Pendant une semaine, nous avons cherché de l’essence, denrée rare et vitale. Pour en obtenir, il faut soit braquer, soit troquer si le possesseur est plus fort que vous. Ce coup-ci, c’était à Montélimar. Nous avions entendu parler d’une énorme réserve de carburant possédée par la Ligue de Protection et de Sauvegarde (sic) de la ville : deux cents hommes armés, des mauvais, des militaristes style Résistance Maquis, l’avenir dans la clandestinité. Pas question d’attaquer ces minables de front, trop de puissance de feu. Agresser quelqu’un qui protège son pavillon et son faux puits, son potager Rustica et ses troènes en plastique, c’est aller au-devant des emmerdes