L'antisémitisme était généralisé après la guerre et antérieur aux efforts des communistes pour s'emparer du pouvoir en Pologne, parce qu'il s'enracinait fermement dans les préjugés médiévaux sur le meurtre rituel. Il s'inscrivait aussi dans l'expérience de la guerre.
On a peine à se défaire de l'impression que, par quelque magie noire, des foules de paysans sont sortis des pages de Henryk Sienkiewicz, de sa saga nationale des guerres du XVIIe siècle, pour envahir la voïvodie de Bialystok dans le courant de l'été 1941. Depuis les guerres paysannes de Khmielnicki, des Juifs avaient été victimes de forces destructrices hostiles à tout ce qui était différent et qui, à l'occasion, s'exprimerent de manière paroxystique.