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Critiques de Jax Miller (291)
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Les Lumières de l'aube



« Je rentre moins souvent chez moi que je ne me rends dans l'Oklahoma, invariablement accueillie par les ombres et l'étau de la peur dissimulés sous l'aspect nourricier de la prairie, où les lignes de couleur de l'aube fluctuent comme la mer, se retournant vers un rivage fait d'étoiles. Ce n'est pas moi qui vais la voir. C'est elle qui s’empare de moi. Mais, chaque fois que je passe devant le panneau qui me souhaite la bienvenue dans l'Oklahoma, je jurerais entendre le souffle d'Ashley éteignant ses bougies, un souffle en harmonie avec le vent dans les blés. Et le rire de Lauria qui s'y mêle, joueur, un écho de la jeunesse. Tout s'estompe dans le silence qui est celui de la prairie lorsque le vent s'arrête, puis reprend de plus belle avec les railleries immuables qui gardent les réponses pour elles : quelque part dans les environs, Ashley et Lauria sont encore là. »



Jusqu’à l’obsession voire la possession, Jax Miller a passé des années à enquêter sur la disparition mystérieuse de deux jeunes filles de 16 ans, Ashley Freeman et Lauria Bible, un true crime qui a commencé le 29 décembre 1999 avec la découverte des corps des parents Freeman, tués par balle, leur mobil-home incendié. Et ce qu’elle est parvenue à accomplir en 370 pages est juste remarquable, dans la lignée d’un De sang froid ( Truman Capote ) ou de La Note américaine ( David Grann ).



La plume dans la plaie, son récit est absolument trépidant pour résumer les deux décennies qui ont suivi la disparition des filles. On est happé par les rebondissements, les fausses pistes frustrantes, les fouilles infructueuses, les autres meurtres dans la région, un serial killer soupçonné, les différentes théories jusqu’à l’arrestation a priori décisive d’un suspect en 2019 ( l’instruction judiciaire est toujours en cours ). On est soufflé par les erreurs ahurissantes que commet la police, entre pièces clefs "égarées" et témoins majeurs mis de côté, dans un contexte de tensions préalables avec la famille Freeman.



Mais au-delà de l’investissement incroyable de l’auteure, ce récit est bien plus qu’une simple enquête récapitulative. Il dit tellement sur l’Amérique profonde, ici l’Oklahoma, le Heartland : la pauvreté générationnelle qui mine les familles, la pollution minière, et surtout la dépendance à la méthamphétamine, raz de marée endémique dans les anciennes villes minières depuis les années 1990. Le roman explore de façon minutieuse les problèmes sociaux sous-jacents qui alimentent la peur et la violence dans cette partie des Etats-Unis.



Et c’est d’autant plus palpitant que Jax Miller est une véritable écrivaine qui sait livrer, avec force et sincérité, ses pensées, son ressenti qu’elle mêle aux avancées de l’enquête comme une focale éclairant le lecteur. Tout comme elle sait mettre en lumière des personnages formidablement campés et caractérisés, la mère de Lauria Bible, en premier lieu : le fil qui empêche l’enquête de se déliter au fil des ans, il s’appelle mère. Et Jax Miller lui rend un hommage vibrant et subtil.



« Les secrets sont là, dans les murmures de la prairie de l'Oklahoma, dans ses railleries. Et tandis que des ombres imaginaires se meuvent autour de moi, j'apprends que si la prairie est joueuse le jour, elle joue des tours la nuit. Quelque part, ici, une conclusion sera peut-être trouvée. Comme je ne cesse de le répéter : la prairie a ses méthodes. »



Passionnant de bout en bout.



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Les infâmes

Nom : Oliver

Prénom : Freedom

Boulot : serveuse paumée, imbibée et suicidaire, dans un bled à son image.

Loisirs : se souvenir du bon temps. Exercice futile s'il en est au vu du parcours de la dame.

Enfance pourrie, mariage pourri.

Ses deux gamins placés, suite au décès fortuit de son connard de mari facilement assimilable à un meurtre, c'est sous ce pseudo ironique qu'elle a atterri dans cette petite ville chatoyante de l'Oregon comme témoin protégé du FBI.

Elle en a marre la Oliver.

Avant de faire le grand saut définitif, elle adorerait serrer dans ses petits bras menus sa progéniture en danger.

Mais pour cela, fini l'anonymat protecteur.

Dangereux d'apparaitre de nouveau sur les radars d'autant plus que l'un de ses beauf' rancunier fraîchement libéré de zonzon adorerait également l'avoir à sa pogne histoire de lui filer un ultime coup de main mortel.



♫ Oliver,O Oliver

Tu n'as pas peur

Les embûches et les embrouilles

Tu les connais par cœur

Oliver,O Oliver

Tu n'as pas peur

Tou-tou-toujours tu te débrouilles

Tu sais que ce monde est dur...♪



Voilà ce qu'elle va désormais hurler à la face du monde dans la fureur et dans le sang.



Franchement, je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus abouti.

L'histoire démarre fort mais s'embourbe rapidement dans un méli-mélo d'intrigues brouillant alors le propos initial.



Dérive sectaire, vendetta, amour impossible, investigation...les pièces de ce puzzle fleurant bon l'Amérique profonde pullulent pour, en définitive et une fois assemblées, déboucher sur la femme qui pleure de Picasso.

J'aime le tableau, moins le récit bordélique aux pièces semblant vouloir s'agencer de force.

Oliver et ses twists, vous m'en direz tant...



Ceci dit, les Infâmes présente un généreux portrait de femme au bord du gouffre qui, telle la lionne acculée, ira jusqu'au bout pour sauver sa descendance.

Jax Miller aura su décrire de vrais salauds que l'on adorera haïr (mention spéciale à belle-maman et ses 300 kilos de bêtise crasse) histoire de contrebalancer avec ces quelques héros du quotidien empêtrés dans un monde qui n'est pas le leur.

Mention spéciale bis à cette Amérique crasseuse faite de paumés magnifiques, de losers patentés, d'immondes salopiots, de gourous omniscients, véritables aimants à emmerdes empêcheurs de tourner en rond.



Bon moment, pas transcendant...
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Les infâmes

Échouée comme serveuse dans un bar minable, Freedom Oliver, une femme alcoolique et violente au passé compliqué, n'a pas été épargnée par les difficultés de l'existence. Après avoir été accusée à tort de l'assassinat de son mari, pour lequel son beau-frère sera finalement condamné, elle bénéficie d'un programme de protection du FBI. Celui-ci lui assure une nouvelle vie et une nouvelle identité, supposées la protéger de son ancienne famille. Un jugement inique l'oblige à rester éloignée de ses enfants, placés dans une famille d'adoption, qu'elle suit à distance grâce à internet. Lorsque le FBI lui annonce que son beau-frère est sorti de prison et que sa fille a été victime d'un enlèvement, elle comprend qu'elle n'est plus en sécurité et décide de reprendre son avenir en main.



Jax Miller parvient à construire une histoire pleine de niaque et de fureur avec une grande maîtrise des parcours parallèles qui s'entrecroisent, et entraîne son lecteur dans un road trip échevelé, entre Oregon et Kentucky. Visant la noirceur absolue, elle met le paquet en réunissant en un seul roman un mélange explosif de personnages peu recommandables, à éviter absolument si vous étiez un jour amenés à parcourir l'Amérique profonde : marginaux, skinheads, flics ripoux, secte fanatique frappadingue et autre tueur en série. Pour Freedom, qui n'est pas au bout de ses peines, on devine que la dure « laaaaw of the west » (à prononcer avec l'accent traînant de Droopy*) va continuer de lui coller aux basques.



Ajoutons encore à la recette les fédéraux lourdauds et inefficaces, la bande de motards de la côte Ouest bedonnants et barbus, l'avocat de la grande ville travaillant pour des causes qu'il réprouve, le policier romantique qui en pince secrètement pour l'héroïne, l'indien des plaines taiseux et homme-médecine qui connaît tous les vieux remèdes de sa tribu… On atteint là les limites de l'exercice. L'abondance de clichés entraîne de façon inéluctable une impression de « déjà-vu » pour le lecteur.



Afin de ne pas avoir le moral dans les chaussettes au cours de votre lecture, je vous recommande d'écouter de temps à autre Somewhere Over the Rainbow, version Judy Garland*. Voilà, c'était juste pour faire un test. Sachez que cette chanson sympathique est détestée de Freedom et déclenche chez elle des pulsions suicidaires.



Malgré les personnages stéréotypés** et les situations souvent prévisibles, ne boudons pas notre plaisir. L'action menée tambour battant ne laisse aucun répit au lecteur, et l'écriture soignée agrémentée de quelques bonnes surprises de scénario suffiront amplement à satisfaire tous les amateurs du genre.



Lu dans le cadre d'une rencontre avec l'écrivain Jax Miller organisée par Babelio, en échange d'une critique que je publie tout juste dans les temps ! Ouf ! it's the hard laaaaw of Babelio !



* Bonus spécial pour les amateurs de Droopy et de Judy Garland :

https://www.youtube.com/watch?v=IbaHf3soiyQ

https://www.youtube.com/watch?v=PSZxmZmBfnU



** Dans ce livre, j'ai détecté un cow-boy en chemise à carreaux, un motard casqué, un policier à lunettes noires, un indien des plaines... il ne manque plus que l'ouvrier et on aura reconstitué les Village People ! :-)



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Candyland

A Cane, dans les montagnes de Pennsylvanie, il y avait du rose et des bonbons. Le rose des néons du parc d'attractions de Candyland, le rose de la vie heureuse d'une petite ville prospère grâce à son industrie minière florissante. Aujourd'hui Candyland et les mines ont fermé, mais, dans l'ancien "cœur sucré de l'Amérique", il reste les bonbons fabriqués par Sadie dans sa confiserie, les plus beaux et les meilleurs du monde.

A Cane, coin perdu dans les Appalaches, il y a du blanc, chaque hiver, qui recouvre tout d'un manteau de pureté. Mais ne laissez pas votre cœur s'attendrir devant ce trompe-l’œil neigeux...

Parce qu'à Cane, ville déshéritée de la Rust Bell, c'est le noir qui domine et envahit tout, les cœurs, les esprits et même les poumons. Les habitants en broient depuis le déclin des mines et la "reconversion", en toute impunité, de Candyland en centre local de fabrication de meth.

A la misère financière et intellectuelle, à l'alcool et à la drogue, il faut ajouter la violence pour que le tableau soit d'un noir profond. En l'occurrence c'est Thomas, 34 ans, le fils de Sadie, qui vient d'être assassiné par Allison. L'un gendre idéal et l'autre camée notoire dont le père a été condamné pour meurtre, on se demande pourquoi ils étaient en couple. Le grand amour, peut-être. Mais à Candyland, rien n'est moins sûr... C'est l'inspecteur Braxton, alcoolique et à deux doigts de la retraite, qui hérite de cette sombre affaire. Simple en apparence, elle l'oblige néanmoins à remonter le temps et à démêler des nœuds enfouis sous les tapis depuis 34 ans. A cela s'ajoutent la disparition de trois gamins, et la rencontre de Sadie et Danny, le père d'Allison. Rencontre qui pourrait être un conte de fées, mais à Candyland...

Ambiance et relations malsaines, violence, perversités, corruption, crimes sordides, Cane est un bled où le rêve américain s'est pitoyablement échoué sur un tas de charbon, et qui donne un avant-goût de l'enfer : "Voilà ce qu'était Cane : les ruines d'une cité oubliée. Sodome et Gomorrhe, une merde de chien collée à la semelle de Dieu". le contraste est d'autant plus frappant avec le comté voisin, rural, où vit une communauté amish, qui vaque paisiblement à ses occupations bien loin de la vie moderne. L'ancienne patrie de Sadie, qui s'en est enfuie 34 ans auparavant.



Une construction magistrale faite de flash-backs et de rebondissements, des personnages très aboutis, profondément marqués par la vie, l'amour ou son absence, dans un environnement des plus glauques, avec cependant quelques lueurs d'espoir au loin. L'écriture est puissante et sonne juste, sans pathos ni froideur, avec ce qu'il faut d'empathie là où il faut. Malgré quelques longueurs et quelques incohérences (me semble-t-il : pas sûre que le "trajet" de la pièce d'or soit toujours vraisemblable. Et l'épilogue de l'accident de Danny me laisse perplexe), voilà un roman très fort.

Je n'ai aucune intention d'aller à Candyland, mais j'ai bien envie de lire l'autre roman de Jax Miller.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les infâmes

- Prenez un bled paumé des USA , (Oregon),

- Ajoutez-y une serveuse légèrement alcoolo et un chouïa suicidaire, qui répond au doux nom de Freedom Oliver ,(sous protection judiciaire),

- Saupoudrez de sentiments maternels exacerbés ,pour cause d'abandon (non-volontaire ) d'enfants .

- Une petite pincée d'attirance amoureuse pour un beau flic divorcé, aux yeux verts .

- Une chevauchée sauvage à moto ,

- Un sachet de belle-famille complètement barge ,

- Et comme dernier ingrédient, une secte dirigée par le pasteur qui a élevé les deux gamins de Freedom.



Mettez le tout dans un mixer et secouez moi tout ça...



Cela donne un roman rythmé par des musiques hyper connues, un peu déjanté , furieusement rock & roll , servi par une héroïne attachante qui n'a pas froid aux yeux ...



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Candyland

Violent , beau, sordide, gourmand, noir , sombre, et tragique,

et violent ...



Welcome to Candyland : son ancien parc d'attraction, ses villes minières abandonnées , sa communauté Amish et ses montagnes où vivent les damnés , les fracassés de la vie ...

Entre l' inspecteur Braxton au mariage corrosif , son cousin Danny , anciennement condamné pour meurtre , Ruby qui "gère" avec ses frères , le trafic de meth et Sadie, ancienne Amish qui tient la meilleure confiserie du monde , quel est le point commun , le point de rencontre ?

Tout a l'air de commencer avec l'assassinat du fils de Sadie , mais" tout" remonte bien plus loin ... " Mais c'est quoi votre problème dans ce foutu patelin? Tout est un secret, tout le monde est corrompu jusqu'à la moelle, et les flics qui ferment les yeux... Vous vous rendez compte à quel point cet endroit est merdique, non ? Ou vous êtes trop habitués ?"

De la pauvreté intellectuelle , à la dépendance (meth , alcool) , de l'ennui à la corruption, Jax Miller n'en finit plus de nous raconter l'Amérique des paumés , des bouseux , des tordus .

" Les Infâmes" était violemment rock , ce deuxième roman est étrangement noir et lumineux . Au delà du sombre, percent des lueurs d'amour : du premier amour, à celui de la dernière chance , de l' amour d'une mère pour son enfant mais aussi de deuils impossibles à faire , de jalousie .

Et lumineux aussi par la beauté des créations sucrées de Sadie et l'écriture imagée de l'auteur ...

Sadisme , violence et perversions opposés à la vie simple , naturelle et réglée de la communauté Amish , Jax Miller oscille toujours entre la beauté et l'horreur et c'est cette dernière qui l'emporte...

Mais "tout" aurait pu être évité ...

Welcome to Candyland , âmes sensibles s'abstenir...
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Les infâmes

Ce que j’ai ressenti:…Une fureur contagieuse…



Freedom… Sentez un peu ce brin de liberté dans votre face…Ah, mais vous allez me dire qu’il y a un certain relent de vapeur nauséabonde, et je vous répondrai « mais à quoi tu t’attendais avec un titre pareil??!!!!Exit la féérie, bienvenue au Kentucky! Une plongée spectaculaire dans les bas-fond de la nature humaine, et prends toi un bon verre pour accompagner le tout, c’est un sacré rodéo d’émotions fortes qui t’attend en ouvrant ses pages….



-Est-ce qu’il y a encore des gens normaux?



Les infâmes : mais que de promesses tenues avec ce titre évocateur…Ils ont tous un grain, sont tous difficilement appréciables et forcement tous un peu bourrés, voire sacrement barrés….Pas vraiment une ballade calme en ces lieux perdus de l’Oregon, ni de rencontres charmantes sont au programme…Infamies, affamés, fin fanatique, forme fatale de folie : un bien sombre panorama de l’Amérique profonde…Jax Miller nous fait un tour d’horizon sociétal américain avec une certaine fureur, un grand talent, et une belle dose d’humour noir, et on comprend ce titre gagné pour ce premier roman dynamique et déjanté!



« – Je bois pas d’eau . Les poissons baisent dedans. »



S’il est évident qu’on ne se prend pas beaucoup d’affection de prime abord avec cette dame (cf, le prologue bien frappé ), avec le temps, j’ai été souvent fan de ses répliques, et je me suis attachée à ce bout de femme, qui décide d’avancer coûte que coûte, au mépris des lois, du danger, ou de la raison…L’auteure ne prend pas le parti de créer une simple intrigue policière avec un enquêteur plus ou moins lisse, non, elle envoie une mère folle furieuse, complètement désaxée, et avec cet instinct presque animal de protéger sa progéniture dans un road-trip qui vous retourne à peu près chaque particule de votre corps et de votre esprit! Et avec sa détermination, on la suit dans ses dangereuses péripéties, sur sa moto, bravant même l’univers pour retrouver sa fille, et même si le voyage est une horreur de tension et d’angoisse pour Freedom, nous, pauvres lecteurs, on se laisse prendre par ce roman d’une noirceur infamante, avec cette plume impertinente…Un régal à lire!!!



« Tout ce que je sais, c’est qu’il faut que je reste en mouvement; que je bouge. Sinon, je sauterai. Je m’écraserai. Je mourrai. »



Ma note Plaisir de Lecture : 9/10



C'est une Lecture Commune faite avec Belette2911, n'hésitez pas à passer sur le blog pour voir le rendu, ou sur son retour, ici, sur Babelio...;)
Lien : https://fairystelphique.word..
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Les Lumières de l'aube

Comme prévu, Lauria Bible est allée dormir chez son amie Ashley Freeman. Nous sommes le 30 décembre 1999, le réveillon et l’an 2000 pointent le bout de leur nez, mais hélas, elles ne le verront pas car dans la nuit le mobile home prend feu dans des conditions étranges.



Le shérif arrive sur les lieux avec son équipe de bras cassés et bizarrement sous les cendres, on ne retrouve qu’un corps, celui de Kathy, la mère d’Ashley. On en conclut que son mari, Danny se cache dans la forêt après avoir pris les filles en otages, donc rubalise, et on fait une battue.



Etrangement, le lendemain Lorene Bible et son mari retourne sur les lieux et découvrent sous la cendre le corps du père d’Ashley. L’enquête prend une toute autre direction, enfin aurait dû… Le shérif dépassé, on fait appel aux agents spéciaux, chacun se renvoyant la balle.



Jax Miller nous raconte dans ce roman une histoire vraie qui a tenu en haleine tout l’Oklahoma, et l’incurie du shérif et de ses adjoints est incommensurable… Ce sont les époux Bible qui vont faire des recherches, ainsi que l’auteure. C’est devenu l’affaire Freeman-Bible, « une histoire vraie qui dépasse la fiction ».



Pour les Freeman, la famille penche pour crime commis par les flics, car un an auparavant le frère d’Ashley a été tué « accidentellement » lors d’un contrôle, l’adjoint du shérif (qui n’est autre que son frère) aurait cru avoir aperçu une arme dans la main du jeune homme de dix-sept ans et les parents coulaient obtenir réparation…



Pour les Bible, on cherche plutôt à savoir où sont passées les deux jeunes filles âgées de seize ans, qu’on n’a toujours pas retrouvées, et ils explorent la piste de la drogue, Danny étant connu pour être un consommateur régulier de cannabis.



Jax Miller va enquêter, rencontrer les protagonistes, les Bible, la famille des Freeman : les parents de Kathy, le demi-frère de Danny, mais aussi ceux qui ont enquêter à l’époque, les agents spéciaux, le shérif et son frère, les détectives privée, allant jusqu’à rencontrer des malfrats, drogués à fond à la « meth », la méthamphétamine, , qu’ils fabriquent dans leur grange, leur sous-sol, et tout le monde le sait. Ils sont pervers, et quand ils sont sous l’emprise de la drogue, deviennent hyper-violent, et pendant leurs « parties » torturent les femmes, les violent…



Jax Miller est touchante tant par son désir de trouver les coupables que par ses crises d’angoisse, ses peurs qu’elle tente de contrôler par des pratiques respiratoires, perdant le sommeil, l’appétit coupé car personne ne va lui faciliter la tâche, menaces de mort comprises.



L’incurie des enquêteurs est stupéfiante c’est le cas de le dire, au pays des « experts », on ne trouve pas d’indices, parce qu’on n’en cherche pas en fait….



J’ai choisi ce roman car j’ai bien apprécié un précédent roman de Jax Miller : « Les infâmes » et même si je trouve son enquête intéressante et si j’admire son opiniâtreté je n’ai pas réussi à m’intéresser vraiment à ce livre, même si l’affaire en elle-même est intéressante, j’ai souvent décroché, je me suis perdue dans les noms de protagonistes, ne me souvenant plus si Untel était un policier ou un truand et il m’a fallu du temps pour en arriver à bout…



Bref, je suis restée sur ma faim, je cherchais un polar haletant pour lutter contre le blues covidien, mais cela n’a pas vraiment marché.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Plon qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.



#Leslumièresdelaube #NetGalleyFrance
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Les Lumières de l'aube

30 décembre 1999, à l’aube d’un nouveau millénaire une femme et son mari sont assassinés et leur mobil-home incendié. Leur fille Ashley Freeman et sa meilleure amie Lauria Bible disparaissent, comme volatilisées. Un fait divers noyé dans l’euphorie du passage à l’an 2000, d’une fin du monde qui n’aura pas lieu et d’un bug qui n’arrivera jamais. L’Oklahoma en a vu d’autres et après l’effervescence de l’incroyable qui se produit et l’agitation des recherches ce trou paumé qui longe la mythique route 66 retombe dans l’apathie.



2015, Jax MILLER fascinée par ce fait divers décide de mener l’enquête. Elle nous entraîne en Oklahoma à la rencontre de celle qui n’a jamais renoncé et qui n’a jamais baissé les bras : Lorene BIBLE, la mère de Lauria. Une femme étonnante qui en impose par sa détermination et son sang-froid. Jax MILLER va alors dérouler l’enquête sous nos yeux mêlant l’enquête officielle et les recherches officieuses menée par la famille de Lauria et par Jax elle-même. Le moins qu’on puisse dire c’est que les flics du coin n’ont pas fait d’étincelles. Je ne peux même pas dire qu’ils se soient contentés du minimum : enquête bâclée, pistes non explorées, preuves laissées de côté, quand elles n’ont tout simplement pas été perdues ou pas recueillies, témoins jamais interrogés… Les relations étaient tendues entre les FREEMAN et la police du coin. On en vient même à se demander si la disparition de cette famille ne les arrange pas. Mais enfin quand même ils n’étaient pas les seuls à mener l’enquête ! Devant tant d’incompétence et de mauvaise foi la motivation de Lorene à retrouver les 2 adolescentes et de Jax est impressionnante. Quand Lorene n’a pas recours aux détectives privés elle mène l’enquête seule et rien ne lui fait peur. Pas même les dealers du coin qui loin d’être des petites frappes sont plutôt du genre à tirer d’abord et à s’expliquer ensuite.



Jax reconstitue les faits et fait revivre le passé. Elle alterne style journalistique et son style romanesque inimitable. Elle interroge les vivants pour redonner vie à ces ombres du passé. En immersion sur les lieux, elle tente de faire revivre le passé se laissant parfois envahir par ses propres démons. Cette histoire la happe autant qu’elle la motive. Elle l’épuise autant qu’elle la nourrit. Jax reconstitue l’histoire de chacun, les individualise, leur redonne une existence propre, indépendante de ce fait sordide. Le lecteur découvre alors des vies simples égaillées par l’enthousiasme de l’adolescence, ternies par la misère sociale et les drames. Des bleds paumés de l’Oklahoma gangrénés par les amphétamines, les armes, les boulots de misère et la pollution. L’espoir d’un avenir meilleur vite abandonné et des gosses qui remplacent leurs parents dans les usines, les bars et autres boulots de misère.



« L’Oklahoma me coupe le souffle dans tous les sens du terme ; je peux être subjuguée par sa beauté ou suffoquée par son aspect désolé. Il faut que j’écoute la prairie, mais aussi que je m’approche de son cancer. »



De fausses pistes frustrantes en indices clefs, de faux espoirs en rebondissement, de théories qui tombent à l’eau en petits succès, de sauts dans le temps à la tristesse de ceux qui restent, le lecteur accompagne Lorene et Jax dans cette quête de vérité.

Le souffle et la force des mots de Jax MILLER donnent à cette histoire l’humanité qu’un simple récit d’enquête ne permet pas. Elle dénonce les travers du système judiciaire américain, offre un tableau peu réjouissant de l’Amérique profonde et nous épargne la langue de bois.



Pourtant j’avoue que j’ai moins apprécié que les Infâmes et Candy land. Mais l’investissement de l’auteur, l’humanité et le cœur qu’elle a mis dans Les lumières de l’aube transpirent dans chaque mot, chaque phrase et font que ce livre mérite d’être lu.

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Les Lumières de l'aube

30 décembre 1999. Au petit matin, un incendie dévore le mobile home des Freeman. Dans les décombres, la police retrouve le cadavre de Kathy, la mère, apparemment tuée de coups de fusil. Danny, le père, instable et toxicomane, fait immédiatement figure de coupable idéal et les policiers abandonnent très vite la fouille de ce qui reste de l'habitation. Ce sont les proches qui retrouveront le corps de l'époux, carbonisé, dans les gravas et la suie. Danny a également été tué par balle avant l'incendie.

En revanche, vingt ans plus tard, on n'a toujours pas retrouvé trace de leur fille adolescente, Ashley, et de sa meilleure amie, Lauria Bibble, qui passaient la nuit dans le mobile home...



Auteure de romans policiers, Jax Miller décide de reprendre, aux côtés des familles, une enquête de toute évidence bâclée par les services de police qui l'ont conduite. Ce que l'on pouvait prendre pour un polar n'en est donc pas un. Il s'agit en fait d'un récit, mis en scène à la façon d'un roman policier.

Le désastre - le mot n'est pas trop fort - que fut l'enquête policière, et les nombreuses hypothèses qui l'émaillent (crime crapuleux, dettes de drogués, vengeance, violeur tueur en série, etc.), permettent de nombreux rebondissements que l'auteure a su exploiter intelligemment. Elle décrit également l'environnement (les familles, les relations, la région, etc.) avec à propos, ce qui permet de bien comprendre le contexte. Le récit se lit donc assez facilement et avec intérêt.

Hélas, je n'ai pas retrouvé la force de l'écriture de Jax Miller que j'avais beaucoup appréciée dans Les infâmes. Le lecteur a alors du mal à totalement ressentir la douleur des familles, les peurs et angoisses des protagonistes ou la violence portée par certains personnages. Dommage...




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Les infâmes

Freedom Oliver, jeune femme alcoolique et paumée, est serveuse dans un bar rock, le Whammy Bar, à Painter, dans l'Oregon. Évidemment, Freedom Oliver n'est pas son vrai nom. C'est celui qu'elle s'est donné depuis qu'elle fait partie du programme de protection du FBI. Accusée à tort il y a vingt ans du meurtre de son mari, un petit voyou new-yorkais devenu flic par commodité, elle ne fera que deux ans de prison, les preuves accusant son ex-beau-frère, Matthew, s'accumulant. Ce dernier croupira en taule à sa place. Elle suit grâce à internet ses deux enfants placés dans une famille d'accueil dans le Kentucky qu'elle a dû abandonner. Le souci est que son ex-belle-famille, complètement déjantée, croit toujours en sa culpabilité. Lorsque les agents du FBI lui annoncent que Matthew est sorti de taule et que sa fille, Rebekah, a mystérieusement disparu, elle se sent en danger.



Voilà un polar brut dans lequel rien ne nous est épargné: une secte avec à sa tête un gourou manipulateur, des disparitions inexpliquées, un shérif corrompu, un avocat irréprochable, un flic secrètement amoureux de Freedom, une famille de cinglés... Une multitude de personnages au bord du gouffre. Certains auraient mérité qu'on s'y attarde un peu plus. Mais tout va très vite, aussi bien pour le lecteur que pour Freedom lancée à la recherche de sa fille. Les courts chapitres nerveux s'enchaînent et l'action ne manque pas. Jax Miller nous dépeint une Amérique noire, parfois crasseuse ou violente, entre ses évangélistes un peu dingues, ses bikers remontés ou tous ses hommes un peu paumés voire malsains. Un roman noir efficace aux moult rebondissements...
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Candyland

Sadie Gingerich est une ancienne Amish qui a quitté sa communauté alors qu'elle avait 16 ans, dans des circonstances troubles.



Aujourd'hui, ce qui l'inquiète, c'est que son fils, Thomas, a disparu.



Il sera finalement retrouvé par l'inspecteur Braxton, mais mort et à moitié dévoré par les ours.



Braxton, c'est ce flic alcoolique et malheureux, prisonnier de son couple et de ce comté de Cane en Pennsylvanie. Mais c'est aussi le seul en qui les familles locales ont confiance, notamment les Heinz, grands contrebandiers de meth dans la région et qui eux non plus ne voient pas revenir plusieurs de leurs enfants.



Lorsque Sadie tombe amoureuse de Danny, elle ignore encore que c'est sa fille qui a tué Thomas et personne ne sait encore pourquoi.



Mais dans ce comté, les apparences sont parfois trompeuses et les monstres ne sont pas forcément ceux que l'on croit.



A mon avis :

Après « les infâmes », qui lui aura valu le prix Transfuge du meilleur polar étranger en 2015, Jax Miller revient avec ce nouveau polar noir «Candyland».



Encore une fois c’est une réussite.



L’intrigue est bien menée, avec des rebondissements inattendus fréquents, dans une atmosphère très bien décrite et qui permet au lecteur d’entrer facilement dans l’ambiance du récit, entre villes minières à l’abandon, ruralité, pauvreté et contrebande...



Quelques histoires parallèles permettent de mieux cerner les personnages principaux, qui prennent de la consistance au fil du récit et qui alimentent également le suspens jusqu’à la fin.



L’originalité de ce roman policier repose aussi sur la confrontation de ces personnages de cultures différentes qui ne se comprennent pas forcément mais dont les secrets sont à l’opposé de ce à quoi on pourrait s’attendre.



En somme, c’est un très bon polar, parfois sombre et dur, dans un environnement éclectique qui enrichit à la fois le lecteur et la lecture.





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Les Lumières de l'aube

Cette histoire est basée sur une histoire vraie. Le 30 décembre 1999, le mobile home des Freeman prend feu. Les corps du couple sont découverts mais avec deux balles dans la tête. Que s’est il passé ? Et où sont Ashley leur fille et son amie Lauria Bible ? Aucune réponse sur ce qui s’est réellement passé. Beaucoup de rumeurs ont circulées vous imaginez bien : drogue, corruption policière, tueur en série et même des choses plus farfelues comme une seconde venue du Christ. A la fin de ma lecture, la piste où la police à un lien avec tout ça est présente. Des personnes sont mortes avec un lien avec eux. Le fils Freeman est mort l’hiver passé par un agent mais la famille n’a jamais cru à la version que la police a donné, depuis les relations étaient tendues. Même si cette histoire « explique » la mort du couple, tout le mystère reste sur la disparition des filles qui ne sont toujours pas retrouvées.

Une livre très bien écrit où plane le mystère sur cette histoire. Certains secrets referont peut être surface un jour… Mener des recherches n’a pas du être facile dans ces circonstances car elles n’ont pas du plaire à certains et ça n’a pas du être évident pour la famille, les personnes vivantes de se replonger dans tout ça comme pour l’auteure.

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Les infâmes

Dur pour moi de laisser une critique après cette lecture.

Je suis arrivée au bout de ce livre, non sans mal. Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement.

Roman noir, mais avec aussi beaucoup d'espoir.

Des personnages tout aussi noirs, mais au fil de la lecture, le noir s'intensifie ou s'atténue.

Même Freedom, l'héroïne, on n'arrive pas à l'aimer totalement. On tente de la comprendre...

Je ne m'attendais pas à ce dénouement. Les virages à 180° de cette histoire m'ont parfois perturbé, je me sentais perdue dans ma lecture. Mais parfois, même dans la vie, les virages nous font perdre pied !

Jax Miller est donc une découverte pour moi, ni bonne ni mauvaise. Mais je reconnais que pour un 1er livre, elle a fait fort ! C'est une sacrée promesse pour les livres à venir...
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Candyland

Je continue la découverte de cette auteure et je ne vous cache pas mon plaisir.

Une histoire qui se déroule dans une petite ville avec ses secrets, sa communauté amish, la drogue ( hé oui la meth est très présente dans ces petites villes et représente une des seules façons de gagner de l'argent) et la gnole.

Des familles qui se supportent, qui se détestent, qui dirigent la ville, des rancoeurs, des rancunes, une vieille histoire qui resurgit.

Les personnages ont tous leur côté sombre, leurs secrets, ils essaient d'avancer tant bien que mal avec leurs blessures, de s'en sortir, de vivre avec leurs péchés.

Un roman auquel j'ai accroché dès le départ, très prenant, des rebondissement inattendus, les méchants et les gentils ne sont pas ceux que l'on pourrait croire. le roman m'a plusieurs fois surprise car je ne m'attendais pas à la tournure de certains événements, ni de la direction prise par l'histoire.

Je ne me lasse pas de cette auteure.
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Candyland

Comment est-ce possible ? Comment une jeune auteure, à son (seulement) deuxième roman, peut-elle faire preuve d’autant de maîtrise et de maturité ?



Le premier roman de Jax Miller, Les infâmes, avait déjà fait forte impression. On y découvrait une lumière noire braquée sur une partie de l’Amérique, une peinture au vitriol laissant des marques indélébiles.



Mais que dire alors de ce second livre ? Comment ne pas tomber dans la dithyrambe excessive alors que j’ai juste envie d’énumérer les superlatifs.



Candyland est un livre tellement fort qu’il marquera mon esprit pour très longtemps. Combien de romans m’auront fait ressentir autant d’émotions contradictoires, autant d’enthousiasme pour chaque chapitre lu ? Ils sont peu, vraiment peu. Subjugué, chamboulé, sidéré, enthousiasmé…



Jax Miller est américaine, elle a donc une légitimité pour raconter l’Amérique (profonde) – la ceinture de rouille de l’Amérique, comme l’endroit est décrit dans le livre. Mais elle vit désormais en Irlande, et j’imagine que sa manière d’écrire en a été peut-être influencée.



Car ce qui frappe en premier, c’est la qualité d’écriture de la dame, d’une incroyable maturité, donc. Oserais-je dire que j’ai parfois pensé au sieur Ellory, en version plus cynique, avec cette manière de décrire l’Amérique d’un œil anglo-saxon (au sens large du terme). Le genre de maîtrise qu’on retrouve habituellement chez un auteur ayant écrit nombre de récits…



L’histoire se déroule dans un coin paumé des USA, entre une ancienne sur-polluée cité minière et les montagnes des Appalaches (point commun avec Délivrance, ce n’est sans doute pas un hasard, par son coté parfois bestial). Et puis, il y a la communauté amish, omniprésente tout en étant à part de cette société américaine profonde.



Plusieurs communautés vivant presque en autarcie, pourtant interconnectés à travers ce récit. Un microcosme sur de vastes étendues et comme une sorte de lien de consanguinité malsain entre tout ça. On y retrouve des thèmes déjà évoqués dans son premier roman, comme l’enfantement et les communautés, justement.



Jax Miller nous rejoue la partition des quatre saisons, en quatre temps, à travers ce récit sublimement construit entre passés – au pluriel ! – et présent. Une intrigue, loin d’une sucrerie, d’un noir profond mais où pointent des rais de lumière qui lui donnent un relief particulier. De vraies montagnes russes d’émotions !



Certains passages sont d’une violence difficilement supportable mais toujours d’une justesse incroyable. Certaines surprises sont tellement dingues que j’ai dû faire des pauses pour mieux m’en imprégner (et m’en remettre…). Rien n’est gratuit et l’amour est tout aussi présent, aussi fort (et pervers) que le reste.



Et que dire des personnages… Jax Miller a pris soin de parfaire aussi bien ses protagonistes masculins que féminins. Des êtres marqués dans leurs chairs tout comme dans leurs âmes. Avec l’environnement dans lequel ils se meuvent, ce sont eux le centre du roman, le sens du tout. Surtout que l’auteure prend le temps de développer cette intrigue aux multiples ramifications (575 pages), sans qu’il n’y ait aucune longueur pour autant.



Avec Candyland, Jax Miller, par son écriture racée et super expressive, par son intrigue ahurissante et par ses personnages mémorables, nous propose un roman noir crépusculaire qui frise la perfection. Inoubliable.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Les infâmes

Dès le début, cela commence fort, avec un prologue intense qui commence ainsi : "Je m’appelle Freedom Oliver et j’ai tué ma fille. C’est surréaliste, et je ne sais pas ce qui me fait le plus l’effet d’un rêve : sa mort ou son existence. Je suis coupable des deux."



Freedom, écorchée vive, m’a plu d’emblée, avec son caractère complètement déjanté, (on le serait à moins avec tout ce qui est arrivé dans sa vie), son alcoolisation parfois massive pour oublier, la façon dont elle stocke les médicaments qu’on lui prescrit afin de les ingurgiter de façon massive le jour où elle l’aura décidé.



Sa vie est difficile, vue sa qualité de témoin protégé depuis que son mari, ex-délinquant reconverti en flic ripou, a été tué. Elle a bénéficié d’un non-lieu et c’est son beau-frère qui a été condamné, et ses enfants placés. On lui a offert une nouvelle identité : Freedom Oliver.



Le train-train change quand, au moment où le beauf en question est libéré au bout de dix-huit ans de prison, elle apprend la disparition de sa fille Rebekah.



Evidemment, sa belle-famille sous la férule de la mère obèse, folle droguée, alcoolique et ivre de vengeance, se lance à sa poursuite. Parmi ses quatre enfants, tous nés de père différent, seul Peter, jouant les idiots dans son fauteuil roulant pour tromper sa mère, semble à peu près normal. Ce qui donne des scènes quasi surréalistes, mais tellement vraisemblables de cette Amérique profonde.



Jax Miller nous entraîne dans cette histoire sur un rythme trépidant, et malgré des scènes violentes cocasses, nous dépeint très bien le milieu des sectes avec cette « Eglise des Adventistes du Troisième Jour » sous la férule de Virgil Paul, qu’on pourrait qualifier de « fou de Dieu », le père adoptif des enfants de Freedom, auquel Dieu rend visite pendant ses rêves pour dicter sa loi, avec toutes les manipulations mentales, les sévices au nom de Dieu qui peuvent en découler.



Une belle analyse aussi de la souffrance d’une mère à laquelle on a arraché ses enfants et qui traîne une immense culpabilité qu’elle tente d’oublier dans l’alcool, mais qui se réveille brutalement avec cette disparition, tous les coups sont permis quand on n’a plus rien à perdre. Elle cesse de subir.



Jax Miller alterne le récit du présent, à la première personne, où chaque chapitre commence par la même phrase : « Je m’appelle Freedom et… », avec le récit des événements passés, dans la vie de chacun. On entre ainsi peu à peu dans leur sphère intime et leurs failles



Elle mène cette histoire avec un rythme intense, endiablé, on court avec Freedom derrière les méchants, et on rencontre des personnages hauts en couleurs, caricaturaux. On suit avec plaisir d’autres personnages, tels le frère de Rebekah, ou le flic chargé de la sécurité de Freedom, ou Peter. L’auteure donne des indices dès les premières pages, mais on les oublie, pris dans l’action et elle dépeint très bien la violence de cette Amérique où les armes circulent comme des bonbons, comme les drogues et l’alcool.



Belle découverte, car on en sort sonné ; ce n’est pas une grosse claque mais une succession de beignes, comme sur un ring (dont on n’a jamais envie de descendre !) écrit dans un langage très imagé.



Note : 8/10
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Les Lumières de l'aube

« Les lumières de l’aube » est une enquête menée par l’écrivaine, Jax Miller, d’un fait divers particulièrement sanglant qui s’est déroulé à l’aube du second millénaire en Oklahoma : le meurtre des parents Freeman et l’enlèvement de leur fille et de sa meilleure amie. On ne retrouva jamais les deux jeunes filles…



Ce livre conte l’enquête policière ou plutôt l’absence d’investigations par les forces policières. Tout ce qu’il ne faut pas faire dans ce cadre a eu lieu. C’est ahurissant les erreurs commises, l’absence de volonté de faire son job et le manque d’empathie dont les acteurs ont fait preuve vis-à-vis des deux familles impactées par le drame.



Cela se lit comme un roman policier. On se rend vite compte que l’auteure a fait beaucoup plus que les autorités pour tenter de découvrir le fin mot de l’histoire. Le seul point mitigé que je relèverais est le nombre conséquent de protagonistes qui interviennent, faisant parfois que j’avais l’impression d’un peu m’y perdre. Malgré cela, c’est un document vraiment intéressant mais qui fait froid dans le dos.
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Les infâmes

♬ Noir c'est noir... ♬

Quelle noirceur dans cette histoire, et quelle noirceur dans ces personnages !

Une multitude d'adjectifs m'ont traversé l'esprit tout au long de ma lecture : poisseux, pesant, sombre, sinistre, inquiétant, dérangeant, glauque, et bien d'autres.

Jax Miller n'y est pas allée de main morte. Elle a décidé de nous présenter une belle galerie de "méchants". Le titre nous prévient d'emblée : ces gens-là sont infâmes. Mais ce qui est très intéressant, c'est que ces personnages ne sont jamais caricaturaux : ils sonnent juste, ils sont crédibles.

Jaw Miller nous a concocté une histoire très maîtrisée : elle tire habilement les ficelles et contrôle tout de A à Z. Rien n'est laissé au hasard, tout est à sa place, du début à la fin.

Les chapitres s'enchainent, tels des plans de cinéma, à un rythme soutenu. L'écriture est très visuelle, on a souvent l'impression d'avoir un scénario sous les yeux. C'est plein de vie, et c'est diablement efficace.

Avec Freedom Oliver, Jax Miller a réussi un très beau portrait de femme. Forte et faible à la fois, terriblement humaine et attachante. Un personnage qui marque durablement.

Un livre que je recommande vivement, mais aux amateurs du genre, à ceux qui aiment le roman noir, vraiment noir. Amateurs de bluettes et de lectures légères, passez votre chemin, ce livre n'est pas pour vous.

En fin d'ouvrage, Jax Miller remercie ses éditeurs en ces termes : "Mes éditeurs [...] qui continuent à me faire évoluer en tant qu'écrivain et qui m'ont aidée à peaufiner des dons que j'ignorais avoir." Eh bien désormais, elle ne peut plus ignorer les avoir ces fameux dons, et le lecteur non plus !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Ombres noires pour cette lecture. Je me réjouis vraiment de la rencontre à venir avec l'auteur.
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Les infâmes

Parfois, dans la flopée de romans noirs publiés, surgit une lumière. Une lumière noire qui fait ressortir en fluorescence l’âme même des personnages. Une lumière comme un réactif qui révèle les défauts du monde (et sa beauté cachée, parfois).



Jax Miller a tout compris, et ce dès son premier roman. Un roman âpre, violent, sombre. Une histoire touchante et émotionnellement chargée aussi. Réussir à passer ainsi au révélateur une partie de cette Amérique profonde à travers des personnages aussi outranciers, dès son premier écrit, est tout simplement époustouflant.



Les infâmes est un bouquin qui a vraiment tout pour lui. Une histoire prenante, des personnages forts, des sentiments exacerbés, de vrais rebondissements. Le tout mis en valeur par une écriture du genre à vous botter le train (et plutôt deux fois qu’une).



Bienvenue dans la ceinture évangélique de l’Amérique, dont fait partie le Kentucky, au coté d’un certain nombre de cul-terreux. Un voyage qui s’apparente plus à une descente aux enfers qu’à une visite de Disneyland…



Alcooliques, dégénérés de la pire espèce, fanatiques religieux. Et Freedom Oliver, femme et ex-mère, ivrogne et suicidaire, depuis de longues années cachée grâce au programme de protection du FBI. Des ingrédients qui font tendre ce récit vers les extrêmes.



La première phrase du roman donne le ton :

« Je m’appelle Freedom Oliver et j’ai tué ma fille. C’est surréaliste, et je ne sais pas ce qui me fait le plus l’effet d’un rêve : sa mort ou son existence. Je suis coupable des deux ».



Un début coup de poing. J’ai toujours aimé les roman dont les premiers mots donnaient le ton de la suite. C’est ici le cas, et le prolongement est à la hauteur de cette entame.



Car ce récit est loin de n’être qu’une peinture au vitriol d’une partie des États-Unis. L’intrigue est puissante, complexe, brutale et émouvante à la fois. Une immersion profonde au coté de ce personnage excessif qu’est Freedom Oliver, du genre qu’on n’oublie pas de sitôt. Une femme à la fois d’une force incroyable et pourtant particulièrement vulnérable. Profondément humaine surtout.



« La normalité et moi c’est comme la poudre et le feu. Deux choses qui ne devraient jamais se rencontrer ». Belle auto-définition de ce mémorable protagoniste d’une histoire tout aussi prégnante.



J’ose à peine utiliser le terme « d’enthousiasmant », tant le roman est noir, souvent. Mais clairement, des images, il m’en reste à la fin de cette lecture, indélébilement imprimées sur ma rétine mentale. Beaucoup de fortes images, preuves que le roman de Jax Miller sort clairement du lot.
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