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Citation de Sarate78


Elle se déshabille dans la salle de bain. Comment ses membres tiennent-ils encore à son tronc? Il semble qu'un rien la disloquerait, comme une caille trop cuite. Sa peau suit les creux des os du bassin. A la place des fesses elle a deux trous, profonds à y loger les poings. Plus de ventre non plus. Un cratère vide suspendu entre les deux pics de ses hances. Ses épaules sont un portemanteau. Elle ressemble à un pantin, à un mauvais dessin. Ses jambes sont trop éloignées l'une de l'autre, comme celles des squelettes. Ses poils se hérissent sur ses bras décharnés. Son cou de Ramsès II semble prêt à se rompre. Ses dents avancent. Et au fond de ses orbites bistres, son regard est traqué, perdu, las.
Je hurle; Ca vient du fond de mes entrailles. Du fond du monde. 9a dure. Je ne me reconnais pas dans ce feulement qui me rabote comme un nouvel accouchement. Je refuse. Je refuse ça. Je refuse la mort.
Je me ramasse sur moi-même pour expulser l'enfant loin du danger.
"Rhabille-toi. On va à l'hôpital."
Tout à coup, à part cette volonté qui m'emplit toute, il n'y a rien. Je n'ai aucun doute sur la décision à prendre: c'est l'hôpital. Le constat de notre impuissance à la guérir est fait. L'urgence de la confier à ceux qui en ont le pouvoir s'impose. Aucune hésitation. Pour la première fois.
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