Après la XIIe Dynastie, l'Égypte traverse une seconde période de décadence. L'art de cette époque n'est représenté que par de rares monuments qui n'offrent, sur le plan esthétique, aucune originalité. On retrouve les deux mêmes tendances, mais les œuvres réalisées, souvent maladroites, ne sont jamais des œuvres maîtresses.
Il est souvent malaisé, pour ne pas dire impossible, d'étudier, à partir de, ses origines, une religion antique. Il est naturel en effet qu'une telle religion soit mieux connue par les développements de sa maturité et de sa vieillesse que par les manifestations de son enfance. L'Égypte ne fait pas exception à cette règle, elle qui possédait, au moment où l'écriture fit son apparition, un système religieux parfaitement constitué. Jusqu'à ces derniers temps, il était admis, d'une manière générale,. que ce système religieux remontait à une époque très ancienne de la préhistoire.
La publication de la tombe d'Ankhtifi, qui devait être achevée au début de 1940, a été retardée par des circonstances qu'il n'est pas besoin de préciser. Il ne m'était pas possible, en effet, d'achever le manuscrit sans avoir revu la tombe et complété bien des points insuffisamment étudiés. Il est à peine que je d'ajouter que je n'ai pu résoudre toutes les difficultés qui s'offraient il moi. Un ouvrage qui donne entièrement satisfaction à l'auteur et aux lecteurs est un peu du domaine du rêve, et cette remarque se justifie particulièrement lorsqu'il s'agit de publier un monument aussi mal conservé que la tombe d'Ankhtifi, dont les textes et les représentations posent, à chaque instant, des problèmes. Dans l'étude qui va suivre, je n'ai, nulle part, cherché à dissimuler ces difficultés. J'ai proposé, parfois, plusieurs solutions, ayant accueilli avec reconnaissance les hypothèses qu'ont bien voulu me suggérer ceux de mes collègues que j'ai eu l'occasion de consulter.
Il y a toujours un miracle dans l'art, mais ce miracle est particulièrement sensible lorsqu'il s'agit de l'Égypte. A l'époque préhistorique, les habitants de la Vallée du Nil se sont montrés d'habiles artisans, et ont su, parfois, s'élever jusqu'à l'art, mais les chefs-d'oeuvre qu'ils ont créés ne sont pas toujours spécifiquement égyptiens.
Son tombeau, découvert à Thèbes au commencement du siècle, a fourni aux agents de Drovetti, de Salt, de Minutoli, etc., nombre d'objets qui sont aujourd'hui dispersés dans diverses collections européennes et qui sont restés inconnus, comme la plupart de ces monuments enfermés dans ces collections.
La tombe d'Ankhtifi a été creusée à mi-côte d'une petite éminence s'élevant au milieu d'un cirque de collines plus élevées. Ce piton, d'une forme pyramidale bien caractérisée, avait été choisi comme nécropole par une famille princière de Héfat, plus, sans doute, pour la situation qu'il occupait que pour la qualité, en réalité très médiocre, de sa pierre. Il n'est plus possible de juger, aujourd'hui, de l'aspect qu'offrait autrefois la tombe; celle-ci, en effet, par suite d'une lente désagrégation du calcaire, donne maintenant l'impression d'avoir été, non pas creusée dans le roc, mais construite sur le palier d'un petit plateau.
Nous ne savons presque rien sur la découverte de la tombe de Nefer-Abou. Si nous en croyons Maspero, cette découverte est très ancienne et remonte à plus d'un siècle.