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Citation de AuroraeLibri


Autre argument : Mme de Montespan était fort portée à la dévotion, au point de ne pouvoir s’adonner à de tels sacrilèges. C’est mal connaître la mentalité de ce siècle où mysticisme et démonolâtrie faisaient bon ménage. On croyait ardemment, sans trouble, avec une égale conviction, aussi bien en la Providence divine qu’en la puissance maléfique de Satan. Le sentiment religieux de la moyenne des contemporains se trouvait gâté par de naïves croyances héritées du paganisme et, en dégénérant, pouvait fort bien s’accommoder de répréhensibles pratiques superstitieuses. Le respect de la morale chrétienne n’était pas mieux établi. A la cour licencieuse du Roi-Soleil, on imaginait avec peine qu’être la maîtresse de son souverain fût un péché.
De même, en visitant les devineresses, les nécromants, les marchands de philtres ou les prêtres démoniaques, les dames de la Cour dans leur délire sensuel ne pensaient pas un instant commettre une faute grave. Une ignoble goule comme la Voisin trouvait sa conduite à peine contraire à la foi catholique. Elle avait « de la religion », cette paroissienne de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle ! Elle ne manquait jamais une messe, récitait consciencieusement des neuvaines pour ses futures victimes et ondoyait avec recueillement le malheureux petit enfant qu’elle allait abandonner à la lame de Guibourg !

Troisième partie. Un mystère historique
Chapitre XIV. L'énigme Montespan
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