Neige de printemps
Que me reste-t-il ?
En regardant en arrière, je ne vois aucune colline
Pour m’y allonger à ma mort,
Ni même une simple rivière
Qui m’emportera en flammes.
Je me lamente seulement entouré de ce ciel
Où les bourgeons et les pétales s’envolent
En une sauvage profusion.
Oh, fleurs qui pourraient vous épanouir
Quelque part dans ce monde !
Oh, cette amertume qu’il me faut
Abandonner avec vous !
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Premier vers
Je pense que la poésie ne se forme pas
Sur le bout des doigts
Les centaines d’étoiles que nous expédions
Vers le ciel chaque nuit
Retombent sans fin sur la terre,
Comme des flocons de neige
Durant les nuits enneigées.
Les milliers de lunes gravés dans chaque rivière,
Se cachent souvent au fond de l’eau
Lorsque souffle le vent.
Même le bruissement du vent aux oreilles tendues
Est trop faible pour briser le cœur d’un homme;
Il retourne vers les champs de roseaux
après cinq ou six minutes, s’enlace en lui-même
Et se lamente. C’est à voir cela, je pense,
Que la poésie sert.
Je vous accepte dans mon intérieur.
Vos inspirations, vos prunelles, votre parfum
Me remplissent pleinement.