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Citation de Ledraveur


À la recherche du vrai saint François
François : c'est un homme malade. Il souffrira jusqu'à la mort de deux espèces de maux : des maux d'yeux, d'une part, des affections du système digestif : estomac, rate, foie, de l'autre. Les voyages, les prédications, les fatigues, les pratiques ascétiques aggraveront cette mauvaise santé. Mais François n'a pas cherché systématiquement à humilier son corps. Son attitude à son égard est ambiguë ou, mieux, ambivalente. Le corps est la source et l'instrument du péché. Donc, il est à cet égard l'ennemi même de l'homme : « Beaucoup, quand ils pèchent ou subissent un tort, y voient souvent la faute de l'ennemi ou du prochain. Mais c'est une erreur, car chacun peut maîtriser l'ennemi, c'est-à-dire le corps1, qui est l'instrument du péché2. » Mais il est aussi l'image matérielle de Dieu et plus particulièrement du Christ : « Considère, ô homme, l'état d'excellence dans lequel t'a mis le Seigneur, puisqu'il t'a créé et formé à l'image de son fils bien-aimé selon le corps et à sa propre ressemblance selon l'esprit3. »
Ainsi, il faut mortifier le corps, mais pour le mettre, comme l'âme, au service de l'amour de Dieu. Le corps est, en définitive, comme toutes les créatures, « frère corps », et « nos sœurs, les maladies », sont des occasions indispensables de salut. Mais il ne faut pas s'y complaire au point d'en devenir les esclaves si elles rendent le corps inutilisable à l’œuvre de salut et d'amour.
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De même, pendant son séjour auprès des médecins pontificaux à Rieti, il demande à un de ses compagnons : « Je voudrais, frère, que tu prennes en cachette une cithare et que tu y joues quelque musique honnête pour distraire un peu mon frère le corps qui est plein de douleurs. » Le frère ayant peur du qu'en-dira-t-on, François lui dit : « Eh bien, n'en parlons plus ! Il faut savoir renoncer pour ne pas scandaliser. » Mais dans la nuit un ange viendra, avec sa cithare, remplacer au chevet du malade le frère trop timoré.
Ainsi enracinée dans la douleur physique qui commence à le faire réfléchir sur la destinée humaine et pose le thème, essentiel chez François, des rapports entre l'homme intérieur et l'homme extérieur, sa conversion se manifeste d'abord par le renoncement à l'argent et aux biens matériels.
p. 54
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