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4.14/5 (sur 701 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Limoges , le 2/12/1925
Mort(e) à : Paris , le 17/09/2005
Biographie :

Jacques Lacarrière est un écrivain français connu pour ses récits de voyage, notamment en Grèce.

Orléans est la ville où il passe son enfance. C'est là à six ans, qu'il commença d'écrire des poèmes, trouvant d'emblée et définitivement la voie buissonnière qui allait être sa destinée[1]. Il est élève du lycée Pothier d'Orléans puis étudie le droit, les lettres classiques à la Sorbonne et l'hindi à l'Institut national des langues et civilisations orientales. Il obtient les licences de lettres et de droit puis commence une carrière de journaliste, critique et reporter.

En 1947, il voyage pour la première fois en Grèce avec le Groupe du théâtre antique de la Sorbonne. En 1950, il passe plusieurs mois en Crète puis au mont Athos. Entre 1952 et 1966, il y retourne régulièrement : le coup d'État des colonels (21 avril 1967) l'empêchera de poursuivre.

Mont Athos, montagne sainte paraît en 1954. Trois ans plus tard, J. Lacarrière publie Découverte du monde antique, une traduction et un choix commenté des voyages d'Hérodote.

Parallèlement, il est critique dramatique à la revue Théâtre populaire et fréquente la Maison des lettres à Paris ; il côtoie Albert Camus, Raymond Queneau, Roland Barthes, Antoine Vitez. En 1961 paraissent Les Hommes ivres de Dieu. Deux années plus tard, il met en scène Ajax de Sophocle.

En 1973 les Gnostiques sont une nouvelle édition de la La Cendre et les Étoiles, publiée en 1970. Chemin faisant, mille kilomètres à pied à travers la France d’aujourd'hui, paru en 1974, est le récit philosophico-bucolique de son itinéraire des Vosges aux Corbières d'août à décembre 1971. Je ne souhaite rien d'autre, par ce livre, que redonner à son lecteur le goût des herbes et des chemins, le besoin de musarder dans l'imprévu, de retrouver ses racines dans le grand message des horizons.

Amoureux du grec ancien et de la mythologie, son essai L’Été grec (1976) lui vaut un succès immense. Lacarrière inventait un genre qui tenait de l'essai, du carnet de route, du poème en prose improvisé au rythme de la marche et du récit libéré de tous les codes formels. Rien ne venait brimer l'élan, l'allégresse, la colère, l'ironie qu'il ressuscitait, page à page, en remettant ses pas d'écriture dans les pas du jeune homme si bien défini par son ami Abidine Dino, qui le voyait avide de « chercher, trouver, voir, dire sans jamais redire ».
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Bruno Doucey lit un extrait du recueil "grécité", de Yannis Ritsos, reproduit dans notre livre spécial dix ans "Un bateau nommé poésie". Nous avons publié "grécité" en 2014, en bilingue grec/français, dans la traduction de Jacques Lacarrière.
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Citations et extraits (281) Voir plus Ajouter une citation
Marcher ainsi de nos jours - et surtout de nos jours - ce n'est pas revenir aux temps néolithiques, mais bien plutôt être prophète.

p190
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Je dis pour aussi vrai et certain qu'Évangile que, lorsqu'un homme couche avec sa femme ou son amie en ayant les pieds sales et puants, et s'il advient qu'il engendre un fils, ce fils aura puante et mauvaise haleine ; et si c'est une fille, elle l'aura puante par-derrière.

GLOSE. Maroie Ployarde dit sur ce chapitre qu'il en advint ainsi de sa cousine, car, partout où elle allait, son derrière rendait une odeur si puante que les assistants se bouchaient le nez, mais sans savoir celui ou celle qui en était cause.
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A présent je voyage pour désapprendre. Me déprendre de moi. Non plus être gravide mais me remplir de vide. Idiot qui, tant d'années, a cru te mieux connaître en rencontrant les étrangers alors que le seul but avouable du voyage est de devenir l'étranger de soi-même!
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Demandez à quelqu'un de fermer les yeux et de dire spontanément, sans aucune réflexion, ce qu'évoque pour lui le mot marche. Le plus souvent, il répondra : sentier, soleil, vent, ciel, horizon, espace. Je me suis amusé à cette expérience et j'ai été surpris par ces réponses. Car marche pourrait évoquer aussi bien pluie, tempête, sueur, fatigues, ampoules, cors aux pieds, entorse, chute, enlisement, engloutissement. Mais il semble que ces dernières associations - qui eussent été courantes aux siècles précédents - ne viennent plus à l'esprit aujourd'hui. Comme si le seul mot de marche libérait des rêves inexprimés ou non vécus, des besoins d'espace et d'horizon, et surtout des désirs de liberté, d'imprévu, d'aventure.
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Rien ne me parait plus nécessaire aujourd'hui que de découvrir ou redécouvrir nos paysages et nos villages en prenant le temps de le faire. Savoir retrouver les saisons, les aubes et les crépuscules, l'amitié des animaux et même des insectes, le regard d'un inconnu qui vous reconnait sur le seuil de son rêve. La marche seule permet cela. Cheminer, musarder, s'arrêter où l'on veut, écouter, attendre, observer. Alors, chaque jour est différent du précédent, comme l'est chaque visage, chaque chemin.
Ce livre n'est pas un guide pédestre de la France, mais une invitation au vrai voyage, le journal d'un errant heureux, des Vosges jusqu'aux Corbières, au coeur d'un temps retrouvé. Car marcher, c'est aussi rencontrer d'autres personnes, et réapprendre une autre façon de vivre. C'est découvrir notre histoire sur le grand portulan des chemins. Je ne souhaite rien d'autre, par ce livre, que de redonner le goût des herbes et des sentiers, le besoin de musarder dans l'imprévu, pour retrouver nos racines perdues dans le grand message des horizons.
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Lorsqu'un éditeur me confia la direction d'une collection sur la nature, mon premier soin fut de rééditer un ouvrage introuvable qui avait fait le bonheur de mon adolescence : Pourquoi les oiseaux chantent, de Jacques Delamain. Soucieux d'ajouter à l'ouvrage un texte inédit ou oublié, je publiais donc à sa suite des extraits du journal tenu par l'auteur pendant la Première Guerre mondiale et notamment les pages consacrées à Verdun.
Lecture surprenante, stupéfiante : au coeur du plus infernal des vacarmes et de la plus affreuse des tueries, au milieu du bruit des obus et de l'éclatement des bombes, l'auteur n'avait qu'un souci en tête : écouter et identifier le chant des oiseaux ! Car les oiseaux, ceux du moins qui se trouvaient survivre, continuaient de chanter imperturbablement entre deux attaques de bombes ! On trouve ainsi dans ce journal des remarques comme celles-ci : "Un obus vient d'éclater à quelques mètres de notre tranchée. La terre et la boue ont à peine fini de retomber qu'une mésange charbonnière entonne un chant d'amour de quelque invisible buisson."
Les amis à qui je montrai le livre à l'époque eurent des réactions inattendues et très significatives. Les uns - un petit nombre - trouvèrent indécent ou au moins déplacé de s'occuper d'oiseaux alors que les hommes mouraient autour de vous comme des mouches. D'autres - plus nombreux - s'émerveillèrent au contraire de cette capacité d'attention à la vie au coeur même de la mort.
J'ai souvent repensé à ce livre et à ses anecdotes sur la guerre et les oiseaux, à l'enseignement implicite, inconscient même, qu'il nous donne : ne jamais abdiquer, surtout quand se déchaînent les haines, les guerres et les horreurs en tous genres, ne jamais abdiquer le goût et le désir du monde, même s'ils s'expriment sous des formes futiles en apparence. Mais les renforcer et prendre appui sur eux au coeur de la tourmente. Au sein de la pire détresse, ne renoncez jamais au chant d'un seul oiseau. Ce serait renoncer à vous-même. Notre monde regorge de technocrates et de politologues. Mais c'est d'ornithologues dont nous avons besoin. Ne peut-on rêver à un monde, une Europe où ils seraient rois ?

Quand les oiseaux chantent, p. 207-208
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Mais de tous ces viscères aucun jamais ne pourra se décomposer, ne subira les transformations salutaires de la mort. Les voitures mortes ignorent les métamorphoses de la pierre ou du bois et leur métal inerte ne connaît pour destin que cette absurde, cette inutile pérennité.

p121
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Pour les brûlures, le processus est le même sauf que le guérisseur, tout en disant ses vers, souffle deux fois sur la brûlure :
" Grand saint Laurent
Sur un brasier ardent
Tournant et retournant
Vous n'étiez pas souffrant.
Faites-moi la grâce
Que cette ardeur se passe.
Feu de Dieu, perds ta chaleur
Comme Judas perdit sa couleur
Quand il trahit par passion juive
Jésus au jardin de l'Olive."

"Vous voyez comme c'est simple. La douleur s'en va à chaque fois. Moi, je ne guéris pas. C'est Dieu qui guérit. C'est lui qui a fait ces belles choses et toutes les ondes qui nous entourent...."

p268
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PLUS PROCHE

J'ai vécu près des vivants
j'ai aimé les vivants
mais mon coeur était plus proche
des rudes malades aux larges ailes
des fous superbes sans limites
et d'autres merveilleusement morts.
Miltos Sakhtoùris
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Jacques Lacarrière
Il en est toujours ainsi avec la tolérance : elle ne peut par nature lutter contre le fanatisme.
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