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Citations de Javier Cercas (532)


Pascal dit que croire en Dieu est un pari sûr : si on perd, on ne perd rien ; si on gagne, on gagne tout… Voilà, ça, c’était le langage de Paco, qui n’avait pas lu Pascal, mais qui était pascalien. Il a toujours raisonné ainsi.
(page 127)
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Dans notre métier, il faut apprendre à vivre avec la frustration. Dans le vôtre comme dans le mien. Et dans celui de tout le monde. Comme disait l’un de mes professeurs, la vie civilisée consiste à ça : apprendre à vivre de manière raisonnable avec la frustration.
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Les gens qui pensent toujours la même chose ne pensent pas.
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Elle continua d'être une amatrice invétérée de romans, mais pendant des années elle ne toucha plus aux romans du XIXe; elle ne lisait pas non plus de nouveautés et ne parlait avec personne de ce qu'elle lisait, comme si la lecture était pour elle une activité exclusivement intime, un plaisir confidentiel, de la même manière qu'elle l'avait été pour son père avant qu'il rencontre sa mère.
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J’ai toujours pensé que ce type avait du talent, en plus d’être un sacré menteur. Mais je suppose qu’il faut être un sacré menteur pour être un bon romancier, n’est-ce pas ?

pp. 194-95
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Nous décidâmes de prendre un café pour tuer le temps et, tout en descendant la rue de Las Cruces et en traversant le Pozo Castro, nous parlâmes d’Eladio et de la maison de ma mère ; David dit qu’à ma place, il garderait la maison.
—Bien sûr, moi aussi, si j’étais Stephen King, répondis-je.
—Arrête, putain, répliqua-t-il. Si tu étais Stephen King, tu pourrais garder tout le village.
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Ce n’est pas le succès qui fait de nous un crétin ou un fils de pute. Mais il peut faire sortir le fils de pute ou le crétin qu’on porte en soi.
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De toute façon, dites-vous qu’en politique, c’est comme ça depuis la nuit des temps ! Une personne sans intérêt arrive au pouvoir aidée par les puissants, le pouvoir transforme cette personne en leader charismatique (c’est ce que produit le pouvoir, aussi bête que soit cette personne) et le leader charismatique se défait ou il essaie de se défaire des puissants qui l’ont aidé. Depuis la nuit des temps.
(pages 136-137)
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Elles étaient nées à Lagos (Nigéria), et dans le fond, leurs histoires se ressemblaient. Elles étaient toutes les trois arrivées à Madrid quelques années plus tôt, fuyant la misère et avec la promesse qu’elles pourraient faire leurs études en Espagne. C’est alors qu’on leur confisqua leur passeport et leur portable, qu’on leur interdit de contacter leurs familles et de sortir dans la rue, qu’on leur réclama soixante mille euros pour les frais de voyage et, afin de les terrifier, qu’on les soumit à un rituel qui consistait à leur couper les ongles et les cheveux, à leur raser le sexe et les aisselles et à les forcer à boire un breuvage hallucinogène. À partir de là, on les obligea à se prostituer.
(page 16)
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C’est un mensonge, je le répète, que de prétendre que les romans servent seulement à passer un moment, à tuer le temps ; au contraire : ils servent à faire vivre le temps, pour le rendre plus intense et moins trivial. Mais surtout, ils servent à changer la perception du monde ; c’est-à-dire qu‘ils servent à changer le monde.
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Résigné, Álvaro atteignit son objectif avec un enthousiasme feint dans un énorme lit vieillot surmonté d’une tête de lit en bois d’où pendait un crucifix qui, en pleine euphorie adultère et suite aux secousses propres à ce genre d’activités, se décrocha de son piton et finit sa course sur la tête d’Álvaro qui préféra s’abstenir de tout commentaire et n’en rien penser.
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Parfois il faut échouer un peu pour pouvoir réussir ensuite.
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Vous conviendrez avec moi que vous, les Espagnols, vous êtes des gens horribles, dit-il en retrouvant sa position. Vous passez votre vie à commettre les pires méfaits et, à la fin, au lieu d’affronter comme des hommes les conséquences de vos actes, la peur vous envahit et vous appelez les curés pour vous faire pardonner et aller au ciel. Quelle lâcheté, bordel, quelle indécence !
(page 287)
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Ils échangent une poignée de main, Ferrer est d’à peine un an le cadet de Salom, mais son allure de bellâtre, son corps sans une once de graisse et sa tenue de jeune homme – polo vert, pantalon blanc, baskets Nike – et ses vêtements près du corps lui donnent quelques années de moins. Il a les cheveux courts et noirs, la raie à droite, et un regard intense de séducteur-né.
(page 135)
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— Tu peux garder un secret ? demande l’inspecteur.
Melchor vient de lire un roman de G. K. Chesterton dans lequel un
personnage pose à un autre personnage cette même question et
reçoit la réponse suivante : “Si tu n’es pas capable de garder ce
secret, comment veux-tu que moi, je le garde ?” Comme il ne veut
pas agacer son ami, il répond :
— Bien sûr.
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Un livre n'existe pas par lui-même, mais uniquement dans la mesure où quelqu'un le lit ; un livre sans lecteur n'est qu'un tas de lettres mortes et c'est quand nous autres lecteurs l'ouvrons et commençons à le lire qu'une magie perpétuelle s'opère et que la lettre ressuscite, dotée d'une vie nouvelle. Nouvelle et, bien entendu, à chaque fois différente. Un livre n'est, en somme, qu'une partition que chacun interprète à sa manière. (..)
En définitive, c'est le lecteur, et pas seulement l'écrivain, qui crée le livre.
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La douleur était si grande que l’esprit est parti dans une direction et le corps dans l’autre ; plus précisément, l’esprit a abandonné le corps à son destin, pour que le corps souffre tout seul, comme si l’esprit s’était déconnecté du corps pour ne pas avoir à souffrir avec lui… C’est la forme extrême du blocage.
(page 177)
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… Melchor trouve que cette femme parle comme si elle éprouvait une immense admiration pour lui, une immense gratitude, comme s’il était à ce moment-là, pour elle, la personne la plus importante au monde, et soudain il croit comprendre que c’est de là que provient une grande partie de son charme : non pas de ce qu’elle est, mais du fait qu’elle parvient à faire croire aux autres qu’ils représentent quelque chose pour elle.
(pages 164-165)
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Vous conviendrez avec moi que vous, les Espagnols, vous êtes des gens horribles, dit-il en retrouvant sa position. Vous passez votre vie à commettre les pires méfaits et, à la fin, au lieu d’affronter comme des hommes les conséquences de vos actes, la peur vous envahit et vous appelez les curés pour vous faire pardonner et aller au ciel. Quelle lâcheté, bordel, quelle indécence!
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"Les Misérables"

Melchor lui demanda ce qu'elle en avait entendu dire et la bibliothécaire lui raconta une anecdote. Apparemment, Victor Hugo était exilé en Belgique quand on publia "Les Misérables" et, impatient de savoir comment son roman avait été accueilli, il écrivit à l'éditeur une lettre qui consistait en un seul signe : le point d'interrogation ; l'éditeur répondit à Hugo par retour de courrier et avec un message qui consistait aussi en un seul signe : le point d'exclamation.

Le roman avait eu un succès retentissant. Melchor rit : c'était la première fois qu'il riait depuis la mort de sa mère.
- On dit que c'est la correspondance la plus brève de l'histoire, ajouta la bibliothécaire.

page 200
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