A première vue, il m'a semblé qu'elle avait à peine changé, sans doute parce que son corps svelte, son jean, sa veste en cuir usée et son sac porté en bandoulière lui conservaient un air jeune ; mais j'ai vite reconnu les marques de l'âge : la peau tirée, les pattes-d'oie et les cernes de fatigue, les commissures des lèvres tombantes, les cheveux grisonnants; seuls ses yeux étaient aussi verts et intenses que vingt ans auparavant, comme si la Tere que j'avais connue avait trouvé là son refuge, indifférente au passage du temps.