même en dépoussiérer quelques-unes et partir d'ici avec deux ou trois nouvelles recrues.
-- Vous n'avez pas peur que ça vous pète à la figure ?
J’ai passé des jours entiers à rêver que je me souvenais, des nuits à me souvenir que je rêvais. Dès lors, mes origines véritables ne diffèrent plus de tout ce que je peux en imaginer. Dès lors, je préfère ne plus rien rêver ni croire, plutôt que de me tromper. Mais je sais, peut-être, quelques petites bribes d’information me concernant.
Qui est le plus fou : celui qui parle tout seul… ou celui qui converse avec cinq ou six amis imaginaires et une demi-douzaine d’alter ego ?
Tous les artistes géniaux oublient dans leurs remerciements les armées d’anonymes voyageurs du temps, qui ont tout fait pour les maintenir en vie afin qu’ils finissent leurs œuvres maîtresses.
Tant bien que mal, je me suis traînée jusqu'à la porte donnant sur le couloir de l'hôtel afin de chercher de l'aide, demander à quelqu'un de la réception un médicament, n'importe quoi pour faire passer ces abominables douleurs abdominales.
Mais je m'arrête net devant le panneau de bois en entendant les deux Frenchies discuter entre eux autour du corps évanoui (mort ?) de Ryan Emett Everson.
Pourvu qu'ils ne m'aient pas entendue. Non, décidément... Je plaque une main sur ma bouche, sens une pression immonde pousser ma paume, mais retiens une nouvelle attaque de ces maudites huîtres.
L'ogre a des goûts très simples.
Il dévore ses victimes crues.
Pas d'assaisonnements, pas de panures...
pas de f(io)ritures, quoi.
Et pourtant, tu prends tout ton temps pour te diriger vers la sortie et payer ce que tu dois au troublant propriétaire de ce magasin - mon Dieu, un sourire aussi large que le sien est humainement impossible ! Non, tu n'es pas pressé de passer à la caisserole.