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Citation de Tandarica


Écrire cela revient presque à émettre une pure lapalissade. Et pourtant ce n’est qu’en faisant ce grand écart entre Homère et Séféris, ou entre Orphée et Tsisanis que j’ai pu percevoir l’étonnante continuité et le murmure vivant de la langue grecque. La traduction ne fut jamais pour moi une tâche, mais toujours un plaisir, et je me suis souvent senti dans ce domaine comme en service commandé. Commandé par qui ? Non par les éditeurs, mais par les auteurs, les poètes eux-mêmes, qu’ils soient vivants ou morts. Oui, traduire n’a jamais été pour moi une opération structuro-linguistique où la plume remplacerait le bistouri et la page blanche le linge des tables opératoires, mais un compagnonnage, un cheminement parallèle sur les rives abruptes ou lisses du langage, un accompagnement, une interprétation au sens musical de ce mot, où devant la partition originale chacun proposera son déchiffrement et son jeu personnel. Ainsi, grâce à Hérodote, j’ai passé des jours entiers à musarder le long du Nil ou au cœur des sanctuaires de l’Égypte antique.
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