Or, j'ai précisément un vieux saule devant ma fenêtre.
Il est feuillu, nourri d'excellent limon crétacé, sans parler des sédiments historiques.
En vérité ses expériences personnelles ne remontent guère au delà de Fallières, mais il est d'une vieille souche qui a vu passer les drakkars et fourni leurs bâtons aux pélerins de Saint-Wandrille.
Par le radotage des pies et des geais colporteurs de tradition orale, il sait que les fils de Clovis II ont dérivé sous mes fenêtres dans le brouillard du matin, vautrés sur leur radeau d'infortune et cachant leur tête rasée sous des lambeaux frangés d'or.
Bien sûr, je ne vous dirai pas tout, ni Philippe Auguste en amont, ni Saint-Louis en aval, ni Charles le Chauve en face.
Et pourtant si : de Charles le Chauve, j'ai quand même deux mots à dire, en passant, parce qu'on lui a joué un drôle de tour à propos de cette Europe dont il est tant parlé ....